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Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires - RESF44 - Page 35

  • Allocution de Yannick Vaugrenard

    A l'occasion de l'après-midi du 1er juillet, organisée en partenariat avec le Conseil Régional, Yannick Vaugrenard, 1er  Vice-Président du Conseil Régional des Pays de la Loire et Député Européen a lu l’allocution suivante.

    Par ailleurs, M. Vaugrenard a parrainé la semaine dernière à Strasbourg, sur le parvis du Parlement Européen, le 6 juillet, deux enfants Bosniaques, Ramo et Dzenan COLOVIC, âgés de 9 et 11 ans, à l’initiative du collectif RESF 67. D’autres parlementaires ont aussi parrainé des enfants vietnamiens, africains, algériens ou russes.

     

     

     

    Allocution de Yannick VAUGRENARD, Député Européen,

    1er Vice-Président du Conseil Régional des Pays-de-la-Loire,

    Mobilisation Collectif Enfants Etrangers Citoyens solidaires

    Samedi 1er juillet 2006

     

     Mesdames, Messieurs,

     

    Je souhaite, au nom des élus du Conseil Régional des Pays de la Loire, et de son président, vous dire notre solidarité avec le combat que les collectifs, ici représentés, mènent depuis plusieurs mois.

    Je veux aussi remercier les Conseillers Régionaux, Alain Gralepois, Gilles Bontemps, Patrick Cotrel, Nancy Grelier et Emanuelle Bouchaud pour leur présence, ainsi que Marie-Hélène Aubert, ma collègue au Parlement Européen, et Christiane Taubira.

    Dans toute la France, à travers le Réseau Education Sans Frontières, s’est créée une chaîne de solidarité autour de ces enfants, notamment par le biais de parrainages républicains.

     Je tiens à saluer la mobilisation exemplaire des parents d’élèves regroupés en collectifs, appuyée par de nombreuses associations, par les syndicats et des élus qui accompagnent ce formidable élan de solidarité et d’humanité.

    Tel est d’ailleurs le sens du vœu que la majorité du Conseil Régional a adopté hier.

    Ne laissons pas dénaturer les valeurs de la République – Liberté – Egalité, mais aussi Fraternité, c’est au nom de cette fraternité-là que nous devons nous mobiliser.

    Merci aux associations et à chaque individualité qui s’engage. Nous sommes citoyens d’une Région, d’un territoire, d’un pays, mais ne sommes-nous pas, avant tout, citoyen du Monde, solidaire de tous et de chacun ?

    Les enfants ne sont pas maîtres de leur destin. Nul ne peut leur reprocher d’être nés ici, d’y vivre et d’y suivre une scolarité, par ailleurs signe de la volonté d’intégration de leurs parents.

    Ces enfants ont le droit de vivre tranquillement sur le sol français, d’y continuer leur éducation et leur formation, et ceci dans une indispensable sérénité.

    Il est insupportable de penser qu’il y a des enfants, à l’aube de leur vie, de leur avenir, qui pourraient quitter le sol sur lequel ils vivent. Laisser faire cela, c’est trahir la confiance de jeunes êtres et nous n’avons pas le droit de trahir la confiance et le regard d’un enfant. Nous avons au contraire, nous, adultes, le devoir de la renforcer, de l’installer !

    Par notre mobilisation, nous devons obtenir qu’aucun enfant scolarisé, ni ses parents, ne soit expulsé de notre territoire, pour qu’il n’y ait pas de chaises vides à la rentée de septembre. Parce que le respect de l’autre et de nous-mêmes impose aujourd’hui de ne pas laisser faire !

     

     

  • Soutien de la CSF Bellevue

    Indignée par les situations des enfants et de leurs familles qui risquent l’expulsion, la CSF Bellevue Bourderies(qui intervient noatmment  dans les domaines de la défense des locataires, union de parents d’élèves, vie de quartier,interculturalité …)  apporte son soutien au Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires et au Réseau Education Sans Frontières.

     

    Militants et habitants sur les quartiers Bellevue et Bourderies de Nantes nous sommes disponibles pour  établir des contacts,

    des liens, une aide concrète dans les démarches, dans la la mise en relation des familles avec des associations, services,

    institutions présents sur le quartier…

     

    Denis BAUCHET

    Marie-Laure GOUDE

    CSF bellevue Bourderies

    25 rue des Alouettes

    44100NANTES

  • Pression grandissante de sans-papiers entre inquiétude et espoir

    Pression grandissante de sans-papiers entre inquiétude et espoir

    20Minutes.fr avec AFP | 08.07.06 | 08h05

     

    Le mouvement des sans-papiers s'est amplifié vendredi avec l'occupation temporaire du cabinet et du domicile d'Arno Klarsfeld, médiateur national récemment nommé par Nicolas Sarkozy, par des clandestins cependant qu'un lycéen marocain de 19 ans était expulsé.

    Une cinquantaine de membres du 9ème collectif de sans-papiers, dont les membres vivent à Paris et en Ile-de-France, avaient décidé vendredi soir d'occuper le cabinet d'Arno Klarsfeld, nommé le 28 juin médiateur pour le dossier des parents d'enfants scolarisés en France.

    Ils ont quitté les lieux sans incident vers 22H00, a annoncé Me Klarsfeld.

    Ces sans-papiers refusent que le débat soit cantonné aux seuls parents d'enfants scolarisés, évoquant des situations "dramatiques", y compris pour les célibataires.

    Le mouvement s'est ainsi étendu, alors même qu'était expulsé Abdallah Boujraf, arrivé en France à l'âge de 14 ans et qui venait d'obtenir un CAP en peinture et souhaitait poursuivre vers un BEP ou un Bac professionnel.

    Soupçonné d'avoir agressé un SDF, il avait fait l'objet d'une interpellation. Il est majeur et célibataire et sa situation n'est pas conforme aux critères de régularisation fixés par le ministre de l'Intérieur le 13 juin à l'adresse des seules familles d'enfants scolarisés.

    Son expulsion, présentée par le Réseau éducation sans frontières (RESF), collectif d'associations qui s'est mobilisé pour les enfants scolarisés, comme la "première d'une longue liste", a provoqué de nombreuses réactions.

    Le socialiste Jack Lang (PS), notamment ancien ministre de l'Education nationale, a écrit vendredi à M. Sarkozy pour lui exprimer sa "révolte".

    Le Premier ministre Dominique de Villepin a pour sa part dénoncé vendredi "toute forme de polémique" à propos du dossier "difficile" des sans-papiers et estimé qu'il fallait "une évaluation réelle et sérieuse" avant de parler "d'objectifs chiffrés" de régularisation.

    Ces paroles intervenaient alors que Nicolas Sarkozy a désavoué jeudi soir un haut responsable de la police parisienne qui avait évalué plus tôt dans la journée "à plusieurs milliers" le nombre de familles de sans-papiers avec enfants scolarisés pouvant être régularisées cet été.

    "Rien ne sert de s'envoyer des chiffres. Evaluons la réalité de chacune des situations à travers les départements de France et à partir de là, nous prendrons les mesures nécessaires", a déclaré M. de Villepin.

    Le ministre de l'Education Gilles de Robien a pour sa part assuré qu'il n'y aurait "pas d'enfants sortis de classe pour être expulsés", tout en prévenant que la France ne pouvait admettre que l'immigration clandestine prospère"

  • Permanences d'été des associations et collectifs de soutien et de vigilance

     

    GASPROM : Les lundi et vendredi de 18h00 à 20h00 au 24 rue Fourré à Nantes

    CIMADE : Les lundi et jeudi de 17h00 à 19h00 au 3 Amiral Duchaffeau

    COLLECTIF ENFANTS ETRANGERS : Le mardi de 18h30 à 20h00 à la Maison des Associations de la Manufacture.

    MRAP ET LDH : Le mercredi de 17h30 à 20h00 à la maison des associations, 1er étage.


  • URGENT / Les courriers du Préfet à retirer dès lundi

    Le Cabinet du Maire de Nantes vient d'appeler pour faire savoir que, suite à l'envoi d'une liste d'environ 130 familles recensées sur Nantes et les communes périphériques par la Mairie de Nantes, les collectifs et les associations de soutien, le Préfet vient d'adresser sa proposition d'aide au retour.

    Les courriers sont  à retirer par les familles aux jours et heures suivantes au Restaurant club Savenay, 18, route de Savenay (Tél. 02 40 20 33 64) :

        - lundi 10 juillet de  14 h à 17 h

        - mardi 11 juillet de 9 h à 12 h

        - mardi 11 juillet de 14 h à 17 h

        - mercredi 12 juillet de 9 h à 12 h

        - mercredi 12 juillet de 14 h à 17 h

     

    Ce courrier consistera en une proposition d’aide au retour. Si les familles refusent cette proposition, ce qui sera vraisemblablement le cas de la grande majorité, elles devront alors monter un dossier avec toutes les pièces qui peuvent être utiles :

    -Certificat de scolarité 2004-2005

    -Promesse d’embauche

    -Témoignages de parents,

    -Copie d’acte de parrainage, etc….

     

    Nous comptons sur les réseaux de vigilance et les parrains/marraines, pour informer les familles de cette nouvelle.

    Merci d’avance du soutien que les membres des réseaux de vigilance et de solidarité pourront apporter aux familles dans la rédaction de la réponse à la Préfecture ainsi que dans la consitution des dossiers. Les parents seront ensuite normalement convoqués à la Préfecture. Il faudra absolument les accompagner, d’où l’importance une fois encore des comités de vigilance.

    Pour les familles recensées tardivement qui n'ont pas pu figurer sur la liste de la Mairie, nous invitons tous les parrains et tous les contacts de soutien à nous faire connaître leur situation. La Mairie fera parvenir une nouvelle liste à la Préfecture.

     

  • Article du Figaro

    Actualité | France

    La polémique autour des régularisations de « sans-papiers » se poursuit

    lefigaro.fr (avec AFP, AP).

     Publié le 07 juillet 2006

    Les familles se sont massées en nombre devant les préfectures pour obtenir un rendez-vous en vue d'une régularisation.


     

    Jeudi, le directeur de la police générale affirmait que « plusieurs milliers de familles » seraient régularisées, avant d’être aussitôt démenti par Nicolas Sarkozy. Le PS s’empare affirme que le gouvernement va effectivement procéder à une « régularisation massive » nécessaire.

     

    La question des enfants sans-papiers scolarisés en France donne lieu depuis plusieurs semaines à une série d’annonces, de démentis et surtout une véritable bataille de chiffres entre majorité et opposition.

     

    L’annonce, la semaine dernière, d’une circulaire préfectorale permettant aux familles sans-papiers dont les enfants sont scolarisés en France de déposer un dossier de régularisation, a déclenché un afflux massif. Des milliers de personnes ont couru les préfectures toute la semaine. Les associations estiment à plus de 4.000 le nombre de familles qui pourraient satisfaire aux critères retenus dans la circulaire : la «scolarisation effective» des enfants depuis septembre 2005, leur naissance en France, leur arrivée avant l'âge de 13 ans, ou la «réelle volonté d'intégration» des familles.

     

    Jeudi, le directeur de la police générale Yannick Blanc affirmait dans un entretien au Monde : « nous savons que nous allons régulariser plusieurs milliers» de familles de sans-papiers. Le fonctionnaire souhaitait chasser les «peurs illégitimes» d'une éventuelle «reprise des expulsions pendant l'été» et d'une «chasse aux enfants».

     

    Sarkozy « rendra des comptes aux Français »

     

    Cette déclaration a forcé le ministre de l’Intérieur à réagir. Jeudi soir, il consacré quelques instants de la « réunion champêtre » qu’il tenait à Ballan-Mire (Indre-et-Loire), pour démentir son haut fonctionnaire. « Ceux qui parlent de chiffres aujourd'hui parlent de sujets qu'ils ne connaissent pas », a assuré Nicolas Sarkozy, promettant un examen « au cas par cas » de tous les dossiers, au terme duquel il rendra « des comptes aux Français ».

     

    Pour Nicolas Sarkozy, le dossier des sans-papiers requiert des trésors d’adresse. Il ne veut en effet ni se déjuger de la fermeté qu’il affiche dans ce dossier, ni se voir stigmatisé comme un ministre « expulseur d’enfants », alors que le mouvement de parrainage de familles sans-papiers, lancé par le Réseau éducation sans frontières, ne cesse de prendre de l’ampleur. C’est donc à un difficile exercice d’équilibre que se livre le président de l’UMP. «Je serai humain parce qu'il le faut, je serai ferme parce que je le dois», expliquait-t-il jeudi.

     

    Nicolas Sarkozy veut écarter l’idée d’une régularisation massive. « Il n'y a pas un pays qui considère qu'on doive donner des papiers définitivement parce qu'un enfant est inscrit à l'école. La régularisation massive et totale a conduit aux catastrophes que nous connaissons aujourd'hui. Les socialistes l'ont pratiquée à quatre reprises dans les 20 dernières années, ça n'a rien résolu, ça a aggravé le problème».

     

    Pour le PS, on est à la veille d’une « régularisation massive nécessaire »

     

    Interrogé sur LCI vendredi, Julien Dray, le porte-parole du PS, affirme que le gouvernement va procéder, « dans les semaines qui viennent, à une régularisation massive, et elle est nécessaire ». Selon le député de l’Essonne, « Les chiffres qui circulent entre les différents préfets, c'est de l'ordre de 40.000 régularisations ». Un chiffre bien plus important que celui donné au mois de juin par le ministre de l’Intérieur, qui parlait alors de « 2.000 personnes ».

     

    Pour Julien Dray, les lois sur l’immigration adoptées depuis 2002 placent de nombreux étrangers dans des situations où ils ne sont « ni régularisables ni expulsables ».

     

    Interrogé, également sur LCI, l’ancien ministre de l’Education nationale, Luc Ferry, a donné le chiffre de « 3.500 à 4.000 enfants » étrangers scolarisés pour la seule région parisienne. « La France est, à ma connaissance, le seul pays au monde à scolariser tous les enfants qui sont sur son sol », a-t-il ajouté.

     

  • "Le Monde" confirme : plusieurs milliers de régularisations annoncées

    Dans une interview accordée dans "Le Monde" du 6 juillet à Laetitia Van Eeckhout & Ariane Chemin, la nouvelle annoncée en avant-première sur le blog ce matin est confirmée :

     

    Yannick Blanc, directeur de la police générale à la préfecture de police de Paris

    "Nous allons régulariser plusieurs milliers de familles"

    LE MONDE | 06.07.06 | 11h41  •  Mis à jour le 06.07.06 | 16h13
     
    Le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, a annoncé, le 6 juin, au Sénat, la régularisation de 750 familles sans papiers. Il y en a bien davantage qui se présentent dans les centres de réception des étrangers. Le Réseau Education sans frontières a recensé 115 demandes pour le seul 11e arrondissement de Paris…
     
    Pour lire l'article dans son intégralité, cliquez-ici
     
    Par ailleurs, de source très sûre, nous avons  appris que demain, Nicolas Sarkozy réunira tous ses préfets ..., sans doute pour faire le point sur la question.
     
    Attendons..., et restons plus que jamais mobilisés.

     

  • Edito du "Monde" : expulsions du pays des Bleus

    Edito du Monde
    Faute morale
    LE MONDE | 05.07.06 | 14h14

    'est une bien étrange image d'elle-même que la France donne aujourd'hui. D'un côté, comme en 1998, un peuple tout entier vibre au diapason de son équipe de football qui dans le Mondial représente la France dans toute sa diversité ethnique et culturelle. Comme le soulignait récemment Lilian Thuram, le défenseur central des Bleus, en réponse à un Jean-Marie Le Pen qui trouvait "exagérée la proportion de joueurs de couleur", en France "les gens fêtent les joueurs français sans se poser la question de savoir s'ils sont noirs ou pas". Mais dans les tréfonds de cette belle France multicolore se joue un drame autour d'enfants scolarisés sans papiers menacés d'expulsion, soit quelque 4 000 familles et près de 10 000 personnes.

    Depuis le 3 juillet, et jusqu'au 15 août, les préfectures vont examiner, au cas par cas, les demandes de régularisation des parents sans papiers d'enfants scolarisés. Le 13 juin, dans une circulaire aux préfets, Nicolas Sarkozy avait énoncé six critères nécessaires à une régularisation, parmi lesquels la "scolarisation effective" depuis septembre 2005, la naissance en France ou l'arrivée des enfants avant l'âge de 13 ans, l'absence de lien entre l'enfant et le pays dont il a la nationalité, ainsi que la "réelle volonté d'intégration" des familles. Une circulaire qualifiée d'"humaine" et "généreuse" par Arno Klarsfeld, le médiateur nommé par M. Sarkozy.

    Dans cette France où l'enracinement des idées racistes du Front national se poursuit, un réel mouvement de solidarité s'est développé. A l'initiative de la Ligue des droits de l'homme, de nombreuses personnalités du monde politique, artistique et culturel ont signé un texte exprimant leur "nausée devant la multiplication de ces situations où des enfants, des adolescents sont les premières victimes d'une politique devenue folle". "Lorsque la loi viole des principes aussi élémentaires, c'est notre devoir de citoyens, notre devoir de conscience de ne pas s'y plier", ont-ils ajouté. Des syndicats et des Eglises se sont indignés de cette "chasse à l'enfant", et les parrainages de sans-papiers se sont multipliés.

    Aucun principe, aucune loi ne peuvent conduire un pays attaché aux droits de l'homme à imaginer expulser des enfants en cours de scolarité qui, même si leurs parents sont sans papiers, n'ont pas d'autre pays que la France. Il s'agit d'une faute morale et d'une erreur politique. En 1994, en Californie, l'adoption de la proposition 187 prétendait exclure de leurs écoles 300 000 enfants de sans-papiers. La mobilisation de l'opinion avait conduit les tribunaux à invalider cette loi. On peut espérer qu'en France le mouvement en cours permettra d'arriver au même résultat. Sans oublier qu'il ne s'agit que de la partie visible du problème et que la nouvelle loi Sarkozy sur l'immigration risque, demain, d'être une nouvelle fabrique de sans-papiers.


    Article paru dans l'édition du 06.07.06
  • Le cap des 5000 visiteurs sur le blog est franchi

    Après deux mois d'existence, le blog du Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires vient de passer le cap des 5000 visiteurs uniques.

    Pour compléter ces données, en voici quelques autres qui témoignent de l'intérêt croissant d'un public de plus en plus nombreux pour la cause des enfants étrangers menacés d'expulsion :

    Depuis le 1er mai 2006 :

    • 5079 internautes nous ont rendu visite laissant parfois des commentaires que vous aurez pu lire.
    • 7996 pages ont été consultées
    • en moyenne, depuis plus de deux mois, le blog a reçu la visite quotidienne de 140 visiteurs.
    • en mai, cette moyenne était de 75 visiteurs par jour avec une pointe à 134 le 4 mai
    • en juin, cette moyenne a été  de 154 visiteurs par jour avec une pointe à 368 le 30 juin, veille de la grande journée de parrainage
    • pour les premiers jours de juillet, la moyenne est actuellement de 188 visiteurs avec une pointe à 240 le 3 juillet
  • Argumentaire contre les expulsions d'enfants scolarisés

    Notre ami Jean Le Gal nous a récemment adressé un excellent argumentaire construit par Sophie Graillat, membre de l'ONG DEI-France, (Défense des Enfants International) pour la défense des enfants. Elle y cite les articles de la Convention internationale des droits de l'enfant et met en face la réalité de ce que subissent les familles et les jeunes, pour mieux illustrer la violation de la CIDE. Selon Jean Le Gal, ce texte constitue une base argumentaire solide pour l'action des militants auprès des préfets et pour les avocats.

     

    Profitons de l'occasion pour remercier officiellement et de tout coeur Jean Le Gal, Maître Robiou du Pont, Christiane Taubira, Marie-Hélène Aubert, Emmanuel Terray et Cécile Petident pour leur contribution exceptionnelle à la réussite de la table ronde-forum organisée, en grande partie, autour de cette question de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant.

     

  • Dernière minute : info LCI

    Une journaliste LCI (Alexandra COLLINE) vient de m'appeler en demandant le numéro de téléphone de Richard Moyon du RESF dont elle voulait, de toute urgence, entendre la réaction au sujet de l'information suivante :

        le Directeur Général de la Police à la Préfecture de Paris, Yannick Blanc, aurait annoncé la régularisation prochaine de plusieurs milliers de familles ...

     On avance, on avance...

    A suivre 

  • Compte-rendu réunion du 4 juillet 2006

    COMPTE-RENDU DE LA REUNION

    DU COLLECTIF ENFANTS ETRANGERS

    DU 4 JUILLET 2006

     

    1)Circulaire : Frédéric et Françoise ont rencontré M. Cédric Roussel à la Mission Intégration de la Mairie. Cela a permis de comptabiliser 128 familles concernées par la circulaire, auxquelles viennent s’ajouter, depuis, une bonne dizaine de familles qui ne s’étaient jamais manifestées jusque là. Ce nombre prend en compte les familles de toute l’agglomération nantaise.

     

    Toutes les familles dont les enfants ont été parrainés ont été signalées. Si vous voulez vous assurer qu’une famille figure bien dans cette liste, vous pouvez contacter Cédric Roussel (Madame Leroy en son absence) au 02 40 41 65 19.

     

    La mairie va demander à la préfecture  une régularisation globale de ces familles. Le Préfet répondra à tout le monde en envoyant un courrier au CCAS. Toutes les familles auront une domiciliation au CCAS, restaurant-club de Savenay, route de Savenay. Elles recevront une proposition d’aide au retour. Si elles refusent cette proposition, ce qui sera vraisemblablement le cas de la grande majorité, elles devront monter un dossier avec toutes les pièces qui peuvent être utiles :

    -Certificat de scolarité 2004-2005

    -Promesse d’embauche

    -Témoignages de parents,

    -Copie d’acte de parrainage, etc….

     

    La Mairie nous avertira dès que les courriers arriveront au CCAS. Nous informerons alors par courrier électronique les réseaux de vigilance et les parrains/marraines, qui se chargeront à leur tour d’en informer les familles. Que celles et ceux (notamment les élus) dont nous n’avons toujours pas connaissance des coordonnées téléphoniques ou des adresses électroniques ne tardent pas à nous les faire connaître à l’adresse : cherkif@free.fr .

    Merci d’avance du soutien que les membres des réseaux de vigilance et de solidarité pourront apporter aux familles dans la rédaction de la réponse à la Préfecture ainsi que dans la consitution des dossiers.

     

    Les parents seront normalement convoqués à la préfecture. Il faut absolument les accompagner, d’où l’importance des comités de vigilance aussi pour cette raison.

     

    Rappelons que les parrainages, outre leur valeur symbolique, ont également une valeur « fonctionnelle » et il ne faut pas hésiter à relancer les élus parrains en leur demandant leur numéro de portable ainsi que leurs dates de présence cet été.

     

    Une nouvelle demande de rendez-vous a été adressée au Préfet afin de connaître les modalités d’application de la circulaire. Aux dernières nouvelles, cette rencontre devrait intervenir très prochainement.

     

    Un numéro de téléphone de veille pour Nantes va être transmis au réseau national de vigilance pour l’été : 06 72 47 04 33.

     

    Numéro national : 08 20 20 70 70

     

    2) Solidarité : Nous avons reçu un nombre exceptionnel d’appels de personnes qui se proposent de parrainer et/ou d’héberger des familles. Nous remercions chaleureusement chacun et nous n’hésiterons pas à faire appel à vous tous, sitôt que nous aurons fini de dépouiller et digérer les propositions arrivées par centaines et par différents canaux (sur le portable du collectif, par courrier électronique, sur les stands parrainages tenus par le Collectif à l’occasion des Ecossolies, de la Fête des Langues, du 1er juillet au CRAPA de l’Ile Beaulieu …

     

    La Mairie va être sollicitée pour la mise en place, aux environs de la rentrée, d’une nouvelle cérémonie de parrainage afin qu’il ne reste aucun enfant non parrainé. Celle-ci devrait se dérouler en septembre.

     

    Les parents qui souhaitent que leurs enfants soient parrainés, ainsi que toutes les personnes qui ont manifesté le désir d’intégrer un micro-réseau de solidarité ou/et devenir parrains/marraines sont invités à venir à la prochaine réunion du collectif, mardi 11 juillet à 18h30 à la Maison des Associations, 10 boulevard Stalingrad à Nantes, qui donnera lieu à une conférence de presse consacrée à un premier bilan des opérations parrainages et réseaux de vigilance et solidarité.

     

    Ces familles dont les enfants n’ont pas pu être parrainés le 1er juillet  pourront néanmoins joindre à leur dossier une promesse de parrainage.

     

     

    3) Actions : Présence du Collectif au Forum mondial des Droits de l’Homme. Un stand de 6 m2 est à notre disposition. Cette manifestation a lieu les 10, 11, 12, 13 juillet à la Cité des Congrès. Un nombre limité de badges nous sera remis. Contactez-nous si vous avez des disponibilités ces jours.

     

    Le 21 juillet, au Loroux-Bottereau, cérémonie de parrainage. Si vous êtes à Nantes, venez appuyer cette journée de votre présence. Le Collectif sera représenté ce jour-là.

     

     

    4) Rappel des permanences pour l’été :

     

    MRAP ET LDH : Le mercredi de 17h30 à 20h00 à la maison des associations, 1er étage.

    GASPROM : Les lundi et vendredi de 18h00 à 20h00 au 24 rue Fourré à Nantes

    CIMADE : Les lundi et jeudi de 17h00 à 19h00 au 3 Amiral Duchaffeau

     

     

     

    VENEZ NOMBREUX LE MARDI 11 JUILLET A 18H30

    A LA MAISON DES ASSOCIATIONS DE LA MANUFACTURE

    (Tram n° 1 – Arrêt Manufacture ou Moutonnerie)

     

     

     

    En guise de prolongement, nous nous  permettons d’ajouter cette nouvelle réaction reçue aujourd’hui par mail  d’un magistrat nantais dont nous avons pu mettre en ligne la réflexion autour de la circulaire-piège du 13 juin. A bon entendeur … :

     

     

    J'espère que les quelques éléments que j'ai pu vous fournir (rédigés un peu vite s'agissant de la circulaire Sarkozy) vous seront  utiles !

     

    Cette circulaire est manifestement illégale, car une circulaire ne peut qu'être interprétative des textes existants. Les associations oeuvrant dans le domaine de l'accueil des étrangers pourraient obtenir assez facilement son annulation par le Conseil d'Etat, car elle a été prise par une autorité incompétente. Toutefois, elle contient des mesures en faveur des familles en situation irrégulière  qui ont des enfants scolarisés...  tout en les soumettant au pouvoir discrétionnaire des préfets

    sans possibilité de recours devant les juridictions administratives, car il ne s'agit pas d'une Norme de droit interne.

    Je trouve cette stratégie assez machiavélique, compte tenu que, parallèlement, une loi plutôt restrictive a été votée (j'ai vérifié, elle est passée en CMP vendredi dernier),  car il y a un effet d'annonce tout à fait abusif. Il incombe aux associations et aux élus de dénoncer cette manoeuvre.

     

    Il est bien évident que les familles concernées ont intérêt à déposer des demandes de régularisation en tentant de démontrer qu'elles satisfont aux critères qui ont été posés, tout en sachant que la démarche est fragile. Il serait intéressant de discuter de ces questions, très graves, de vive voix. Je serai de retour à Nantes le 17 juillet.


  • Contribution d'un magistrat nantais à une lecture de la circulaire du 13 juin

     Parmi les récents soutiens qui ne cessent de "pleuvoir" sur le portable du Collectif, le contact aujourd'hui d'un magistrat nantais qui a préféré garder l'anonymat, mais se dit prêt à nous soutenir et nous éclairer sur le terrain législatif.

     

    Cette contribution nous est parvenue en soirée. Je la fais suivre aux députés interpellés au fil de cette réflexion. Merci encore à son auteur. 

     

     

    LES PARRAINAGES REPUBLICAINS :  DESOBEISSANCE  CIVILE ? 

     

    Un  mouvement de parrainage « républicain » a été initié par le « Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires » en vue   de protéger les enfants d’étrangers en situation irrégulière faisant l’objet d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière  de l’expulsion imminente qui les menace du fait  de la mise à exécution d’une mesure d’éloignement. Cette mise à exécution a   été  différée, il faut le rappeler,   en application  de la « circulaire Sarkozy » du 31 octobre  2005  qui recommandait aux préfets d’attendre la fin de l’année scolaire avant d’expulser les familles en situation irrégulière « qui ont manifesté une réelle volonté d’intégration ». Le mouvement initié par le collectif   a connu sa première manifestation d’importance avec la « cérémonie » qui a eu lieu samedi 1er juillet à Nantes  en présence du maire. Cet événement  pose un vrai problème : celui de la prise en compte des enfants scolarisés  d’étrangers en situation irrégulière par les autorités de l’Etat.

     

     

    1°) En premier lieu, il convient de souligner qu’un étranger mineur n’a pas droit à la délivrance d’un titre de séjour : il se situe en dehors du champ d’application de l’ordonnance du 2 novembre 1945 modifiée relative aux conditions d’entrée et de séjour des étrangers, désormais codifiée  depuis le 1er mars 2005 dans le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile dit « CESEDA ». C’est ce qu’a décidé la Cour administrative d’appel de Nancy, dans un arrêt pris le 16 février 2006 en formation plénière. Ainsi, un étranger mineur n’est pas en droit interne  un sujet de droit : sa situation juridique suit celle des parents et lorsque ces derniers font l’objet d’une décision d’éloignement, à raison du fait qu’ils n’ont pu obtenir un titre de séjour, la reconduite à la frontière a en quelque sorte un « effet collectif » et s’attache nécessairement aux enfants.

     

    2°) « L intérêt supérieur de l’enfant » : une notion juridique dont les contours restent à définir

     

    Pourtant, les autorités administratives ont le devoir, lorsqu’ils prennent une décision à l’encontre d’un étranger en situation irrégulière, de prendre en compte « l’intérêt supérieur de l’enfant » et ce, en application de l’article 3-1 de la convention internationale relative aux droits de l’enfant, dite « convention de New-York » en date du 26 janvier 1990, publiée par décret du 8 octobre 1990.  . L’ article 3-1 stipule, il est intéressant de le rappeler : «Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant  doit être une considération primordiale ». Ces stipulations peuvent être invoquées devant le juge administratif. Le problème est que la notion « d’intérêt supérieur de l’enfant » n’a jamais été définie par le Parlement. Le Conseil d’Etat, statuant au contentieux sur les arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière, considère que l’intérêt supérieur de l’enfant n’est pas méconnu lorsqu’il n’est pas séparé de ses parents, ce qui relève d’une conception très restrictive de la notion contenue dans la convention déjà citée. La circonstance que l’étranger mineur soit scolarisé en France et n’ait aucun lien avec le pays d’origine de ses parents est dès lors sans conséquences : voir  la motivation  d’un arrêt récent du Conseil d’Etat en date du 16 mars 2005 : « Considérant, d’une part, que si Mme  X.  fait valoir que deux de ses enfants sont scolarisés en France depuis leur arrivée sur le territoire national en juin 2000, il n'est pas établi qu'ils ne pourraient pas l'être en Algérie ; que, d'autre part, M. et MmeX.  font tous deux l'objet d'une mesure de reconduite à la frontière, de sorte que rien ne s'oppose, ainsi qu’il a été dit ci-dessus, à ce qu'ils repartent avec leurs enfants dans leur pays d'origine ; que, dès lors, il ne ressort pas des pièces du dossier que l’intérêt supérieur des enfants de Mme  X.  n’ait pas été pris en compte ; » 

     

    … On est en droit de ne pas partager une telle analyse et c’est justement, me semble-t-il,  ce qui sous-tend la démarche du collectif « enfants étrangers » .   « L’intérêt supérieur de l’enfant » est en réalité une notion bien plus large, qui inclut outre le droit de vivre en famille, le droit à la scolarité et le droit  au développement personnel dans un environnement stable. Ces droits son bien évidemment méconnus par la reconduite à la frontière des parents qui n’ont pu obtenir un titre de séjour et il est injuste de faire supporter aux enfants déjà intégrés dans leur vie quotidienne à l’école et dans leur quartier le traumatisme d’un renvoi dans un pays d’où leurs parents ont fui.

     

    Dans ce contexte juridique,  la démarche de soutien à des enfants scolarisés n’apparaît pas nécessairement comme un acte de « désobéissance civile » puisqu’elle défend « l’intérêt supérieur de l’enfant » qui, dans de nombreux cas, peut apparaître de manière légitime  comme ayant été méconnu. En  tout état de cause, il revient au Parlement d’effectuer un travail  de transposition en droit interne de l’article 3-1 de la convention du 26 janvier 1990,  c'est-à-dire de définir avec précision  les droits d’un étranger mineur. Ce travail incombe aux élus qui ont pris fait et cause pour le « parrainage républicain ».

     

     

    3°) Sur la circulaire « Sarkozy » du 13 juin 2006 :

     

    Cette circulaire est étonnante, car elle institue un dispositif spécial de réexamen des dossiers des étrangers qui refusent l’aide financière au retour dans le pays d’origine, en prenant en considération des critères qui normalement relèvent du domaine de la loi. Le projet de loi « immigration » n’en parle pas  et ces critères, institués par une autorité publique qui n’a pas la compétence pour le faire, ne seront pas discutés par le Parlement. 

     

    Ceci étant, et malgré le caractère « hors normes » de cette circulaire, il semblerait que le ministre de l’intérieur entend donner un caractère effectif à « l’intérêt supérieur de l’enfant », pour autant que les critères en question soient réellement pris en compte par les administrations préfectorales, qui vont vite être … « débordées » !

     

    On peut noter les critères suivants : - « scolarisation effective d’un de leurs enfants au moins, en France, y compris en classe maternelle, au moins depuis septembre 2005 », - « absence de lien de cet enfant avec le pays dont il a la nationalité », -« réelle volonté d’intégration de ces familles »… qui devraient normalement permettre aux ménages d’origine étrangère d’obtenir la régularisation de leur situation  en joignant à leurs dossiers de demande des documents probants nécessaires : certificats de scolarité, preuves de la résidence habituelle en France depuis au moins deux ans (les avocats ont l’habitude, puisque actuellement, les étrangers peuvent obtenir une carte de séjour temporaire en prouvant leur présence en France depuis au moins 10 article L 313-11 3° CESEDA) .

     

    Le problème me semble-t-il, est que la hiérarchisation de ces critères n’est pas définie : les préfectures vont elles prendre en compte certains des critères  ou TOUS les critères et s’attacher à ce qu’ils soient tous remplis ? L’expression « vous pourrez utilement prendre en compte les critère suivants » laisse la porte ouverte à bien des interprétations.

    Au surplus, se posent des problèmes de preuve : comment prouver par ex. la « réelle volonté d’intégration » (critère 6) ? Peut être par l’inscription à des cours d’alphabétisation  (application anticipée du projet de loi ?), et comment prouver « le suivi éducatif des enfants » lorsque l’enfant est scolarisé en maternelle ou en primaire ? 

     

    Il convient d’attirer l’attention des élus (M. Ayrault, président du groupe socialiste notamment, puisque le projet de loi immigration vient d’être examiné par le Sénat)  sur :

    -le caractère très contestable de cette circulaire qui, au surplus, limite à deux mois à compter de sa publication le délai de dépôt d’une demande,  

    -          le fait que le Parlement n’est pas saisi d’une telle « réforme » qui institue de nouveaux critères

    -           le fait que l’étranger qui fait l’objet d’un refus ne pourra pas se prévaloir de ce texte devant le tribunal administratif.  Le droit de recours est donc méconnu.

  • Communiqué de presse Ecole Georges Brassens de Nantes

    Nantes, le 3 Juillet 2006

     

     

     

    L’école maternelle Georges Brassens ( Nantes Nord ) se mobilise pour Cédric

     

     

    Cédric, né à Nantes est scolarisé depuis Septembre 2005 à l’école maternelle Georges Brassens et suit des soins thérapeutiques au centre le Moulin des Roches.

    Sa maman Camerounaise, mariée à Nantes à un camerounais en situation régulière, ayant épuisé tous les recours, est menacée d’être expulsée depuis le 30 Juin.

    Est-ce concevable de séparer un enfant de 3 ans de sa maman ou de son papa ?

    L’enfant repartira avec sa maman et ne bénéficiera plus de son équilibre familial, de l’école et des soins thérapeutiques qui lui sont indispensables à sa bonne évolution.

    Respectons la convention internationale des  droits de l’enfant.

     Les parents de l’école Georges Brassens se mobilisent pour soutenir la famille et  appuyer le dossier de demande de régularisation de la maman.

    Notre indignation s’est exprimée à travers une pétition de soutien qui accompagnera son dossier administratif et un rassemblement solidaire à l’école qui a eu lieu le 30 juin à 16 h 30. Les élus locaux ont été sollicités.

    Associé au Collectif « Enfants Etrangers, Citoyens Solidaires », un réseau de vigilance et de soutien moral à la famille pendant l’été a été constitué par une dizaine de parents se portant parrains de Cédric.

    Le 1er juillet 2006, Cédric a été parrainé à la mairie de Nantes par Charles Berling et Mr Vrain (élu de Nantes ), Claire Fraissenet ( enseignante )

     

    Les parents d’élèves, enseignants de l’école, citoyens, ne trouveront pas la chaise de Cédric vide à la rentrée 2006.

     

    Contacts :

    Daniel MASSIERA : 02 40 40 07 76

    Claire FRAISSENET : 06.03.76.18.27

  • Les parrainages dans le journal "20 minutes"

    Page 2 - Grand Nantes /
    Sans-papiers : le parrainage a du succès

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    La cour et les jardins de l'Hôtel de ville de Nantes avaient des allures de fourmilière samedi midi. Elus, membres du collectif Enfants étrangers-citoyens solidaires, tous paraient au plus pressé, débordés face à l'élan populaire qu'a suscité cette grande journée de mobilisation de soutien aux enfants sans papiers.

    Plusieurs mairies de l'agglomération avaient décidé d'organiser des cérémonies de parrainages républicains pour ces enfants scolarisés en France mais expulsables à tout moment, avec leur famille, du fait de la fin du sursis accordé par le ministère de l'Intérieur. A Nantes, 64 jeunes ont pu ainsi recevoir le soutien officiel d'un parrain et d'une marraine, sous les yeux d'un officier d'état civil. Mais une quinzaine de familles et près d'une trentaine d'enfants, s'étant déplacés à la dernière minute, devront attendre une seconde cérémonie promise dans l'urgence par la mairie. « C'est un geste capital pour ces familles, elles se mettent sous la protection de la République, explique Jean-Luc Landas, bénévole du collectif. Les demandes de parrainage ne cessent aussi d'affluer. L'engouement est phénoménal. » « Quand il y a une mobilisation massive, le pouvoir ne peut que reculer. L'inhumanité des lois Sarkozy s'affiche au grand jour. Nul doute que cette journée va accélérer les choses», estime Mgr Jacques Gaillot (2) venu au même titre qu'Albert Jacquard, Charles Berling (3) ou Christiane Taubira soutenir l'initiative.

    Frédéric Brenon

     

    Erratum du Collectif Enfants Etrangers :

     

    La trentaine d'enfants qui, ce matin-là,  s'est présentée bien que ne figurant pas sur la liste officielle des 64 enfants préparée par le Collectif et les services de l'Etat Civil de la Mairie de Nantes, a pu être parrainée par des citoyens présents nombreux dans les jardins de la Mairie ce matin du 1er juillet.

     

    Page 4 / Les sans-papiers bientôt fixés sur leur sort

    Le bout du tunnel semble approcher pour près de4 000 familles sans-papiersayant un enfant scolarisé. Les
    rendez-vous fixés par la préfecture de police de Paris à ces personnes afin d’étudier une éventuelle régularisation
    commencent ce matin. Et ce week-end, Arno Klarsfeld, le médiateur nommé par le ministre de l’Intérieur, s’est
    voulu porteur d’un « message d’apaisement à l’adresse desfamilles ». Il a qualifié les critères définissant les conditions
    requises pour rester en FrancE dans la circulaire du 13 juin de« souples, larges et généreux »,en soulignant que « primaitl’intérêt de l’enfant ».

    La pression des associations sur le gouvernement s’est en effet accentuée, alors qu’aucune« chasse aux enfants »
    n’a, semble-t-il, eu lieu. Samedi, 7 200 (selon la police)à 50 000 personnes (selon lesorganisateurs) ont défilé dans
    la capitale à l’appel du réseau Education sans frontières, pour demander l’abrogationde la loi sur l’immigration et
    pour dire « non aux expulsions». Un numéro d’urgence national pour l’été*, opérationnel jusqu’au 3 septembre,
    a été créé en cas d’interpellation ou de menace d’expulsion. Ailleurs, outre les manifestations de soutien, les
    parrainages d’enfants ont continué. « Je suis fier de cette France qui se mobilise pour soutenir les enfants et les familles qui sont aujourd’hui menacés », a déclaré samediFrançois Hollande, premier secrétaire du PS, devant la convention nationale du parti.

    Les familles vont continuer à être convoquées à la préfecture jusqu’à la mi-août, aufur et à mesure de leurs déclarations dans les centres de réception des étrangers. Avec à la clé, l’expulsion ou la régularisation.

    L. d. C.

    * 0820 20 70 70 (0,09 €/min).

  • Une journée particulièrement belle et intense…

    La journée de mobilisation du 1er juillet 2006 à Nantes a tenu toutes ses promesses …

     

    Les nombreuses coupures de presse et la myriade de photos recueillies en témoignent.

     

    Nous attendions un peu de monde à la Mairie. C’est par centaines que les présents ont pu se compter dans les jardins.

     

    Nous attendions 64 enfants à parrainer. Une trentaine d’autres écoliers menacés d’expulsion ont pu, de manière improvisée, grâce à l’esprit d’initiative et à la grande disponibilité du personnel et des élus de la Mairie de Nantes, trouver dans l’assistance marraines et parrains pour la joie de tous.

     

    Nous attendions quelques journalistes…, et le perron de la salle des parrainages a pris ce matin-là des faux airs, en plus authentique naturellement, d’escalier cannois un soir de montée des marches. La présence, au cœur d’une dense forêt d’écharpes tricolores, de personnages tels qu’Albert Jacquard, Jacques Gaillot et Charles Berling, venus eux aussi parrainer des enfants ne fut pas étrangère à une telle débauche de flashes, de zooms et de micros en tout genre et de toutes les couleurs.

     

    Nous attendions un peu de soleil pour réchauffer un public regroupé aux abords de la scène, et c’est à l’ombre des arbres du CRAPA, arbres à peinture pour enfants ou arbres à palabre pour les grands, que nous avons tous fini par trouver refuge… laissant parfois musiciens ou gens de discours officiels et revendicatifs un peu seuls, sous le plomb d’un soleil qui, lui aussi en cette heureuse circonstance, avait mis le paquet.

     

    Nous attendions une centaine de parrains prêts à intégrer les micro-réseaux de vigilance et de solidarité … et, en l’espace de deux semaines, en plus des contacts déjà établis dans chacune des écoles ou dans les associations amies, les rangs des défenseurs d’enfants comptent désormais en leur sein pas moins de 400 personnes clairement identifiées et souvent disposées à loger, voire cacher si besoin. Jean-Luc et ses amis ont eu fort à faire tout l’après-midi  sous la voûte en surchauffe du stand des parrainages.

    Et, ce n’est pas fini, car aujourd’hui encore le 06 72 47 04 33 a enregistré une nouvelle salve d’appels, empreints de l’envie contagieuse de « faire quelque chose ». Le dernier monsieur qui m’a contacté, appelait de Bouguenais pour me proposer de loger et nourrir cet été (« j’ai un grand jardin », m’a-t-il précisé), une famille de 4 personnes. Et ce genre d’appel est loin d’être un acte isolé.

     

    Le revers de la médaille, c’est qu’il va nous falloir, cette semaine encore, travailler dur pour que toutes ces marques de soutien aboutissent concrètement et vite, à l’existence des micro-réseaux qu’autour de chaque enfant nous avons appelé de nos vœux. Nous nous y sommes engagés et, une fois de plus, nous tiendrons parole !

     

    La réunion hebdomadaire de demain soir, mardi 4 juillet, à partir de 18 h 30, à la Manufacture des Tabacs (Tram n° 1 – arrêt Moutonnerie) sera en grande partie consacrée à la mise en route, sur le plan local, d’une cellule de veille qui sera prolongée tout l’été, par le numéro d’appel national 08 20 20 70 70 (0,09 euro/min) ou l’adresse reseaudeveille@no-log.org .

     

     

  • Discours Collectif Enfants Etrangers lu le 1er juillet

    Le Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires, fondé en mars 2004 à l’initiative de parents d’élèves de l’école Stalingrad à Nantes, notamment autour de Cécile Bir (grande absente du jour pour des raisons familiales et à qui nous adressons une pensée amicale), c’est aujourd’hui l’histoire de parents, d’enseignants, de représentants d’associations, de citoyens, bref d’hommes et de femmes  indignés qui n’ont cessé de se mobiliser pour la régularisation de familles d’origine étrangère. Des familles dont les enfants sont scolarisés, souvent depuis plusieurs années,  dans les écoles, collèges et lycées de l’agglomération nantaise et du département.

    Depuis plus de deux ans, de manif en manif, de pétitions en occupations d’école, nous n’avons eu de cesse d’attirer l’attention de la Préfecture sur la situation de ces personnes, pour lesquelles, parfois, devant l’urgence de la situation, nous avons dû trouver des solutions de logement, là où les pouvoirs publics n’ont longtemps offert comme perspective d’asile que la rue.

    Au printemps 2005, devant la surdité chronique d’une Préfecture chargée d’appliquer la politique que l’on sait, nous nous sommes à nouveau tournés vers deux institutions, dont les représentants, Mrs Mareschal et Ayrault, nous ont semblé devoir porter la voix de tous ceux qui, de plus en plus nombreux, refusent le sort réservé aujourd’hui aux émigrants. A des hommes, des femmes et des enfants qui, depuis plusieurs années, ont trouvé dans les écoles et les quartiers de notre cité au-delà d’une protection et d’un asile, l’espérance d’une vie meilleure en cours de reconstruction.

    En juin 2005, grâce à des soutiens de marque tels que Jacques Gaillot, Albert Jacquard et Michel Tubiana, notre lutte pour la régularisation des demandeurs d’asile nantais a trouvé un nouvel écho dans la rue.

    Aujourd’hui encore, à la veille des vacances scolaires, la situation reste plus préoccupante que jamais pour une grosse centaine de familles déboutées du droit d’asile, souvent privées d’un toit fixe et des droits les plus élémentaires (l’accès au travail, à la santé, aux déplacements), sans compter tous ceux que notre société revendique parfois pour des animaux.

    Deux ans plus tard, nous refusons toujours d’accepter sans rien dire que nos enfants voient, du jour au lendemain, partir leurs camarades vers des destinations traumatisantes : un pays plus ou moins connu où de réels dangers mettraient en péril la vie des enfants et de leurs parents, la rue, un centre de rétention où la situation se dégrade de jour en jour et où la présence d’enfants est désormais un fait avéré (voire cyniquement préparé, comme dans les toutes nouvelles installations récemment inaugurées à Paris ou à Toulouse).

    En dépit de nouvelles marques de soutien apportées par les collectivités locales et l’association l’Accueil d’Abord, des enfants, des personnes malades, âgées, vont, cet été encore, se retrouver à la rue sans logement, dans la plus grande humiliation, la plus totale désespérance.

     

    Le plus souvent, ces femmes, ces hommes, ces enfants ont fui la guerre, la misère avec l’espoir que la France leur offrirait des conditions de vie dignes d’êtres humains. Notre pays a les moyens de les accueillir, comme il a les moyens et le devoir d’éradiquer la misère sur son sol.

     

    Nous ne doutons pas que demain,  palliant et dénonçant les inconséquences de la politique d’immigration menée par le Ministre de l’Intérieur, les collectivités locales sauront, en accordant un hébergement à toutes ces personnes, prendre leurs  responsabilités  comme elles l’ont fait en parrainant, élus en tête, des enfants et leurs familles aujourd’hui à Nantes ou à St-Sébastien, hier à St-Herblain ou à la Chapelle sur Erdre.

     

    A l’heure où, malgré les effets d’annonce à répétition d’un Nicolas Sarkozy aux abois sur le terrain même où il se voyait si  aisément triompher,  

     

    à l’heure où la police, comme au Mans récemment, n’hésite plus à entrer dans les écoles pour rafler des enfants,  

     

    à l’heure où, récemment trahie par le zèle d’un maire du Maine & Loire qui, aujourd’hui même, aurait dû la marier, Mme Camara se retrouve à Dakar loin de celui qu’elle aime, 

     

    à l’heure aussi où, comme ici aujourd’hui et partout ailleurs en France, des réseaux de vigilance et de solidarité, ne cessent d’émerger et de s’étoffer, preuve que nos concitoyens rejettent le regard sale que Mrs Le Pen, De Villiers et Sarkozy voudraient les voir porter sur l’étranger,

     

     

    nous, parents d’élèves, enseignants et citoyens, soudés au sein du Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires, tenons à  réaffirmer aujourd’hui haut et fort que, seule, une régularisation urgente de leur situation administrative permettra à toutes et tous l’accès à une vie décente auquel chaque être humain a droit.

     

    Plus déterminés que jamais, plus nombreux et plus organisés que jamais, nous ferons preuve tout l’été d’une extrême vigilance et n’accepterons, à la rentrée de septembre, aucune chaise vide dans les classes de nos enfants ou dans celles de nos élèves.

     

    Merci à tous.

     

    Frédéric CHERKI

  • Discours du Maire de Nantes lu par Yannick Guin

    Yannick Guin, Adjoint au maire chargé de la Culture,

    Intervention au nom de Jean-Marc Ayrault

    et de la municipalité de Nantes

    Chers amis,

    C’est au nom de Jean-Marc AYRAULT, Député-Maire de la Ville de Nantes, que je m’adresse à vous aujourd’hui.

    Jean-Marc AYRAULT participe à une réunion nationale importante : le parti socialiste doit valider aujourd’hui son projet pour l’élection présidentielle de 2007 et désigner ses candidats aux élections législatives.

    Il est de tout cœur avec nous.

    Il m’a demandé de vous transmettre son amitié et son soutien personnel dans vos démarches, démarches  auxquelles la Ville de Nantes s’est pleinement associée.

    Il m’a chargé de vous lire la déclaration suivante au nom de l’ensemble de la municipalité :

     

    Chers parents d’enfants scolarisés dans nos écoles, chers enfants, chers concitoyens,

     

    Vous avez souhaité que vos enfants soient parrainés ici dans notre mairie, dans votre mairie, soyez les bienvenus dans la maison commune, vous êtes ici chez vous. 

    La cérémonie d’aujourd’hui revêt un caractère particulier, elle est un élément d’un long chemin vers l’intégration de familles qui ont choisi la France comme terre d’asile et de vie.

    Votre chemin vous a conduits dans notre ville avec votre famille et vos enfants, dont certains sont nés ici et d’autres sont arrivés très jeunes, ces enfants, vos enfants sont Nantais.

    En quelques années, ils se sont construits une nouvelle vie avec des copains de classes, des amis, des enseignants qui leur ont appris le sens de nos valeurs républicaines.

    C’est pour nous une fierté de pouvoir vous accueillir dans ces murs, la municipalité de Nantes accueille tous ses enfants pour leur permettre de devenir des hommes et des femmes libres, responsables et égaux. La municipalité de Nantes a fait le choix de vous apporter son soutien et nous sommes à vos cotés dans les moments les plus tendus.

    Aujourd’hui, 1er juillet, certains d’entre vous sont menacés d’expulsion vers un pays que vous avez quitté depuis des mois, voire des années et, pour certains de vous, les enfants, que vous ne connaissez pas et dont vous ne connaissez pas toujours la langue.

    Par ce parrainage civil et républicain, nous entendons vous adresser un message d’humanité de la France et des Français. En plaçant vos enfants sous la protection de la communauté, vous affirmez votre attachement aux valeurs que porte notre République.

    Le parrainage civil, s’il est un acte symbolique n’en est pas moins un acte républicain, né de la 1ère République, celle de 1792, qui visait à placer l’enfant sous la protection de la communauté. A Nantes, ville républicaine des premières heures de la Révolution, cet acte symbolique prend tout son sens et se perpétue de générations en générations.

    Puisse cette cérémonie assurer la protection de vos enfants et permettre de vous construire ensemble un avenir dans notre ville.

    En marge de cette cérémonie, des actes de solidarité se construisent entre tous : familles, enfants, enseignants, parents d’élèves et élus locaux. Nous intervenons aussi auprès des autorités préfectorales pour permettre, dans le cadre de la loi de 1998, la régularisation de vos situations.

    Ce combat doit se poursuivre, mais dans cet instant d’émotion, permettez-nous de vous souhaiter bonne chance dans vos démarches pour que dans 20 ans, 30 ans ou 60 ans, vos enfants et vos petits enfants, vous les enfants que nous allons parrainer aujourd’hui, veniez, à votre tour, confier votre enfant au parrainage de proches sous l’égide de la ville de Nantes et de la République.

  • Lisez l'éditorial de Témoignage Chrétien

                                   

                                 medium_3211.gifLe dernier numéro de Témoignage Chrétien affronte avec courage et engagement la question des enfants scolarisés menacés d'expulsion en titrant en une "Sans-Papiers : la chasse est ouverte".

    Le reste du dossier est à l'avenant et notamment l'article consacré aux collectifs de Lannion-Paimpol et de Nantes intitulé "L'Ouest ne perd pas le Nord" et signé Nolwenn Mailer rencontrée il y a une quinzaine de jours. A lire absolument ... 

     

     

     

     

     

     

    Au nom des plus petits de nos frères   par Noël Bouttier

    Ainsi donc, MM. Villepin, Sarkozy et quelques autres ont décidé qu’avec le début des grandes vacances scolaires, commençait la chasse aux sans-papiers. Ainsi donc, la France, qui continue à seriner la rengaine des droits de l’homme, se prépare tranquillement à renvoyer « chez eux » hommes, femmes et enfants, au motif qu’ils n’ont pas le fameux parchemin qui autorise à séjourner dans notre cher pays. Ainsi donc, puisque lois, circulaires et tutti quanti ont été édictées dans les règles de l’art, il nous faudrait accepter que des bambins de la République, ceux qui ont usé leurs fonds de culotte sur les bancs de la « laïque », soient expédiés dans un pays qu’ils ne connaissent pas, ou si peu, et qui n’est finalement pas le leur. Eh bien non ! MM. Villepin, Sarkozy et consorts, nous sommes des centaines de milliers à refuser le piétinement des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité auxquelles nous sommes fidèles. Les vrais républicains ne sont pas ceux que l’on croit…

    Votre volonté de faire, des gosses et de leurs parents, les boucs émissaires du malaise français témoigne d’un mépris de l’humain. Que cherchez-vous au fait ? À réduire les statistiques – qui d’ailleurs n’existent pas – des « clandestins ». Vous parlez de clandestins, comme s’ils n’avaient pas d’identité, comme s’ils n’étaient pas connus de tous, commerçants, enseignants, élus et… police. Pour faire passer la pilule, vous annoncez des passe-droits et enrobez cela d’un zeste d’humanité. Mais nous ne sommes pas dupes de vos médiocres calculs de politiciens prêts à renvoyer nos voisins pour glaner quelques (hypothétiques) voix en 2007. Alors, nous sommes, nous serons, des milliers à nous déclarer parrains de nos alter ego asiatiques, africains, latinos ou est-européens (1). D’ailleurs, vos services, s’ils travaillent bien, pourront vous renseigner sur nos identités. Les centaines d’opérations de parrainage républicain sont ouvertes à tous. Ce n’est pas le cas des bureaux des étrangers de vos préfectures, officines du non-droit et de l’arbitraire.

    Non, la loi n’est pas de notre côté. De toute façon, avec votre majorité bétonnée – quoique de plus en plus fissurée –, vous pourriez décider d’aller encore plus loin dans la chasse aux sans-papiers. À part quelques humanistes aussi sincères qu’isolés, qui s’en émouvrait dans vos rangs ? Nous sommes bien d’accord que les migrations internationales posent des questions et que les grands principes généreux ne font pas toujours une bonne politique. Certes, mais à condition de ne pas s’asseoir sur des principes imprégnés de la philosophie des Lumières et des grandes sagesses spirituelles…

    « Toutes les fois que vous l’avez fait à l’un des plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »(2). Cette phrase de l’Évangile – que vous devez connaître – est au cœur de l’engagement des chrétiens conséquents qui ne sont pas prêts à passer ce message par pertes et profits. Les « plus petits » sont ces gamins auxquels vous interdisez un avenir ici. Vous savez pourtant, car vous avez des éclairs de lucidité, que la France vieillissante aura besoin de nouveaux migrants. Vous voulez les « choisir » – curieuse terminologie – alors même que votre police traque des milliers d’étrangers installés chez nous depuis des années. Messieurs les gouvernants, libérez-vous de vos œillères idéologiques. La France fraternelle que vous appelez de vos vœux, paraît-il, est inconciliable avec la traque des « plus petits de nos frères ». Par canicule ou par grand froid, nous ne vous laisserons pas faire tranquillement une chasse à l’homme qui ne dit pas son nom.

    1. Dans notre numéro du 13 juillet, nous souhaitons publier des témoignages de parrains de sans-papiers. Envoyez-les si possible par courriel e-mail
    2. Citée dans une interview à « Faim et développement » (juin 2006) de Claude Schockert, évêque de Belfort-Montbélliard, président de la Commission pastorale des migrants.

     

  • Lettre de Stéphane Hessel, lue par Charles Berling

    Communication de Stéphane HESSEL, ancien Ambassadeur de France à l'ONU

     

    Cher(e)s ami(e)s,

    Ce 1er juillet 2006 est à marquer d'une pierre blanche parce que cette journée témoigne :

    – d'une part, de la solidarité citoyenne qui s'est développée au fil des mois autour des enfants étrangers scolarisés en France et de leurs familles, dont la vie quotidienne et les projets d'avenir sont minés par le risque d'expulsion ;

    – d'autre part, de l'humanité qui prévaut au sein de la population française, malgré les tentations du renfermement sur soi que génère la période d'incertitude dans laquelle l’humanité évolue ;

    – enfin, de la force de la conscience collective et de l'engagement qui fondent le large mouvement de résistance civique auquel vous participez activement à travers votre initiative "aucune chaise vide dans nos écoles à la rentrée 2006".

    Connaissant Nantes pour son action en faveur des Droits de la personne humaine (et je reviendrai avant la mi-juillet dans votre Cité pour le Deuxième Forum des Droits de l'Homme) et la Bretagne pour le respect de la diversité culturelle qu'elle promeut, j'aurais sincèrement souhaité pouvoir me joindre à vous à l'occasion de ce rassemblement du 1er juillet.

    Des engagements pris de longue date dans un autre territoire ne me permettent pas d'être parmi vous physiquement. Mais je m'associe moralement à vos échanges et à vos débats, car les valeurs d'humanité et de solidarité qu'ils sous-tendent vont dans le sens du combat que je mène à travers le monde depuis de nombreuses décennies.

    Si l'Etat tente de mettre à mal aujourd'hui la fonction de terre d'asile que notre pays a inscrite comme l'une de ses richesses historiques, la société civile se bat pour la conserver.

    Nous pouvons être fiers ensemble de l'éthique qui transcende ainsi les catégories sociales, les origines et les visions politiques.

    Les Circulaires lancées en urgence par le Ministre de l'Intérieur en écho à la mobilisation citoyenne, aussi prometteuses qu'elles paraissent en termes de régularisation, ont sans doute pour objectif inavoué d'adoucir l'image dudit Ministre et d'enrayer le mouvement citoyen en marche.

    Nous ne pouvons que nous réjouir de voir dans les prochaines semaines des enfants et leurs familles obtenir enfin leurs papiers de séjour.

    Mais nous devons rester vigilants et soudés pour veiller à ce que les intentions se confirment, pour faire en sorte que plus aucun enfant en provenance d'un autre pays ne vive en France la "peur au ventre"

    Je tiens par ce message à dire toute ma sympathie aux enfants étrangers accueillis dans les écoles de la République, à leurs familles ; et à les assurer de mon engagement à leurs côtés.

    Jadis associé au sein de l'ONU à la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, je suis ravi de pouvoir écrire avec vous, en ce début d'été 2006 et même à distance, une nouvelle page du livre des solidarités humaines.

    Merci, cher(e)s ami(e)s, de votre mobilisation.

    Recevez chacun, chacune et tous, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

    Paris, le  1er juillet 2006