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  • Le cap des 5000 visiteurs sur le blog est franchi

    Après deux mois d'existence, le blog du Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires vient de passer le cap des 5000 visiteurs uniques.

    Pour compléter ces données, en voici quelques autres qui témoignent de l'intérêt croissant d'un public de plus en plus nombreux pour la cause des enfants étrangers menacés d'expulsion :

    Depuis le 1er mai 2006 :

    • 5079 internautes nous ont rendu visite laissant parfois des commentaires que vous aurez pu lire.
    • 7996 pages ont été consultées
    • en moyenne, depuis plus de deux mois, le blog a reçu la visite quotidienne de 140 visiteurs.
    • en mai, cette moyenne était de 75 visiteurs par jour avec une pointe à 134 le 4 mai
    • en juin, cette moyenne a été  de 154 visiteurs par jour avec une pointe à 368 le 30 juin, veille de la grande journée de parrainage
    • pour les premiers jours de juillet, la moyenne est actuellement de 188 visiteurs avec une pointe à 240 le 3 juillet
  • Argumentaire contre les expulsions d'enfants scolarisés

    Notre ami Jean Le Gal nous a récemment adressé un excellent argumentaire construit par Sophie Graillat, membre de l'ONG DEI-France, (Défense des Enfants International) pour la défense des enfants. Elle y cite les articles de la Convention internationale des droits de l'enfant et met en face la réalité de ce que subissent les familles et les jeunes, pour mieux illustrer la violation de la CIDE. Selon Jean Le Gal, ce texte constitue une base argumentaire solide pour l'action des militants auprès des préfets et pour les avocats.

     

    Profitons de l'occasion pour remercier officiellement et de tout coeur Jean Le Gal, Maître Robiou du Pont, Christiane Taubira, Marie-Hélène Aubert, Emmanuel Terray et Cécile Petident pour leur contribution exceptionnelle à la réussite de la table ronde-forum organisée, en grande partie, autour de cette question de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant.

     

  • Dernière minute : info LCI

    Une journaliste LCI (Alexandra COLLINE) vient de m'appeler en demandant le numéro de téléphone de Richard Moyon du RESF dont elle voulait, de toute urgence, entendre la réaction au sujet de l'information suivante :

        le Directeur Général de la Police à la Préfecture de Paris, Yannick Blanc, aurait annoncé la régularisation prochaine de plusieurs milliers de familles ...

     On avance, on avance...

    A suivre 

  • Compte-rendu réunion du 4 juillet 2006

    COMPTE-RENDU DE LA REUNION

    DU COLLECTIF ENFANTS ETRANGERS

    DU 4 JUILLET 2006

     

    1)Circulaire : Frédéric et Françoise ont rencontré M. Cédric Roussel à la Mission Intégration de la Mairie. Cela a permis de comptabiliser 128 familles concernées par la circulaire, auxquelles viennent s’ajouter, depuis, une bonne dizaine de familles qui ne s’étaient jamais manifestées jusque là. Ce nombre prend en compte les familles de toute l’agglomération nantaise.

     

    Toutes les familles dont les enfants ont été parrainés ont été signalées. Si vous voulez vous assurer qu’une famille figure bien dans cette liste, vous pouvez contacter Cédric Roussel (Madame Leroy en son absence) au 02 40 41 65 19.

     

    La mairie va demander à la préfecture  une régularisation globale de ces familles. Le Préfet répondra à tout le monde en envoyant un courrier au CCAS. Toutes les familles auront une domiciliation au CCAS, restaurant-club de Savenay, route de Savenay. Elles recevront une proposition d’aide au retour. Si elles refusent cette proposition, ce qui sera vraisemblablement le cas de la grande majorité, elles devront monter un dossier avec toutes les pièces qui peuvent être utiles :

    -Certificat de scolarité 2004-2005

    -Promesse d’embauche

    -Témoignages de parents,

    -Copie d’acte de parrainage, etc….

     

    La Mairie nous avertira dès que les courriers arriveront au CCAS. Nous informerons alors par courrier électronique les réseaux de vigilance et les parrains/marraines, qui se chargeront à leur tour d’en informer les familles. Que celles et ceux (notamment les élus) dont nous n’avons toujours pas connaissance des coordonnées téléphoniques ou des adresses électroniques ne tardent pas à nous les faire connaître à l’adresse : cherkif@free.fr .

    Merci d’avance du soutien que les membres des réseaux de vigilance et de solidarité pourront apporter aux familles dans la rédaction de la réponse à la Préfecture ainsi que dans la consitution des dossiers.

     

    Les parents seront normalement convoqués à la préfecture. Il faut absolument les accompagner, d’où l’importance des comités de vigilance aussi pour cette raison.

     

    Rappelons que les parrainages, outre leur valeur symbolique, ont également une valeur « fonctionnelle » et il ne faut pas hésiter à relancer les élus parrains en leur demandant leur numéro de portable ainsi que leurs dates de présence cet été.

     

    Une nouvelle demande de rendez-vous a été adressée au Préfet afin de connaître les modalités d’application de la circulaire. Aux dernières nouvelles, cette rencontre devrait intervenir très prochainement.

     

    Un numéro de téléphone de veille pour Nantes va être transmis au réseau national de vigilance pour l’été : 06 72 47 04 33.

     

    Numéro national : 08 20 20 70 70

     

    2) Solidarité : Nous avons reçu un nombre exceptionnel d’appels de personnes qui se proposent de parrainer et/ou d’héberger des familles. Nous remercions chaleureusement chacun et nous n’hésiterons pas à faire appel à vous tous, sitôt que nous aurons fini de dépouiller et digérer les propositions arrivées par centaines et par différents canaux (sur le portable du collectif, par courrier électronique, sur les stands parrainages tenus par le Collectif à l’occasion des Ecossolies, de la Fête des Langues, du 1er juillet au CRAPA de l’Ile Beaulieu …

     

    La Mairie va être sollicitée pour la mise en place, aux environs de la rentrée, d’une nouvelle cérémonie de parrainage afin qu’il ne reste aucun enfant non parrainé. Celle-ci devrait se dérouler en septembre.

     

    Les parents qui souhaitent que leurs enfants soient parrainés, ainsi que toutes les personnes qui ont manifesté le désir d’intégrer un micro-réseau de solidarité ou/et devenir parrains/marraines sont invités à venir à la prochaine réunion du collectif, mardi 11 juillet à 18h30 à la Maison des Associations, 10 boulevard Stalingrad à Nantes, qui donnera lieu à une conférence de presse consacrée à un premier bilan des opérations parrainages et réseaux de vigilance et solidarité.

     

    Ces familles dont les enfants n’ont pas pu être parrainés le 1er juillet  pourront néanmoins joindre à leur dossier une promesse de parrainage.

     

     

    3) Actions : Présence du Collectif au Forum mondial des Droits de l’Homme. Un stand de 6 m2 est à notre disposition. Cette manifestation a lieu les 10, 11, 12, 13 juillet à la Cité des Congrès. Un nombre limité de badges nous sera remis. Contactez-nous si vous avez des disponibilités ces jours.

     

    Le 21 juillet, au Loroux-Bottereau, cérémonie de parrainage. Si vous êtes à Nantes, venez appuyer cette journée de votre présence. Le Collectif sera représenté ce jour-là.

     

     

    4) Rappel des permanences pour l’été :

     

    MRAP ET LDH : Le mercredi de 17h30 à 20h00 à la maison des associations, 1er étage.

    GASPROM : Les lundi et vendredi de 18h00 à 20h00 au 24 rue Fourré à Nantes

    CIMADE : Les lundi et jeudi de 17h00 à 19h00 au 3 Amiral Duchaffeau

     

     

     

    VENEZ NOMBREUX LE MARDI 11 JUILLET A 18H30

    A LA MAISON DES ASSOCIATIONS DE LA MANUFACTURE

    (Tram n° 1 – Arrêt Manufacture ou Moutonnerie)

     

     

     

    En guise de prolongement, nous nous  permettons d’ajouter cette nouvelle réaction reçue aujourd’hui par mail  d’un magistrat nantais dont nous avons pu mettre en ligne la réflexion autour de la circulaire-piège du 13 juin. A bon entendeur … :

     

     

    J'espère que les quelques éléments que j'ai pu vous fournir (rédigés un peu vite s'agissant de la circulaire Sarkozy) vous seront  utiles !

     

    Cette circulaire est manifestement illégale, car une circulaire ne peut qu'être interprétative des textes existants. Les associations oeuvrant dans le domaine de l'accueil des étrangers pourraient obtenir assez facilement son annulation par le Conseil d'Etat, car elle a été prise par une autorité incompétente. Toutefois, elle contient des mesures en faveur des familles en situation irrégulière  qui ont des enfants scolarisés...  tout en les soumettant au pouvoir discrétionnaire des préfets

    sans possibilité de recours devant les juridictions administratives, car il ne s'agit pas d'une Norme de droit interne.

    Je trouve cette stratégie assez machiavélique, compte tenu que, parallèlement, une loi plutôt restrictive a été votée (j'ai vérifié, elle est passée en CMP vendredi dernier),  car il y a un effet d'annonce tout à fait abusif. Il incombe aux associations et aux élus de dénoncer cette manoeuvre.

     

    Il est bien évident que les familles concernées ont intérêt à déposer des demandes de régularisation en tentant de démontrer qu'elles satisfont aux critères qui ont été posés, tout en sachant que la démarche est fragile. Il serait intéressant de discuter de ces questions, très graves, de vive voix. Je serai de retour à Nantes le 17 juillet.


  • Contribution d'un magistrat nantais à une lecture de la circulaire du 13 juin

     Parmi les récents soutiens qui ne cessent de "pleuvoir" sur le portable du Collectif, le contact aujourd'hui d'un magistrat nantais qui a préféré garder l'anonymat, mais se dit prêt à nous soutenir et nous éclairer sur le terrain législatif.

     

    Cette contribution nous est parvenue en soirée. Je la fais suivre aux députés interpellés au fil de cette réflexion. Merci encore à son auteur. 

     

     

    LES PARRAINAGES REPUBLICAINS :  DESOBEISSANCE  CIVILE ? 

     

    Un  mouvement de parrainage « républicain » a été initié par le « Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires » en vue   de protéger les enfants d’étrangers en situation irrégulière faisant l’objet d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière  de l’expulsion imminente qui les menace du fait  de la mise à exécution d’une mesure d’éloignement. Cette mise à exécution a   été  différée, il faut le rappeler,   en application  de la « circulaire Sarkozy » du 31 octobre  2005  qui recommandait aux préfets d’attendre la fin de l’année scolaire avant d’expulser les familles en situation irrégulière « qui ont manifesté une réelle volonté d’intégration ». Le mouvement initié par le collectif   a connu sa première manifestation d’importance avec la « cérémonie » qui a eu lieu samedi 1er juillet à Nantes  en présence du maire. Cet événement  pose un vrai problème : celui de la prise en compte des enfants scolarisés  d’étrangers en situation irrégulière par les autorités de l’Etat.

     

     

    1°) En premier lieu, il convient de souligner qu’un étranger mineur n’a pas droit à la délivrance d’un titre de séjour : il se situe en dehors du champ d’application de l’ordonnance du 2 novembre 1945 modifiée relative aux conditions d’entrée et de séjour des étrangers, désormais codifiée  depuis le 1er mars 2005 dans le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile dit « CESEDA ». C’est ce qu’a décidé la Cour administrative d’appel de Nancy, dans un arrêt pris le 16 février 2006 en formation plénière. Ainsi, un étranger mineur n’est pas en droit interne  un sujet de droit : sa situation juridique suit celle des parents et lorsque ces derniers font l’objet d’une décision d’éloignement, à raison du fait qu’ils n’ont pu obtenir un titre de séjour, la reconduite à la frontière a en quelque sorte un « effet collectif » et s’attache nécessairement aux enfants.

     

    2°) « L intérêt supérieur de l’enfant » : une notion juridique dont les contours restent à définir

     

    Pourtant, les autorités administratives ont le devoir, lorsqu’ils prennent une décision à l’encontre d’un étranger en situation irrégulière, de prendre en compte « l’intérêt supérieur de l’enfant » et ce, en application de l’article 3-1 de la convention internationale relative aux droits de l’enfant, dite « convention de New-York » en date du 26 janvier 1990, publiée par décret du 8 octobre 1990.  . L’ article 3-1 stipule, il est intéressant de le rappeler : «Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant  doit être une considération primordiale ». Ces stipulations peuvent être invoquées devant le juge administratif. Le problème est que la notion « d’intérêt supérieur de l’enfant » n’a jamais été définie par le Parlement. Le Conseil d’Etat, statuant au contentieux sur les arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière, considère que l’intérêt supérieur de l’enfant n’est pas méconnu lorsqu’il n’est pas séparé de ses parents, ce qui relève d’une conception très restrictive de la notion contenue dans la convention déjà citée. La circonstance que l’étranger mineur soit scolarisé en France et n’ait aucun lien avec le pays d’origine de ses parents est dès lors sans conséquences : voir  la motivation  d’un arrêt récent du Conseil d’Etat en date du 16 mars 2005 : « Considérant, d’une part, que si Mme  X.  fait valoir que deux de ses enfants sont scolarisés en France depuis leur arrivée sur le territoire national en juin 2000, il n'est pas établi qu'ils ne pourraient pas l'être en Algérie ; que, d'autre part, M. et MmeX.  font tous deux l'objet d'une mesure de reconduite à la frontière, de sorte que rien ne s'oppose, ainsi qu’il a été dit ci-dessus, à ce qu'ils repartent avec leurs enfants dans leur pays d'origine ; que, dès lors, il ne ressort pas des pièces du dossier que l’intérêt supérieur des enfants de Mme  X.  n’ait pas été pris en compte ; » 

     

    … On est en droit de ne pas partager une telle analyse et c’est justement, me semble-t-il,  ce qui sous-tend la démarche du collectif « enfants étrangers » .   « L’intérêt supérieur de l’enfant » est en réalité une notion bien plus large, qui inclut outre le droit de vivre en famille, le droit à la scolarité et le droit  au développement personnel dans un environnement stable. Ces droits son bien évidemment méconnus par la reconduite à la frontière des parents qui n’ont pu obtenir un titre de séjour et il est injuste de faire supporter aux enfants déjà intégrés dans leur vie quotidienne à l’école et dans leur quartier le traumatisme d’un renvoi dans un pays d’où leurs parents ont fui.

     

    Dans ce contexte juridique,  la démarche de soutien à des enfants scolarisés n’apparaît pas nécessairement comme un acte de « désobéissance civile » puisqu’elle défend « l’intérêt supérieur de l’enfant » qui, dans de nombreux cas, peut apparaître de manière légitime  comme ayant été méconnu. En  tout état de cause, il revient au Parlement d’effectuer un travail  de transposition en droit interne de l’article 3-1 de la convention du 26 janvier 1990,  c'est-à-dire de définir avec précision  les droits d’un étranger mineur. Ce travail incombe aux élus qui ont pris fait et cause pour le « parrainage républicain ».

     

     

    3°) Sur la circulaire « Sarkozy » du 13 juin 2006 :

     

    Cette circulaire est étonnante, car elle institue un dispositif spécial de réexamen des dossiers des étrangers qui refusent l’aide financière au retour dans le pays d’origine, en prenant en considération des critères qui normalement relèvent du domaine de la loi. Le projet de loi « immigration » n’en parle pas  et ces critères, institués par une autorité publique qui n’a pas la compétence pour le faire, ne seront pas discutés par le Parlement. 

     

    Ceci étant, et malgré le caractère « hors normes » de cette circulaire, il semblerait que le ministre de l’intérieur entend donner un caractère effectif à « l’intérêt supérieur de l’enfant », pour autant que les critères en question soient réellement pris en compte par les administrations préfectorales, qui vont vite être … « débordées » !

     

    On peut noter les critères suivants : - « scolarisation effective d’un de leurs enfants au moins, en France, y compris en classe maternelle, au moins depuis septembre 2005 », - « absence de lien de cet enfant avec le pays dont il a la nationalité », -« réelle volonté d’intégration de ces familles »… qui devraient normalement permettre aux ménages d’origine étrangère d’obtenir la régularisation de leur situation  en joignant à leurs dossiers de demande des documents probants nécessaires : certificats de scolarité, preuves de la résidence habituelle en France depuis au moins deux ans (les avocats ont l’habitude, puisque actuellement, les étrangers peuvent obtenir une carte de séjour temporaire en prouvant leur présence en France depuis au moins 10 article L 313-11 3° CESEDA) .

     

    Le problème me semble-t-il, est que la hiérarchisation de ces critères n’est pas définie : les préfectures vont elles prendre en compte certains des critères  ou TOUS les critères et s’attacher à ce qu’ils soient tous remplis ? L’expression « vous pourrez utilement prendre en compte les critère suivants » laisse la porte ouverte à bien des interprétations.

    Au surplus, se posent des problèmes de preuve : comment prouver par ex. la « réelle volonté d’intégration » (critère 6) ? Peut être par l’inscription à des cours d’alphabétisation  (application anticipée du projet de loi ?), et comment prouver « le suivi éducatif des enfants » lorsque l’enfant est scolarisé en maternelle ou en primaire ? 

     

    Il convient d’attirer l’attention des élus (M. Ayrault, président du groupe socialiste notamment, puisque le projet de loi immigration vient d’être examiné par le Sénat)  sur :

    -le caractère très contestable de cette circulaire qui, au surplus, limite à deux mois à compter de sa publication le délai de dépôt d’une demande,  

    -          le fait que le Parlement n’est pas saisi d’une telle « réforme » qui institue de nouveaux critères

    -           le fait que l’étranger qui fait l’objet d’un refus ne pourra pas se prévaloir de ce texte devant le tribunal administratif.  Le droit de recours est donc méconnu.

  • Communiqué de presse Ecole Georges Brassens de Nantes

    Nantes, le 3 Juillet 2006

     

     

     

    L’école maternelle Georges Brassens ( Nantes Nord ) se mobilise pour Cédric

     

     

    Cédric, né à Nantes est scolarisé depuis Septembre 2005 à l’école maternelle Georges Brassens et suit des soins thérapeutiques au centre le Moulin des Roches.

    Sa maman Camerounaise, mariée à Nantes à un camerounais en situation régulière, ayant épuisé tous les recours, est menacée d’être expulsée depuis le 30 Juin.

    Est-ce concevable de séparer un enfant de 3 ans de sa maman ou de son papa ?

    L’enfant repartira avec sa maman et ne bénéficiera plus de son équilibre familial, de l’école et des soins thérapeutiques qui lui sont indispensables à sa bonne évolution.

    Respectons la convention internationale des  droits de l’enfant.

     Les parents de l’école Georges Brassens se mobilisent pour soutenir la famille et  appuyer le dossier de demande de régularisation de la maman.

    Notre indignation s’est exprimée à travers une pétition de soutien qui accompagnera son dossier administratif et un rassemblement solidaire à l’école qui a eu lieu le 30 juin à 16 h 30. Les élus locaux ont été sollicités.

    Associé au Collectif « Enfants Etrangers, Citoyens Solidaires », un réseau de vigilance et de soutien moral à la famille pendant l’été a été constitué par une dizaine de parents se portant parrains de Cédric.

    Le 1er juillet 2006, Cédric a été parrainé à la mairie de Nantes par Charles Berling et Mr Vrain (élu de Nantes ), Claire Fraissenet ( enseignante )

     

    Les parents d’élèves, enseignants de l’école, citoyens, ne trouveront pas la chaise de Cédric vide à la rentrée 2006.

     

    Contacts :

    Daniel MASSIERA : 02 40 40 07 76

    Claire FRAISSENET : 06.03.76.18.27

  • Les parrainages dans le journal "20 minutes"

    Page 2 - Grand Nantes /
    Sans-papiers : le parrainage a du succès

     medium_20060703-NAN-PARRAINAGE.jpg

    La cour et les jardins de l'Hôtel de ville de Nantes avaient des allures de fourmilière samedi midi. Elus, membres du collectif Enfants étrangers-citoyens solidaires, tous paraient au plus pressé, débordés face à l'élan populaire qu'a suscité cette grande journée de mobilisation de soutien aux enfants sans papiers.

    Plusieurs mairies de l'agglomération avaient décidé d'organiser des cérémonies de parrainages républicains pour ces enfants scolarisés en France mais expulsables à tout moment, avec leur famille, du fait de la fin du sursis accordé par le ministère de l'Intérieur. A Nantes, 64 jeunes ont pu ainsi recevoir le soutien officiel d'un parrain et d'une marraine, sous les yeux d'un officier d'état civil. Mais une quinzaine de familles et près d'une trentaine d'enfants, s'étant déplacés à la dernière minute, devront attendre une seconde cérémonie promise dans l'urgence par la mairie. « C'est un geste capital pour ces familles, elles se mettent sous la protection de la République, explique Jean-Luc Landas, bénévole du collectif. Les demandes de parrainage ne cessent aussi d'affluer. L'engouement est phénoménal. » « Quand il y a une mobilisation massive, le pouvoir ne peut que reculer. L'inhumanité des lois Sarkozy s'affiche au grand jour. Nul doute que cette journée va accélérer les choses», estime Mgr Jacques Gaillot (2) venu au même titre qu'Albert Jacquard, Charles Berling (3) ou Christiane Taubira soutenir l'initiative.

    Frédéric Brenon

     

    Erratum du Collectif Enfants Etrangers :

     

    La trentaine d'enfants qui, ce matin-là,  s'est présentée bien que ne figurant pas sur la liste officielle des 64 enfants préparée par le Collectif et les services de l'Etat Civil de la Mairie de Nantes, a pu être parrainée par des citoyens présents nombreux dans les jardins de la Mairie ce matin du 1er juillet.

     

    Page 4 / Les sans-papiers bientôt fixés sur leur sort

    Le bout du tunnel semble approcher pour près de4 000 familles sans-papiersayant un enfant scolarisé. Les
    rendez-vous fixés par la préfecture de police de Paris à ces personnes afin d’étudier une éventuelle régularisation
    commencent ce matin. Et ce week-end, Arno Klarsfeld, le médiateur nommé par le ministre de l’Intérieur, s’est
    voulu porteur d’un « message d’apaisement à l’adresse desfamilles ». Il a qualifié les critères définissant les conditions
    requises pour rester en FrancE dans la circulaire du 13 juin de« souples, larges et généreux »,en soulignant que « primaitl’intérêt de l’enfant ».

    La pression des associations sur le gouvernement s’est en effet accentuée, alors qu’aucune« chasse aux enfants »
    n’a, semble-t-il, eu lieu. Samedi, 7 200 (selon la police)à 50 000 personnes (selon lesorganisateurs) ont défilé dans
    la capitale à l’appel du réseau Education sans frontières, pour demander l’abrogationde la loi sur l’immigration et
    pour dire « non aux expulsions». Un numéro d’urgence national pour l’été*, opérationnel jusqu’au 3 septembre,
    a été créé en cas d’interpellation ou de menace d’expulsion. Ailleurs, outre les manifestations de soutien, les
    parrainages d’enfants ont continué. « Je suis fier de cette France qui se mobilise pour soutenir les enfants et les familles qui sont aujourd’hui menacés », a déclaré samediFrançois Hollande, premier secrétaire du PS, devant la convention nationale du parti.

    Les familles vont continuer à être convoquées à la préfecture jusqu’à la mi-août, aufur et à mesure de leurs déclarations dans les centres de réception des étrangers. Avec à la clé, l’expulsion ou la régularisation.

    L. d. C.

    * 0820 20 70 70 (0,09 €/min).

  • Une journée particulièrement belle et intense…

    La journée de mobilisation du 1er juillet 2006 à Nantes a tenu toutes ses promesses …

     

    Les nombreuses coupures de presse et la myriade de photos recueillies en témoignent.

     

    Nous attendions un peu de monde à la Mairie. C’est par centaines que les présents ont pu se compter dans les jardins.

     

    Nous attendions 64 enfants à parrainer. Une trentaine d’autres écoliers menacés d’expulsion ont pu, de manière improvisée, grâce à l’esprit d’initiative et à la grande disponibilité du personnel et des élus de la Mairie de Nantes, trouver dans l’assistance marraines et parrains pour la joie de tous.

     

    Nous attendions quelques journalistes…, et le perron de la salle des parrainages a pris ce matin-là des faux airs, en plus authentique naturellement, d’escalier cannois un soir de montée des marches. La présence, au cœur d’une dense forêt d’écharpes tricolores, de personnages tels qu’Albert Jacquard, Jacques Gaillot et Charles Berling, venus eux aussi parrainer des enfants ne fut pas étrangère à une telle débauche de flashes, de zooms et de micros en tout genre et de toutes les couleurs.

     

    Nous attendions un peu de soleil pour réchauffer un public regroupé aux abords de la scène, et c’est à l’ombre des arbres du CRAPA, arbres à peinture pour enfants ou arbres à palabre pour les grands, que nous avons tous fini par trouver refuge… laissant parfois musiciens ou gens de discours officiels et revendicatifs un peu seuls, sous le plomb d’un soleil qui, lui aussi en cette heureuse circonstance, avait mis le paquet.

     

    Nous attendions une centaine de parrains prêts à intégrer les micro-réseaux de vigilance et de solidarité … et, en l’espace de deux semaines, en plus des contacts déjà établis dans chacune des écoles ou dans les associations amies, les rangs des défenseurs d’enfants comptent désormais en leur sein pas moins de 400 personnes clairement identifiées et souvent disposées à loger, voire cacher si besoin. Jean-Luc et ses amis ont eu fort à faire tout l’après-midi  sous la voûte en surchauffe du stand des parrainages.

    Et, ce n’est pas fini, car aujourd’hui encore le 06 72 47 04 33 a enregistré une nouvelle salve d’appels, empreints de l’envie contagieuse de « faire quelque chose ». Le dernier monsieur qui m’a contacté, appelait de Bouguenais pour me proposer de loger et nourrir cet été (« j’ai un grand jardin », m’a-t-il précisé), une famille de 4 personnes. Et ce genre d’appel est loin d’être un acte isolé.

     

    Le revers de la médaille, c’est qu’il va nous falloir, cette semaine encore, travailler dur pour que toutes ces marques de soutien aboutissent concrètement et vite, à l’existence des micro-réseaux qu’autour de chaque enfant nous avons appelé de nos vœux. Nous nous y sommes engagés et, une fois de plus, nous tiendrons parole !

     

    La réunion hebdomadaire de demain soir, mardi 4 juillet, à partir de 18 h 30, à la Manufacture des Tabacs (Tram n° 1 – arrêt Moutonnerie) sera en grande partie consacrée à la mise en route, sur le plan local, d’une cellule de veille qui sera prolongée tout l’été, par le numéro d’appel national 08 20 20 70 70 (0,09 euro/min) ou l’adresse reseaudeveille@no-log.org .

     

     

  • Discours Collectif Enfants Etrangers lu le 1er juillet

    Le Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires, fondé en mars 2004 à l’initiative de parents d’élèves de l’école Stalingrad à Nantes, notamment autour de Cécile Bir (grande absente du jour pour des raisons familiales et à qui nous adressons une pensée amicale), c’est aujourd’hui l’histoire de parents, d’enseignants, de représentants d’associations, de citoyens, bref d’hommes et de femmes  indignés qui n’ont cessé de se mobiliser pour la régularisation de familles d’origine étrangère. Des familles dont les enfants sont scolarisés, souvent depuis plusieurs années,  dans les écoles, collèges et lycées de l’agglomération nantaise et du département.

    Depuis plus de deux ans, de manif en manif, de pétitions en occupations d’école, nous n’avons eu de cesse d’attirer l’attention de la Préfecture sur la situation de ces personnes, pour lesquelles, parfois, devant l’urgence de la situation, nous avons dû trouver des solutions de logement, là où les pouvoirs publics n’ont longtemps offert comme perspective d’asile que la rue.

    Au printemps 2005, devant la surdité chronique d’une Préfecture chargée d’appliquer la politique que l’on sait, nous nous sommes à nouveau tournés vers deux institutions, dont les représentants, Mrs Mareschal et Ayrault, nous ont semblé devoir porter la voix de tous ceux qui, de plus en plus nombreux, refusent le sort réservé aujourd’hui aux émigrants. A des hommes, des femmes et des enfants qui, depuis plusieurs années, ont trouvé dans les écoles et les quartiers de notre cité au-delà d’une protection et d’un asile, l’espérance d’une vie meilleure en cours de reconstruction.

    En juin 2005, grâce à des soutiens de marque tels que Jacques Gaillot, Albert Jacquard et Michel Tubiana, notre lutte pour la régularisation des demandeurs d’asile nantais a trouvé un nouvel écho dans la rue.

    Aujourd’hui encore, à la veille des vacances scolaires, la situation reste plus préoccupante que jamais pour une grosse centaine de familles déboutées du droit d’asile, souvent privées d’un toit fixe et des droits les plus élémentaires (l’accès au travail, à la santé, aux déplacements), sans compter tous ceux que notre société revendique parfois pour des animaux.

    Deux ans plus tard, nous refusons toujours d’accepter sans rien dire que nos enfants voient, du jour au lendemain, partir leurs camarades vers des destinations traumatisantes : un pays plus ou moins connu où de réels dangers mettraient en péril la vie des enfants et de leurs parents, la rue, un centre de rétention où la situation se dégrade de jour en jour et où la présence d’enfants est désormais un fait avéré (voire cyniquement préparé, comme dans les toutes nouvelles installations récemment inaugurées à Paris ou à Toulouse).

    En dépit de nouvelles marques de soutien apportées par les collectivités locales et l’association l’Accueil d’Abord, des enfants, des personnes malades, âgées, vont, cet été encore, se retrouver à la rue sans logement, dans la plus grande humiliation, la plus totale désespérance.

     

    Le plus souvent, ces femmes, ces hommes, ces enfants ont fui la guerre, la misère avec l’espoir que la France leur offrirait des conditions de vie dignes d’êtres humains. Notre pays a les moyens de les accueillir, comme il a les moyens et le devoir d’éradiquer la misère sur son sol.

     

    Nous ne doutons pas que demain,  palliant et dénonçant les inconséquences de la politique d’immigration menée par le Ministre de l’Intérieur, les collectivités locales sauront, en accordant un hébergement à toutes ces personnes, prendre leurs  responsabilités  comme elles l’ont fait en parrainant, élus en tête, des enfants et leurs familles aujourd’hui à Nantes ou à St-Sébastien, hier à St-Herblain ou à la Chapelle sur Erdre.

     

    A l’heure où, malgré les effets d’annonce à répétition d’un Nicolas Sarkozy aux abois sur le terrain même où il se voyait si  aisément triompher,  

     

    à l’heure où la police, comme au Mans récemment, n’hésite plus à entrer dans les écoles pour rafler des enfants,  

     

    à l’heure où, récemment trahie par le zèle d’un maire du Maine & Loire qui, aujourd’hui même, aurait dû la marier, Mme Camara se retrouve à Dakar loin de celui qu’elle aime, 

     

    à l’heure aussi où, comme ici aujourd’hui et partout ailleurs en France, des réseaux de vigilance et de solidarité, ne cessent d’émerger et de s’étoffer, preuve que nos concitoyens rejettent le regard sale que Mrs Le Pen, De Villiers et Sarkozy voudraient les voir porter sur l’étranger,

     

     

    nous, parents d’élèves, enseignants et citoyens, soudés au sein du Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires, tenons à  réaffirmer aujourd’hui haut et fort que, seule, une régularisation urgente de leur situation administrative permettra à toutes et tous l’accès à une vie décente auquel chaque être humain a droit.

     

    Plus déterminés que jamais, plus nombreux et plus organisés que jamais, nous ferons preuve tout l’été d’une extrême vigilance et n’accepterons, à la rentrée de septembre, aucune chaise vide dans les classes de nos enfants ou dans celles de nos élèves.

     

    Merci à tous.

     

    Frédéric CHERKI

  • Discours du Maire de Nantes lu par Yannick Guin

    Yannick Guin, Adjoint au maire chargé de la Culture,

    Intervention au nom de Jean-Marc Ayrault

    et de la municipalité de Nantes

    Chers amis,

    C’est au nom de Jean-Marc AYRAULT, Député-Maire de la Ville de Nantes, que je m’adresse à vous aujourd’hui.

    Jean-Marc AYRAULT participe à une réunion nationale importante : le parti socialiste doit valider aujourd’hui son projet pour l’élection présidentielle de 2007 et désigner ses candidats aux élections législatives.

    Il est de tout cœur avec nous.

    Il m’a demandé de vous transmettre son amitié et son soutien personnel dans vos démarches, démarches  auxquelles la Ville de Nantes s’est pleinement associée.

    Il m’a chargé de vous lire la déclaration suivante au nom de l’ensemble de la municipalité :

     

    Chers parents d’enfants scolarisés dans nos écoles, chers enfants, chers concitoyens,

     

    Vous avez souhaité que vos enfants soient parrainés ici dans notre mairie, dans votre mairie, soyez les bienvenus dans la maison commune, vous êtes ici chez vous. 

    La cérémonie d’aujourd’hui revêt un caractère particulier, elle est un élément d’un long chemin vers l’intégration de familles qui ont choisi la France comme terre d’asile et de vie.

    Votre chemin vous a conduits dans notre ville avec votre famille et vos enfants, dont certains sont nés ici et d’autres sont arrivés très jeunes, ces enfants, vos enfants sont Nantais.

    En quelques années, ils se sont construits une nouvelle vie avec des copains de classes, des amis, des enseignants qui leur ont appris le sens de nos valeurs républicaines.

    C’est pour nous une fierté de pouvoir vous accueillir dans ces murs, la municipalité de Nantes accueille tous ses enfants pour leur permettre de devenir des hommes et des femmes libres, responsables et égaux. La municipalité de Nantes a fait le choix de vous apporter son soutien et nous sommes à vos cotés dans les moments les plus tendus.

    Aujourd’hui, 1er juillet, certains d’entre vous sont menacés d’expulsion vers un pays que vous avez quitté depuis des mois, voire des années et, pour certains de vous, les enfants, que vous ne connaissez pas et dont vous ne connaissez pas toujours la langue.

    Par ce parrainage civil et républicain, nous entendons vous adresser un message d’humanité de la France et des Français. En plaçant vos enfants sous la protection de la communauté, vous affirmez votre attachement aux valeurs que porte notre République.

    Le parrainage civil, s’il est un acte symbolique n’en est pas moins un acte républicain, né de la 1ère République, celle de 1792, qui visait à placer l’enfant sous la protection de la communauté. A Nantes, ville républicaine des premières heures de la Révolution, cet acte symbolique prend tout son sens et se perpétue de générations en générations.

    Puisse cette cérémonie assurer la protection de vos enfants et permettre de vous construire ensemble un avenir dans notre ville.

    En marge de cette cérémonie, des actes de solidarité se construisent entre tous : familles, enfants, enseignants, parents d’élèves et élus locaux. Nous intervenons aussi auprès des autorités préfectorales pour permettre, dans le cadre de la loi de 1998, la régularisation de vos situations.

    Ce combat doit se poursuivre, mais dans cet instant d’émotion, permettez-nous de vous souhaiter bonne chance dans vos démarches pour que dans 20 ans, 30 ans ou 60 ans, vos enfants et vos petits enfants, vous les enfants que nous allons parrainer aujourd’hui, veniez, à votre tour, confier votre enfant au parrainage de proches sous l’égide de la ville de Nantes et de la République.

  • Lisez l'éditorial de Témoignage Chrétien

                                   

                                 medium_3211.gifLe dernier numéro de Témoignage Chrétien affronte avec courage et engagement la question des enfants scolarisés menacés d'expulsion en titrant en une "Sans-Papiers : la chasse est ouverte".

    Le reste du dossier est à l'avenant et notamment l'article consacré aux collectifs de Lannion-Paimpol et de Nantes intitulé "L'Ouest ne perd pas le Nord" et signé Nolwenn Mailer rencontrée il y a une quinzaine de jours. A lire absolument ... 

     

     

     

     

     

     

    Au nom des plus petits de nos frères   par Noël Bouttier

    Ainsi donc, MM. Villepin, Sarkozy et quelques autres ont décidé qu’avec le début des grandes vacances scolaires, commençait la chasse aux sans-papiers. Ainsi donc, la France, qui continue à seriner la rengaine des droits de l’homme, se prépare tranquillement à renvoyer « chez eux » hommes, femmes et enfants, au motif qu’ils n’ont pas le fameux parchemin qui autorise à séjourner dans notre cher pays. Ainsi donc, puisque lois, circulaires et tutti quanti ont été édictées dans les règles de l’art, il nous faudrait accepter que des bambins de la République, ceux qui ont usé leurs fonds de culotte sur les bancs de la « laïque », soient expédiés dans un pays qu’ils ne connaissent pas, ou si peu, et qui n’est finalement pas le leur. Eh bien non ! MM. Villepin, Sarkozy et consorts, nous sommes des centaines de milliers à refuser le piétinement des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité auxquelles nous sommes fidèles. Les vrais républicains ne sont pas ceux que l’on croit…

    Votre volonté de faire, des gosses et de leurs parents, les boucs émissaires du malaise français témoigne d’un mépris de l’humain. Que cherchez-vous au fait ? À réduire les statistiques – qui d’ailleurs n’existent pas – des « clandestins ». Vous parlez de clandestins, comme s’ils n’avaient pas d’identité, comme s’ils n’étaient pas connus de tous, commerçants, enseignants, élus et… police. Pour faire passer la pilule, vous annoncez des passe-droits et enrobez cela d’un zeste d’humanité. Mais nous ne sommes pas dupes de vos médiocres calculs de politiciens prêts à renvoyer nos voisins pour glaner quelques (hypothétiques) voix en 2007. Alors, nous sommes, nous serons, des milliers à nous déclarer parrains de nos alter ego asiatiques, africains, latinos ou est-européens (1). D’ailleurs, vos services, s’ils travaillent bien, pourront vous renseigner sur nos identités. Les centaines d’opérations de parrainage républicain sont ouvertes à tous. Ce n’est pas le cas des bureaux des étrangers de vos préfectures, officines du non-droit et de l’arbitraire.

    Non, la loi n’est pas de notre côté. De toute façon, avec votre majorité bétonnée – quoique de plus en plus fissurée –, vous pourriez décider d’aller encore plus loin dans la chasse aux sans-papiers. À part quelques humanistes aussi sincères qu’isolés, qui s’en émouvrait dans vos rangs ? Nous sommes bien d’accord que les migrations internationales posent des questions et que les grands principes généreux ne font pas toujours une bonne politique. Certes, mais à condition de ne pas s’asseoir sur des principes imprégnés de la philosophie des Lumières et des grandes sagesses spirituelles…

    « Toutes les fois que vous l’avez fait à l’un des plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »(2). Cette phrase de l’Évangile – que vous devez connaître – est au cœur de l’engagement des chrétiens conséquents qui ne sont pas prêts à passer ce message par pertes et profits. Les « plus petits » sont ces gamins auxquels vous interdisez un avenir ici. Vous savez pourtant, car vous avez des éclairs de lucidité, que la France vieillissante aura besoin de nouveaux migrants. Vous voulez les « choisir » – curieuse terminologie – alors même que votre police traque des milliers d’étrangers installés chez nous depuis des années. Messieurs les gouvernants, libérez-vous de vos œillères idéologiques. La France fraternelle que vous appelez de vos vœux, paraît-il, est inconciliable avec la traque des « plus petits de nos frères ». Par canicule ou par grand froid, nous ne vous laisserons pas faire tranquillement une chasse à l’homme qui ne dit pas son nom.

    1. Dans notre numéro du 13 juillet, nous souhaitons publier des témoignages de parrains de sans-papiers. Envoyez-les si possible par courriel e-mail
    2. Citée dans une interview à « Faim et développement » (juin 2006) de Claude Schockert, évêque de Belfort-Montbélliard, président de la Commission pastorale des migrants.

     

  • Lettre de Stéphane Hessel, lue par Charles Berling

    Communication de Stéphane HESSEL, ancien Ambassadeur de France à l'ONU

     

    Cher(e)s ami(e)s,

    Ce 1er juillet 2006 est à marquer d'une pierre blanche parce que cette journée témoigne :

    – d'une part, de la solidarité citoyenne qui s'est développée au fil des mois autour des enfants étrangers scolarisés en France et de leurs familles, dont la vie quotidienne et les projets d'avenir sont minés par le risque d'expulsion ;

    – d'autre part, de l'humanité qui prévaut au sein de la population française, malgré les tentations du renfermement sur soi que génère la période d'incertitude dans laquelle l’humanité évolue ;

    – enfin, de la force de la conscience collective et de l'engagement qui fondent le large mouvement de résistance civique auquel vous participez activement à travers votre initiative "aucune chaise vide dans nos écoles à la rentrée 2006".

    Connaissant Nantes pour son action en faveur des Droits de la personne humaine (et je reviendrai avant la mi-juillet dans votre Cité pour le Deuxième Forum des Droits de l'Homme) et la Bretagne pour le respect de la diversité culturelle qu'elle promeut, j'aurais sincèrement souhaité pouvoir me joindre à vous à l'occasion de ce rassemblement du 1er juillet.

    Des engagements pris de longue date dans un autre territoire ne me permettent pas d'être parmi vous physiquement. Mais je m'associe moralement à vos échanges et à vos débats, car les valeurs d'humanité et de solidarité qu'ils sous-tendent vont dans le sens du combat que je mène à travers le monde depuis de nombreuses décennies.

    Si l'Etat tente de mettre à mal aujourd'hui la fonction de terre d'asile que notre pays a inscrite comme l'une de ses richesses historiques, la société civile se bat pour la conserver.

    Nous pouvons être fiers ensemble de l'éthique qui transcende ainsi les catégories sociales, les origines et les visions politiques.

    Les Circulaires lancées en urgence par le Ministre de l'Intérieur en écho à la mobilisation citoyenne, aussi prometteuses qu'elles paraissent en termes de régularisation, ont sans doute pour objectif inavoué d'adoucir l'image dudit Ministre et d'enrayer le mouvement citoyen en marche.

    Nous ne pouvons que nous réjouir de voir dans les prochaines semaines des enfants et leurs familles obtenir enfin leurs papiers de séjour.

    Mais nous devons rester vigilants et soudés pour veiller à ce que les intentions se confirment, pour faire en sorte que plus aucun enfant en provenance d'un autre pays ne vive en France la "peur au ventre"

    Je tiens par ce message à dire toute ma sympathie aux enfants étrangers accueillis dans les écoles de la République, à leurs familles ; et à les assurer de mon engagement à leurs côtés.

    Jadis associé au sein de l'ONU à la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, je suis ravi de pouvoir écrire avec vous, en ce début d'été 2006 et même à distance, une nouvelle page du livre des solidarités humaines.

    Merci, cher(e)s ami(e)s, de votre mobilisation.

    Recevez chacun, chacune et tous, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

    Paris, le  1er juillet 2006

  • La journée du 1er juillet vue par nos amis du RESF 49

    Voici un témoignage de nos amis du RESF 49, en attendant la réaction de l'équipe nantaise qui, à l'heure qu'il est, digère lentement les efforts de préparation et les retombées d'une journée d'ampleur exceptionnelle. Nous ne manquerons pas d'y revenir tout au long d'une semaine qui, en grande partie, se déroulera autour de quatre axes de travail :

        - le dépouillement et la valorisation des 400 candidatures de citoyens disposés à rentrer dans les micro-réseaux de vigiliance et de solidarité (ce matin du 3 juillet, ces contacts continuent de pleuvoir par mail ou par téléphone...)

        - le suivi des 128 dossiers adressés par la Mairie de Nantes à la Préfecture pour demande de régularisation dans le cadre (toujours trop étroit) de la circulaire du 13 juin

        - le retour en textes, articles et en images sur la journée du 1er juillet et les parrainages républicains organisés depuis vendredi dernier à St-Herblain, La Chapelle sur Erdre, Nantes, St-Sébastien sur Loire, Rezé ... et chez nos amis d'Angers.

        - la préparation de notre participation au Forum mondial des droits de l'Homme qui se tiendra à Nantes du 10 au 13 juillet prochains

     

    Patience, après un jour de pause... nous nous remettons à l'ouvrage. 

     

    Bonjour,

    Ce 1er juillet fut une journée riche en émotions …

    Le matin nous étions sur Nantes, pour participer au parrainage républicain
    organisé de main de maître par les amis du Collectif ‘’Enfants Etrangers, Citoyens Solidaires’’ (RESF44).


    Plus de 60 enfants parrainés, des familles qui se présentent spontanément
    (amenant les édiles de Nantes à programmer une nouvelle cérémonie
    ultérieurement) … des prises de paroles émouvantes, un très beau texte de S
    Hessel lu par Charles Berling… Mgr Gaillot, teinté de son éternel et sincère
    humanisme … Albert Jacquard, brillant …

     

    Cérémonie se poursuivant sur l’Ile Beaulieu … pique nique citoyen, nombreux
    groupes fanfares, très beau concert d’Aurèle (artiste de Loire Atl.) …


    Nous avons alors repris la route car …


    A 17:00, nous attendaient 22 enfants et leurs familles …

    Parrains, Marraines, citoyens du monde étaient nombreux sur le parvis de la Mairie …
    Contacts, retrouvailles, moments d’émotions … prises de parole de RESF, FSU,
    LDH, FCPE … et de Jules, 10 ans qui nous a lu un très beau texte qu’il avait
    écrit spontanément … demandant à sa maman « tu crois que je pourrais le lire
    … »



    A 17:30, entrée dans la grande salle de la mairie d’Angers, où officiera
    Jean Claude Antonini, Maire, Vice-Président de Région … Il faut chaud, mais
    les cœurs sont légers … sourires, yeux embués … fierté d’être reconnus,
    accueillis par le 1er édile, « placés sous la protection de la Cité »


    Moments solennels où ces enfants, véhiculant avec eux les histoires
    dramatiques que vous savez imaginer (sans que jamais nous ne puissions en
    saisir l’intensité, nous qui ne l’avons pas vécu) seront tour à tour
    parrainés par des Maires du Maine et Loire, Conseillers Généraux,
    Conseillers Régionaux, par des Adjoints et Conseillers Municipaux, par des
    responsables d’associations, de syndicats, de parents d’élèves … et par
    nombre de parrains, comme vous et moi …


    Vous trouverez plus d’infos sur le blog http://resf49.blogspot.com/  et plus
    particulièrement http://resf49.blogspot.com/2006/06/parrainages-rpublicains.html
    (Merci à notre ami Jeff Rabillon pour les superbes photos …)



    Espérons que M. le Ministre, et localement M. le Prefet et son
    administration aient su écouter cette démonstration d’humanité, véhiculée
    par nos concitoyens et les élus et autres représentants de la sté civile …
    c’est cela la Démocratie : écouter son peuple et ses représentants, … et pas
    une administration hautaine, inaccessible et toute puissante.

    Nous le verrons à l’épreuve de l’examen de ces 22 dossiers …

    D’autres parrainages sont prévus, le 1er d’entre eux, ce 5 juillet à la
    Mairie de la Romagne (Choletais, 49)


     onne semaine, et restons vigilants… Que les déclarations de M. Klarsfeld
    (que vient-il faire dans cette galère ?) ne nous fassent pas baisser la
    garde … tout ceci n’est que poudre aux yeux, comme le démontrent les faits
    constatés en Préfecture.

    Ce soir, mes pensées vont à Mme Kamara et son futur époux, M. Delogeau … Ils
    devaient se marier ce 1er juillet … c’était sans compter sur la diligence
    mise (une fois n’est pas coutume) par la « justice » de notre pays, saisie
    par le procureur suite à un signalement de la Mairie où avaient été publiés
    les bans) … Diko a été expulsée vers le Sénégal, et les horreurs qu’elle
    fuyait en Casamance la semaine dernière dans le cadre d’une procédure
    express, souvent menottée … L’Amour serait-il devenu ILLEGAL ????


    Et aussi à Mamadou, et Oumar Diallo comme à leur maman et compagne : la dde
    de visa de retour d’Oumar a été refusée, on ne sait pas pourquoi ? le saura
    t’on un jour ???



    Mamadou est orphelin de père depuis 5 longs mois, lui et sa maman vivent
    dans le plus grand dénuement alors même qu’ils vivaient sereinement et
    intégrés, sur le salaire CDI d’Oumar … mais c’était avant que la Préfecture
    n’ait besoin d’expulsés, en fin de mois de Janvier … alors, Oumar était là,
    proie facile.

     

    PourRESF49
    Frederic Malleret

  • Voeu de maires des villes de l'Ouest

    TEXTE COMMUN DES MAIRES DES VILLES DE L’OUEST

     

     A deux reprises le gouvernement a fait voter par sa majorité parlementaire des lois censées régler la question de l’immigration dans notre pays.

    A plusieurs reprises ces derniers mois en réponse à la mobilisation citoyenne, le Ministre de l’intérieur a cherché à compléter ou réorienter ces textes en signant des circulaires et compléments de circulaires.

    Aujourd’hui, l’ambiguïté orchestrée de cette politique laisse à la discrétion administrative des préfets et de leurs services l’examen et le règlement de situations humaines douloureuses dont nous mesurons chaque jour dans nos villes, au contact de nos concitoyens,  la complexité.

    L’absurdité de ces pratiques trouve une parfaite illustration dans le cas des enfants scolarisés dont les parents, déboutés du droit d’asile, se retrouvent sans papiers.

    Tout au long de cette année, des enfants ont été scolarisés dans les écoles maternelles, élémentaires, collèges et lycées dans nos villes et sont aujourd’hui menacés d’expulsion.

    En participant à la vie scolaire de leurs établissements, ces enfants et leurs familles ont témoigné de leur volonté de s’intégrer, de connaître notre langue, d’apprendre à vivre ici comme n’importe quel enfant ou jeune de leur âge.

    Ils nous ont montré  leur souhait de devenir des jeunes citoyens respectueux et fiers, eux aussi, des valeurs portées par notre république. Chaque jour dans nos écoles qui sont aussi les leurs, ils ont manifesté la volonté de se construire un avenir.

    Alors que l’année scolaire se termine, le Ministre de l’intérieur se prépare à faire expulser nombre d’entre eux.

    Nous, Maires des Villes de l’Ouest soutenons la démarche d’intégration de ces enfants et de leurs familles et demandons au Ministre de l’intérieur de donner des instructions aux services préfectoraux conformes conforme à la loi de 1998 votée sous le gouvernement Jospin par la majorité de gauche plurielle, afin de procéder à la régularisation de ces familles.

    En organisant des parrainages civils dans nos mairies nous entendons leur témoigner notre soutien et dire à toutes celles et ceux qui sont à leurs côtés jour après jour : nous sommes avec vous.

    Ces enfants et leurs familles, tout au long de l’année dans leurs écoles et dans nos villes, ont manifesté le désir de se construire une vie ici, en France.

    Aujourd’hui en nous mobilisant nous refusons que cet été soit pour eux synonyme d’expulsion.

     

    ·         Jean-Marc Ayrault, Nantes

    ·         François Cuillandre, Brest

    ·         Edmond Hervé, Rennes

    ·         Jean-Claude Antonini, Angers

    ·         Jean-Claude Boulard, Le Mans

    ·         Pierre Regnault, La Roche-sur-Yon

    ·         Jean-Michel Marchand, Saumur

    ·         Charles Gautier, Saint Herblain

    ·         Michel Le Goff, Morlaix

    ·         Gilles Retière, Rezé

  • Voeu adopté par le Conseil Municipal de Nantes

    Conseil municipal du 30 juin 2006

     

    Vœu relatif au risque d’expulsion de jeunes mineurs
    sans papier scolarisés dans les écoles nantaises

    Pour des milliers d’enfants et de jeunes majeurs, ce 30 juin 2006 ne marquera pas le début des vacances d’été, mais bien l’aggravation d’une situation déjà critique. En effet, c’est aujourd’hui que prend fin le sursis que le gouvernement a accordé aux enfants étrangers déboutés du droit d’asile, scolarisés dans les écoles de France. Et ce, malgré la mobilisation sans précédent des collectifs de parents d’élèves et au-delà, d’élus et de citoyens attachés aux valeurs républicaines.

     

    Malgré les effets d’annonces du ministre de l’intérieur qui propose la régularisation de certains cas, ce sont des centaines de jeunes qui, en France, se retrouvent menacés d’expulsion parmi lesquels plusieurs dizaines de jeunes nantais.

     

    Demain, une vaste action de parrainages républicains aura lieu dans toute la France, et notamment à Nantes, pour soutenir jeunes et familles. Cette action relaie la mobilisation de parents dans les écoles, collèges et lycées, et plus généralement celle des Français, qui refusent de voir dénaturées les valeurs de la République.

     

    A la veille de cette journée de mobilisation, le conseil municipal de Nantes :

     

    Rappelle    son attachement aux valeurs d’humanisme qui fondent notre pacte républicain,

    Demande   au gouvernement la régularisation de l’ensemble des enfants scolarisés et de leurs familles, ainsi que des jeunes majeurs ayant suivi une partie de leur scolarité dans les écoles de notre pays,

    Déplore      que les nouveaux dispositifs mis en place par le gouvernement, notamment la loi CESEDA, conduisent à l’avenir à multiplier les risques d’expulsions, notamment pour les enfants scolarisés.

    Apporte     son soutien aux Nantais mobilisés au sein du collectif « Enfants Etrangers Citoyens Solidaires » et appelle les Nantais à participer à la journée de mobilisation du 1er juillet.

    Nantes, le 30 juin 2006

    Jean-Marc AYRAULT 
    Député-Maire


  • La chaise de Fatima ne sera pas vide à la rentrée

    Motion déposée lors du Conseil d’Administration

    du Collège Le Hérault  à  Saint-Herblain

     

    Le 3 juillet 2006

     

     Aucune chaise vide dans notre collège

    à la rentrée 2006

     

     

     

                Nous avons appris vendredi 12 mai 2006 qu'une famille d'origine algérienne est concernée par une mesure d'expulsion dans notre secteur scolaire : une mère avec ses 3 enfants. Madame K., ses filles Fatima au collège du Hérault en 6ème et Fatiha scolarisée à l’école des Grand-Bois, son fils Mohamed né en 2003 en France.

                Ils devaient quitter leur logement actuel à partir du 12 / 05 / 06 et le territoire français au 30 juin.


                Aussitôt connue, la situation de cette famille mobilise parents et enseignants du secteur scolaire. Des contacts avec l'école des Grand-Bois sont pris. L'an dernier les enseignants du primaire s’étaient déjà inquiétés de l’avenir de cette famille. Pour nous, au collège, le problème est plus récent car la famille ne nous était pas connue jusqu'à présent: la plus âgée des enfants n'est au Hérault que depuis cette année (en 6ème).

     

    Depuis, un réseau de vigilance et de solidarité s’est mis en place autour de madame K.. Vendredi 30 Juin, à la mairie de Saint-Herblain, une cérémonie a officialisé le parrainage républicain des trois enfants. Les parrains et marraines sont des élus du peuple, des parents d’élèves et des enseignants, attachés à ce que la France reste une terre d’accueil.

     

                Le C.A. du collège Le Hérault, les parents d’élèves, les personnels du collège demandent une révision du dossier de madame K. pour qu’une solution soit rapidement trouvée et qu’une régularisation de leurs situations permette aux trois enfants de bénéficier dans de bonnes conditions du droit à l’éducation.

     

    La chaise de Fatima ne sera pas vide à la rentrée de septembre 2006 !

  • Lu dans le Quotidien du Médecin du 30 juin 2006

    Familles étrangères menacées d’expulsion

    Le combat d’un médecin

    A Nantes, le Dr Jean-Luc Landas s’efforce, avec d’autres parents ou enseignants, de venir en aide à des familles étrangères. Malgré les « assouplissements » annoncés par Nicolas Sarkozy, la fin de l’année scolaire, le 4 juillet, devrait se traduire par l’expulsion de centaines de ces familles.

    Cliquez pour voir l'image dans sa taille originale
    Le Dr Landas ne défend "pas des dossiers, mais des personnes"(Photo O. Quarante)

    DE NOTRE CORRESPONDANT

    EN CES DERNIERS jours de juin, les nerfs de Jean-Luc Landas, médecin-anesthésiste au CHU de Nantes, sont mis à rude épreuve. Le 4 juillet, ce sera le début des vacances scolaires. Mais ce devrait être également le commencement d’une période d’expulsion de plusieurs centaines*, voire plusieurs milliers, de familles étrangères sans papiers dont les enfants sont scolarisés en France. Cette date marque en effet la fin du sursis accordé en octobre dernier par le ministre de l’Intérieur aux familles pour permettre aux enfants de terminer l’année scolaire.

    Plus que jamais, Jean-Luc Landas, 57 ans, se démène avec les autres membres du collectif local Enfants étrangers citoyens solidaires, tous parents d’élèves ou enseignants, pour soutenir les enfants scolarisés et leurs parents menacés d’expulsion. Il faut trouver dans l’urgence des hébergements aux familles priées de quitter leur logement (foyer ou appartement), première étape avant une reconduite à la frontière. Il faut réactiver les réseaux pour les héberger quelques nuits. Il faut aussi organiser les parrainages qui se dérouleront le 1er juillet partout en France, comme autant d’actes de «désobéissance civile» à travers lesquels on s’engage à protéger les élèves et leur famille susceptibles d’être expulsés.

    A Nantes, c’est le Dr Landas qui coordonne les parrainages. Peut-être sera-t-il lui-même parrain, lui qui dit «ne pas défendre des dossiers, mais des personnes». Ce ne serait alors, pour ce praticien hospitalier, que le prolongement d’une aventure qui a commencé il y a plus de deux ans quand, avec trois autres parents d’élèves, il crée un collectif pour venir en aide à deux familles expulsables dont les enfants sont scolarisés dans la même école que les siens.

    Un an après, nouvelle école, nouvelle confrontation avec une réalité qui s’impose à lui. «En septembre 2005, nous avons appris que deux enfants dormaient dans les parcs de la ville avec leurs parents, explique le médecin. Arrivée en 2001, cette famille angolaise avait dû quitter le douzième hôtel qu’elle habitait car elle venait d’être déboutée de sa demande de droit d’asile. Avec un autre parent, nous avons profité d’une réunion de l’association des parents d’élèves pour lancer la mobilisation. Une collecte a été organisée et nous avons pu payer une chambre d’hôtel. Comment pouvions-nous ne rien faire? Le plus jeune des enfants, Jordan, qui avait alors 2ans, était devenu très agressif. Il avait d’ailleurs été hospitalisé durant l’été pendant une semaine pour des problèmes de respiration.»

    La grande générosité qui s’exprime autour de la famille de Jacques, le père, militant du parti d’opposition angolais, permet de tenir près de cinq mois. «La situation devenait très difficile, reconnaît Jean-Luc Landas. On ne pouvait pas indéfiniment continuer ainsi. La régularisation de la famille ne venait toujours pas, malgré une promesse d’embauche comme plâtrier et les efforts pour s’intégrer. L’hôtel nous relançait au téléphone pour payer nuit après nuit! Et puis, à force d’insistance, un logement a pu leur être proposé.»

    Les deux enfants, Vera et Jordan, étant nés en France, la famille Ngoma devrait bénéficier du réexamen de sa situation prévue par une circulaire toute récente de Nicolas Sarkozy, et d’une régularisation. Pour Jean-Luc Landas, si la mesure venait à être concrétisée, «ce serait une victoire qui est bonne à prendre pour les familles concernées. Ce serait la preuve que notre lutte est efficace. Mais, cette décision laisse de côté la grande majorité des sans papiers».

    > OLIVIER QUARANTE

    * Au début de juin, le ministère de l’Intérieur chiffrait à 750 le nombre de familles sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière. A ces familles, il faut ajouter celles qui n’ont reçu qu’une invitation à quitter le territoire, celles pour lesquelles la procédure de régularisation est en cours et les jeunes majeurs concernés.

    Un médiateur, une manif

    Nicolas Sarkozy a nommé un médiateur pour «harmoniser la politique dans l’ensemble des départements», mais il insiste sur le fait que la situation des parents sans papiers d’enfants scolarisés doit être étudiée au cas par cas, ce que prévoit la circulaire adressée aux préfets le 14 juin. «Si, en plus de l’inscription dans les écoles, qui est un droit, vous donnez le droit à la régularisation, vous créez alors une nouvelle filière d’immigration légale que plus personne ne pourra maîtriser. A l’arrivée, vous aurez l’augmentation du racisme et de la xénophobie», a plaidé le ministre de l’Intérieur.

    A l’approche de la fin des classes, en tout cas, la mobilisation en faveur des élèves sans papiers et des familles et contre le projet de loi sur l’immigration s’accentue. Les parrainages se multiplient, une pétition a été lancée et une grande manifestation est prévue à Paris, samedi, au départ de la Bastille, à l’appel du Réseau éducation sans frontières* et du collectif Uni(e)s contre une immigration jetable (qui réunit de très nombreuses organisations et associations, parmi lesquelles Médecins du monde, le Syndicat de la médecine générale, le Syndicat des médecins inspecteurs de santé publique et l’association Primo Levi).

    * www.educationsansfrontieres.org.

    Une structure pour l’accès aux soins

    Le petit Jordan est né en France. Mais, comme il a des parents étrangers, son séjour d’une semaine à l’hôpital de Nantes, l’été dernier, n’a pas été suivi d’une prise en charge sociale et médicale. Il a été laissé dans la nature, malgré ses traumatismes physiques et psychologiques. Pourtant, une structure existe : la permanence d’accès aux soins de santé (Pass). Mission : repérer et lever les difficultés d’accès aux soins. Elle dépend du CHU et compte, en plus de la douzaine de généralistes libéraux qui y assurent des vacations, deux infirmières et deux assistantes sociales. La Pass a été créée à Nantes en 1999, conformément à une loi de 1998. Les étrangers représentent 80 % des 5 000 à 6 000 passages enregistrés chaque année. «Deux tiers d’entre eux ont une situation de logement instable, souligne le Dr Christian Agard, son responsable. Nous avons mené une petite étude sur les enfants. Une moitié concernait des Roms. Une sous-évaluation de la souffrance psychique était évidente, comme une dénutrition chronique et une insuffisance de la couverture vaccinale.»

    «Ce que l’on craint le plus, ajoute le médecin, c’est le renoncement aux soins.Et ça, tout le monde le paie plus tard. C’est la réalité du terrain. C’est pourquoi nous sommes préoccupés par le durcissement des conditions d’octroi de l’aide médicale d’Etat.»

    Le Quotidien du Médecin du : 30/06/2006