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Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires - RESF44 - Page 11

  • Les retenus de Nantes dorment en GAV entassés à 8 pour la nuit

    Une fois encore, la solidarité a permis de pallier les négligences de l'Etat, et de doter Alain, qui s'apprête à prendre un vol ce vendredi pour Abidjan, de quelques bricoles à se mettre sur le dos. Rentrer au pays NU, c'est ce qui lui serait arrivé sans Marie-Thérèse, sans Joëlle, sans Djamila et sans Nicole.

    L'infortune d'Alain : avoir été le coturne d'un homme psychologiquement en grande détresse, tenté par le suicide et qui a mis le feu à son matelas. Le feu s'étant déclaré dans la cellule qu'il partageait avec lui a réduit à néant son bagage de retour : son portable, ses 20 euros pour le bus d'Abidjan vers... à 500 km de là, ses chemises africaines achetées ici, ses chemises "à l'européenne", ses chaussures, les dessins qu'il avait reçus et auxquels il tenait tant,...

    L'infortune d'Alain : avoir dormi avec ses 7 compagnons d'infortune à même le sol, sans même sa couverture, brûlée avec le reste.

    L'infortune d'Alain : avoir été retenu dans un Centre de Rétention situé au sein du Commissariat : en passant de sa cellule au CRA, à un LRA, il ne quittait pas sa rétention et n'avait donc aucune chance de contester cette tumultueuse nuit du 20 juillet, à 7 dans la même "chambrée"...

    L'infortune d'Alain : avoir été privé des conseils de la Cimade ce dimanche soir, jusqu'au moment du transfert à Saint-Jacques de la Lande le lendemain en début d'après midi. Aucun document signé, aucune trace, et aucun conseil avisé pour leur proposer de contester ces manquements. Arrivés à Saint Jacques en début d'après midi, il était trop tard.

    Les week-ends ? Evitez les embarras de la rétention car il n'y a pas de permanences de la Cimade, les week-ends !

    Ni de personne d'ailleurs 

     

    *

     

     Ils - 7 hommes et une femme - ont passé la nuit en garde à vue tous ensemble dans une cellule, en dormant à même le sol.

    L'un d'eux, Alain, n'avait même pas de couverture. Elle avait cramé, avec sa valise et ses 20 euros, dans l'incendie de la chambre du Centre de rétention. Il ne lui reste que ses chaussures. Il est expulsable ce vendredi : un vol est prévu. Destination : la Côte d'Ivoire. L'enregistrement des bagages ne sera qu'une formalité. Cet homme qui vient de passer près de 8 années en France a tout perdu.

    Un avocat déterminé réussira-t-il à contester les conditions de cette garde à vue ? Et à faire libérer les retenus, transférés depuis à Saint-Jacques de la Lande...

    Réunion hebdomadaire du Collectif ce mercredi. 

    CRA-cramé-Nantes.jpeg


  • Mineurs Isolés : Recommandations de la défenseure des enfants

    Colloque organisé le 20 juin à la Maison du Barreau de Paris

    MINEURS ETRANGERS ISOLES :
    une préoccupation constante de la Défenseure des enfants
    Paris, le 16 juin 2008

    2 rue de Harlay – 75001PARIS

    La Défenseure des enfants, ayant constaté des disparités importantes dans l’accueil et la
    prise en charge des mineurs étrangers isolés sur l’ensemble du territoire français,
    organise un colloque réunissant l’ensemble des acteurs publics et associatifs intervenant dans
    la prise en charge des mineurs étrangers isolés, en vue d’aboutir à des recommandations
    destinées à harmoniser l’ensemble des pratiques professionnelles autour de cinq
    priorités :
    - Un meilleur respect du droit à l’information des mineurs arrivant par voie
    aérienne, notamment lors de leur séjour en zone d’attente
    - Une protection immédiate des mineurs arrivant par voie terrestre avec :
    *    une prise en charge dans un dispositif d’urgence (sur le modèle du
    dispositif parisien ou du dispositif « jeunes errants » de Marseille) disposant de
    places en nombre suffisant,
    *  puis une prise en charge administrative (aide sociale à l’enfance) et
    judiciaire adaptée
    *  Une évaluation de la minorité dans le respect des principes juridiques, éthiques et
    déontologiques - dans les seuls cas où l’état civil du mineur ne peut être
    juridiquement établi - sur le modèle mis en place par l’unité médico-judiciaire de
    l’Hôtel-Dieu de Paris
    *  Une égalité des droits par rapport aux autres jeunes du même âge pour l’accès
    notamment à la scolarité, à la formation professionnelle, à l’aide juridictionnelle et à
    l’obtention d’un contrat jeune majeur
    *  La construction d’un projet de vie avec le jeune et l’ensemble des acteurs
    associatifs et institutionnels conformément aux recommandations du Conseil de
    l’Europe.


    La Défenseure des enfants préconisera, à l’issue de ce colloque, aux pouvoirs publics et aux
    associations, des recommandations conformes à la Convention internationale des droits
    de l’enfant, aux textes internationaux et à l’intérêt supérieur de l’enfant.

     Voir le dossier de presse (Recommandations) très complet sur le site de la 

    DEFENSEURE DES ENFANTS 

  • Nantes : 3ème Cercle de silence

     

     

    Cercle de Silence Nantes mardi 15 juillet de 18h à 19h

    Par notre participation au cercle de silence,
    Nous dénonçons l'enfermement de personnes
    en Centre de Rétention Administrative du seul
    fait d'être entré en France pour vivre mieux ou
    pour sauver leur vie.
    Nous dénonçons les conditions de détention
    inhumaines dans les centres de rétention
    administrative et les zones d'attente des
    aéroports et, avant tout, leur existence.
    Nous dénonçons les obstacles administratifs
    qui visent à rendre de plus en plus difficile
    l'obtention d'un titre de séjour et contraignent
    des hommes, des femmes, des familles
    entières à vivre et à travailler dans la
    clandestinité et la peur, privés de tout projet et
    de conditions de vie simplement décentes.
    Nous refusons cette chasse aux étrangers qui
    inflige aussi des traumatismes profonds à ceux qui
    en sont les témoins, à la société toute entière, aux
    enfants particulièrement.
    Nous refusons les interpellations au faciès,
    l'enfermement d'hommes, de femmes et même
    d'enfants dans des centres de rétention
    administrative et leur expulsion.
    Nous pensons qu'il est important d'engager une
    réflexion collective sur le respect des droits de
    l'Homme en France et en Europe.
    Nous voulons que la France redevienne un pays
    d'accueil, sans cesse enrichi et transformé par des
    êtres humains venus du monde entier.
    Le cercle de silence est composé de citoyens dont certain(e)s sont membres de :

    la Cimade, les Amoureux au ban public, l'Action des Chrétiens pour l'Abolition de la
    Torture, le Collectif Enfants Etrangers-Citoyens Solidaires (RESF44),

    le Collectif Uni-e-s Contre une Immigration Jetable, le Comité Catholique contre la Faim et
    pour le Développement, le Gasprom, la Ligue des Droits de l'Homme, le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples, la Pastorale des Migrants, 'Union Départementale CGT 44, ...


    Nous en appelons à la conscience
    de tous et vous invitons à rejoindre
    le Cercle de silence :
    mardi 15 juillet de 18h00 à 19h00
    place Royale à Nantes.

     affichecerclesilenceNantes15.07.pdf

     

  • Dépôt d'une proposition de loi "Respect des droits des demandeurs d'asile"

    Proposition de loi sur le respect des droits des demandeurs d’asile de M. Serge Blisko (et al.) adressée le 19 juin, déposée le 3 juillet et renvoyée à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la république

     

    n° 1018 Proposition de loi de M. Serge Blisko visant à assurer le respect des droits des demandeurs d'asile Voir le dossier

    Respect des droits des demandeurs d’asile

     

    * M.Serge Blisko, Mme George Pau-Langevin, M. Jean-Marc Ayrault, Mme Sylvie Andrieux, et M. Dominique Baert

    (Groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche)

  • 3ème Forum des Droits de l'Homme (30 juin- 3juillet)

     

    Rama Yade : « L'Édit de Nantes, symbole de liberté de conscience »

    Rama Yade et Jean-Marc Ayrault ont été les témoins privilégiés de l'inauguration de ce troisième forum international des Droits de l'homme à Nantes. : Photo Nathalie BourreauRama Yade et Jean-Marc Ayrault ont été les témoins privilégiés de l'inauguration de ce troisième forum international des Droits de l'homme à Nantes. : Photo Nathalie Bourreau

    La secrétaire d'État chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme a inauguré le 3e Forum des Droits de l'homme, hier soir, à Nantes.

    Le troisième Forum des Droits de l'homme, qui se tient tous les deux ans à Nantes, a été inauguré, hier soir, par la secrétaire d'État chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme, Rama Yade. La cérémonie d'ouverture, très conviviale, a rassemblé bon nombre de personnalités politiques locales, régionales et même internationales.

    Contrairement à la venue de Nicolas Sarkozy, la visite de Rama Yade s'est déroulée sans un déploiement de forces de police considérable.

    Audience

    « 60 ans après la déclaration universelle, auprès des Nations Unies, il est remarquable que l'on trouve autant d'audience ce soir à Nantes. Il y a donc un intérêt croissant pour cette thématique. Le choix de Nantes n'est certainement pas un hasard non plus et il correspond au choix de Pierre Sané, le sous-directeur de l'Unesco. Après 2004 et 2006, il me semblait logique de revenir à Nantes. Nantes, une ville dont je salue le maire et qui a été le théâtre de la signature de l'Édit de Nantes, un symbole de liberté de conscience et de religion ».

    60e anniversaire

    « Comme le disait André Breton, Nantes est, avec Paris, la seule ville où il peut vous arriver quelque chose. Mais pour ce 60e anniversaire, il me semble juste de rendre hommage à René Cassin, l'un des pères fondateurs de la déclaration universelle à Paris ».

    Mémoire

    « Il ne faut surtout pas croire que les Droits de l'homme sont un acquis universel. Et la France ne doit ni ne veut donner de leçon. D'ailleurs, la France n'est belle que lorsqu'elle est debout. Les valeurs de la France, c'est ce qui reste quand il n'y a plus rien. Et le travail qui est entrepris lors de ce forum et ailleurs est un travail de fourmi.

    Mais il est essentiel au niveau de la déclaration des Droits de l'homme ».

    Ambassades

    « Au niveau international, je souhaite que nos ambassades deviennent de véritables maisons des Droits de l'homme pour tous les citoyens. Il faut que, quel que soit le lieu, en Birmanie ou à Paris, au Tibet ou au Zimbabwe, les Droits de l'homme soient respectés. On ne peut pas accepter de démocratie au rabais ».

    Homophobie

    « Enfin, je souhaite également mener le combat pour la lutte contre l'homophobie, sachant que 90 pays sont encore contre et que 6 d'entre eux pratiquent la peine de mort ».

    Philippe Corbou

    Presse-Océan, 1er juillet 2008

     

    3ème Forum des Droits de l'Homme

    L'hommage unanime rendu à Stéphane Hessel

    Les participants au 3e Forum mondial des droits de l'homme ont rendu un hommage chaleureux et unanime à Stéphane Hessel. Photo : Marc RogerLes participants au 3e Forum mondial des droits de l'homme ont rendu un hommage chaleureux et unanime à Stéphane Hessel. Photo : Marc Roger

    Les participants du troisième Forum mondial des droits de l'homme ont salué la présence du résistant et rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l'homme « qui fait honneur à l'humanité ».

    Grand résistant, rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l'homme, infatigable défenseur de ces mêmes droits à travers le monde, toujours aux côtés des plus démunis, des sans logement, des sans-papiers dans notre Europe qu'il veut plus sociale, Stéphane Hessel a illuminé de sa présence et de son enthousiasme la première journée du Forum mondial des droits de l'homme à Nantes.

    Que ce soit avec les enfants dans l'après-midi ou sur la scène du grand auditorium de la Cité des congrès le soir, Stéphane Hessel, âgé de 90 ans, fait l'unanimité et, plus important, emporte l'adhésion de tous, illustrant à merveille la nécessité de se battre encore et toujours pour défendre et étendre les droits universels de l'homme.

    En ouverture du Forum, Jean-Marc Ayrault a souhaité qu'un hommage particulier soit rendu « à cet homme qui fait honneur à l'humanité ». Plus tard, Rama Yade, a salué « l'homme exceptionnel » qu'est Stéphane Hessel. La secrétaire d'État aux Droits de l'homme a souhaité aussi rappeler l'hommage rendu en son temps par François Mitterrand au Gaulliste René Cassin, preuve, selon elle, « que les droits fondamentaux ne sont ni de droite ni de gauche. Ils sont notre patrimoine commun ».

    Dans ce même esprit, elle a d'ailleurs chaleureusement félicité Jean-Marc Ayrault pour son action en faveur des droits de l'homme à travers l'organisation à Nantes du Forum mondial. Ce Forum, le député-maire de Nantes le voit comme « un partage d'expériences concrètes » et non pas comme « un colloque de plus sur les droits de l'homme ».

    En souhaitant aux congressistes la bienvenue à Nantes, il rappelle aussi que le nom de cette ville est à jamais associé à l'édit de tolérance religieuse que le Roi Henri IV promulgua en 1598. « Ce fut un acte politique fort pour imposer aux nobles de province la fin des persécutions, de la guerre et de l'intolérance. On peut qu'être frappé par la modernité de cet acte fondateur », juge le député-maire de Nantes.

    Le Forum mondial des droits de l'homme va d'ailleurs s'achever, jeudi prochain par la remise du prix de l'Édit de Nantes 2008. Il sera attribué à Gloria Cuartas, qui milite activement et courageusement pour le retour de la paix civile en Colombie. La récompense se fera en présence de Taslima Nasreen, réfugiée en Europe après avoir été accusée de blasphème par des musulmans radicaux en Inde.

    Lauréate du prix de l'Édit de Nantes 1994. « Taslima Nasreen est un exemple de courage et de résistance, estime Jean-Marc Ayrault. Aujourd'hui, c'est à nous de la soutenir dans son combat et dans sa quête d'une vie apaisée ».

    Le Forum se poursuit ce mardi avec de très nombreux débats et tables rondes, autour du thème des droits de l'homme, « entre globalisation économique et solidarité internationale ».

    Jean-Marie BIETTE.

    Ouest-France, 1er juillet 2008
     
     
     

  • Noces de cire pour les sentinelles du Réseau

     

    Si le réseau éducation sans frontières n’existait pas… il faudrait l’inventer.

     

    Heureusement, il existe. Depuis 4 ans. RESF.

     

    Gravement mis en cause, sans l’ombre d’un début de commencement de preuve ou des conclusions d’une enquête sur les circonstances de l’embrasement et de la destruction des deux bâtiments du Centre de Rétention de Vincennes, par un parlementaire de l’UMP, puis telle une réplique après un séisme, par le Premier Ministre lui-même, le RESF devra compter si nécessaire avec le soutien du Collectif Enfants Etrangers, Citoyens Solidaires de Nantes (Resf44).

    Car le Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires, créé à Nantes, en mars 2004, quelques semaines avant la naissance officielle du RESF se félicite d’apporter sa contribution à l’essor flamboyant de ce réseau de solidarité, en France et au-delà des frontières.

    Mais après les accusations graves portées, sans autre fait avéré que celui d’un rassemblement, dès qu’a été connue la mort d’un homme retenu, devant le Centre de Rétention de Vincennes, contre des membres du Réseau accusés d’être des « semeurs de désordre » ou des « quasi terroristes », nous considérons que la liberté d’expression et de manifestation sont menacées.

    Ce sont les conditions de l’internement administratif auxquelles sont soumis les étrangers qui sont par leur nature et leur violence semeuses de désordre.

    Ce sont les conditions indignes, les gestes humiliants auxquels les retenus sont confrontés quotidiennement qui sont porteurs de troubles.

    Ce sont les objectifs chiffrés d’expulsion qui créent les conditions de l’explosion.

    Tant qu’il y aura des témoins, qu’ils soient, membres du Réseau Education Sans Frontières ou qu’ils ne le soient pas, pour porter à la connaissance des citoyens les atteintes aux droits de la personne humaine commises dans ces poudrières que sont les centres de rétention, la sauvegarde et la protection des droits individuels aura encore un sens. Mais ce n’est pas en « neutralisant » les défenseurs des droits des étrangers ou en les désignant comme boucs émissaires ou en les poursuivant que l’on réglera la contradiction immense de l’enfermement sans procès et sans justice d’étrangers en instance d’expulsion ou de libération.

    Il n’est pas question pour le Resf d’endosser, même symboliquement, la faute de ce désordre dont la chronique est annoncée et dénoncée, régulièrement par la Cimade, notamment.

     

    IdL 

     

    Verbatim :

    « Il n’est pas tolérable que des "collectifs", type RESF (Réseau éducation sans frontières), viennent faire des provocations aux abords de ces centres au risque de mettre en danger des étrangers retenus. L’UMP demande la plus grande fermeté contre les collectifs qui se livrent à ce type d’actions à proximité de lieux où ils n’ont absolument rien à faire. L’UMP demande que dans l’affaire de Vincennes toutes les conséquences soient tirées y compris au plan judiciaire si la responsabilité de membres de collectifs comme RESF était avérée

     

    Créé à l’initiative de parents d’élèves et d’enseignants de l’école Stalingrad à Nantes, le Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires de Nantes soutient les demandeurs d’asile, les familles étrangères dont les enfants sont scolarisés dans nos écoles, collèges et lycées, les déboutés du droit d’asile, menacés d'expulsion du territoire. Fin 2004, le Collectif a rejoint le Réseau Education Sans Frontières, dont il partage les objectifs, les modes d’actions, d’interventions et de soutiens.
  • Cycle "Cinéma et Droits de l'Homme"

    3e FORUM MONDIAL DES DROITS DE L’HOMME

    PROGRAMME

    CYCLE «CINÉMA ET DROITS DE L’HOMME»

    L’an dernier, en partenariat avec la Ville de San Sebastián (Pays basque, Espagne) et le Festival de cinéma des

    droits de l’Homme de San Sebastián, le Festival de cinéma espagnol de Nantes lançait le cycle Cinéma et droits

    de l’Homme. Reconduit cette année, en partenariat avec le Forum mondial des droits de l’Homme de Nantes,

    ce cycle s’est intéressé aux violations des droits de l’Homme à travers le monde entier lors du dernier Festival

    qui s’est tenu en mars 2008 à Nantes. Certains des films de cette sélection seront présentés lors du 3e Forum

    mondial des droits de l’Homme.

    Ce tour d’horizon permettra de découvrir le deuxième opus de Javier Bardem en tant que producteur :

    Invisibles, un documentaire collectif (Isabel Coixet, Mariano Barroso, Fernando León de Aranoa, Win Wenders

    et Javier Corcuera), tourné à l’occasion du 20e anniversaire de la section espagnole de Médecins Sans

    Frontières. Le rêve de l’eau d’Albert Solé emmènera les spectateurs successivement au Bénin, aux Pays-Bas, à

    Bombay, dans la bande de Gaza et dans le désert d’Atacama (Chili) pour interpeller l’opinion publique sur les

    problèmes liés au manque d’eau.

    D’autres films ont été sélectionné autour des thèmes suivants : droit à la terre, droits des migrants, droits des

    femmes, droits des sans papier, droit au logement

     

    NANTES – FRANCE 30 JUIN – 3 JUILLET 2008

    CITÉ INTERNATIONALE DES CONGRES NANTES MÉTROPOLE

    Mardi 1er juillet

    9h30 – 10h30

    Les martyrs du golfe d’Aden

    Documentaire de Daniel Grandclément

    50 mn 05 - 2007 - vostfr - BetaSP

    Fuyant la guerre ou la misère, des milliers de réfugiés venant de Somalie et d’Ethiopie tentent par tous

    moyens de gagner les côtes du Yémen, de l’autre côté du Golf d’Aden.

    Pour cela, ils utilisent les services de passeurs qui chargent cent trente passagers dans des canots de

    moins de 10 mètres. Le voyage dure de deux à quatre jours pendants lesquels hommes et femmes

    doivent rester immobiles, accroupis, imbriqués les uns dans les autres.

    Mais, et c’est ce qui rend cet exode plus insupportable encore, ces passagers sont violement battus à

    coups de ceintures ou de matraques. Beaucoup en meurent ou sont jetés à l’eau par les passeurs. Cette

    violence leur permet de dominer psychiquement et physiquement les émigrants et d’éliminer tout

    volonté de résistance. Ces passeurs s’octroient droit de vie ou de mort. Le nombre de décès est

    considérable, certains responsables de l’ONU avancent le nombre de 1200 noyés pendant la seule

    année 2005.

    Daniel Grandclément a pu partir à bord de l’un de ces bateaux de l’enfer. Il a voyagé avec les réfugiés

    et a pu filmer leur martyr. Comme eux, il a été brutalement jeté à l’eau à l’approche des côtes arabes

    avant d’être incarcéré pendant quelques jours par les autorités yéménites.

    Il en ramène un témoignage éprouvant. La dénonciation d’un massacre inconnu. La preuve d’une

    sauvagerie qui jusqu’alors paraissait inconcevable.

     

    11h00 – 11h30

    Descobrimos as Raizes, La mistica du Mouvement des Sans Terre brésilien

    Documentaire de Julien Terrié - Brésil

    26 mn - 2006 – vostfr - DVD

    Documentaire politico-poétique sur la capacité du mouvement des sans terre à mobiliser les plus

    pauvres et à influer sur la société brésilienne, à « rendre visibles les invisibles » (Georges Labica). Une

    mistica de retour aux racines, pour un mouvement qui sème l'espoir aux quatre vents.

     

    12h00 – 13h00

    Paysans sans terre

    Documentaire de Julien Farrugia - Brésil

    52 mn – 2007 – vostfr - DVD

    Au Brésil, d’immenses superficies de terres fertiles sont délaissées par leur propriétaire. En effet,

    grand comme 15 fois la France, le Brésil détient un des plus important taux d'inégalités foncières :

    1 % des propriétaires (50 000 personnes) détient 45 % des terres tandis que 5 millions de familles

    (soit 25 millions de personnes) n'en possèdent aucune.

    Face à cette situation absurde qui laisse des millions de personnes souffrir de la faim, des paysans

    du Mouvement des travailleurs sans terre occupent ces terres afin de les cultiver. Malgré le danger

    de la répression des propriétaires et de leurs tueurs à gages, souvent aidés de la police locale, ils

    occupent la propriété et exigent du gouvernement qu’il exproprie les propriétaires de ces terres non

    cultivées.

     

    13h30 – 14h40

    Invisibles

    5 documentaires de Invisibles de Wim Wenders, Isabel Coixet, Fernando León de Aranoa, Mariano

    Barroso, Manuel Corcuera - Espagne

    100 mn – 2006 – vostfr - DVD

    Entre Afrique et Amérique latine, cinq histoires pour un seul regard sur des souffrances humaines

    invisibles aux yeux du monde. Un appel aux consciences pour dénoncer des situations dramatiques mais

    étouffées par un silence assourdissant que ce documentaire tente de briser. Présenté dans la section

    Panorama de la 57e Berlinale. Goya 2008 du Meilleur documentaire.

    Ce film a été tourné à l’occasion du 20e anniversaire de la création de la section espagnole de Médecins

    sans frontières (MSF).

    Cinq documentaires d’auteurs sur des contextes où travaillent les équipes de MSF :

    Crimes invisibles, de Wim Wenders, filme le témoignage de femmes victimes de viols, en République

    Démocratique du Congo.

    Dans Bonne nuit Ouma, Fernando León de Aranoa a filmé des enfants ougandais, victimes des milices

    qui les utilisent comme enfants soldats.

    Le Rêve de Bianca, de Mariano Barroso, évoque la difficulté financière du traitement de la maladie du

    sommeil, en République Démocratique du Congo.

    Avec Lettre à Nora, Isabel Coixet montre les terribles conséquences de la maladie Chaga, qui touche

    18 millions de personnes en Amérique latine.

    Pour La Voie des Pierres, Javier Corcuera a accompagné le retour de familles colombiennes sur leurs

    terres.

    En partenariat avec le Festival de cinéma espagnol, Nantes et Médecins sans frontière

     

    17h – 17h02

    Message vidéo de Nicole Kidman, ambassadrice itinérante pour l’UNIFEM

    Campagne internet http://www.saynotoviolence.org/

    Dites NON à la violence contre les femmes (Say NO to violence against women)

    1 mn 32 – 2007 - version anglaise non sous titrée – DVD – États Unis

     

    Mercredi 2 juillet

    10h – 11h30

    Apaga y vámonos (On éteint et on part)

    Documentaire de Manel Mayol

    87 mn - 2005 – vostf - DVD

    Au Chili, sur le fleuve Biobío, s’élève le plus grand barrage au monde. Il fut inauguré en 2004, après de

    multiples affrontements avec les Indiens Mapuches, dont les portes paroles ont été persécutés et

    traduits en justice. Alors qu’aucun d’entre eux n’avait été retrouvé en possession d’une arme à feu, la

    loi antiterroriste fut appliquée. Ce documentaire se propose de clarifier ce procès.

     

    12h – 13h01

    + débat

    La Terre parle arabe

    Documentaire de Maryse Gargour

    61 mn – 2007 BétaSP

    Suivi d’un débat avec la réalisatrice et une historienne Sandrine Mansour

    Fin XIXe le Sionisme, mouvement politique minoritaire apparaît sur la scène internationale. Théorisé

    par ses leaders historiques, il traduit le désir de créer un Etat juif quelque part dans le monde et

    surtout en Terre de Palestine.

    Or à cette époque et depuis des millénaires, " La terre parle arabe ", la Palestine étant habitée par le

    peuple arabe de Palestine, les Palestiniens. Comment concilier alors pour les leaders sionistes leurs

    ambitions politiques et la réalité palestinienne de la fin du XIXe siècle ?

    En s'appuyant essentiellement sur les déclarations des leaders sionistes, sur des archives audiovisuelles

    inédites, sur la presse de l'époque, sur des documents officiels et des témoignages de personnes et

    d'historiens, « le film jette une lumière crue sur le nettoyage et la spoliation de la terre palestinienne

    par les sionistes » (propos de la réalisatrice).

     

    Jeudi 3 juillet

    10h – 10h55

    El sueño del agua (Le rêve de l’eau)

    Documentaire d’Albert Solé, Espagne - 55 mn - 2007 - version doublée fr - DVD

    Depuis cinq points répartis sur la planète, ce documentaire nous interpelle sur la question de l’accès à

    l’eau potable comme droit fondamental de l’être l’humain. Un enjeu mondial au cœur des débats

    portés par l’Exposition internationale de Saragosse 2008, partenaire du festival de cinéma espagnol

    2008 à Nantes.

    En partenariat avec le festival de cinéma espagnol, Nantes

     

    12h – 12h18

    Carriage

    Court documentaire de Xu Xin, Chine - 18 mn - 2004 – vosta - DVD

    La fête du Printemps arrive, les travailleurs migrants qui ont quitté leur famille pour aller travailler

    dans les grandes villes retournent au foyer. Un billet bon marché est leur premier choix. Débute alors

    l'encombrement annuel du transport ferroviaire.

    En partenariat avec l’association Fragments, Nantes

     

    12h20 – 13h20

    Railroad of hope (Le Chemin de fer de l’espoir)

    Documentaire de Ning Ying, Chine - 56 mn – 2001 – vosta - BétaSP

    Chaque année, plusieurs milliers de travailleurs migrants quittent leur province du Sichuan dans des

    trains bondés qui les mènent à 3 000 kilomètres vers l'Ouest de la Chine, où la récolte d'immenses

    champs de coton nécessite une main-d'œuvre abondante. Au fil de ce voyage, les paysans des régions

    pauvres de l'intérieur, dont la plupart quittent leur village natal pour la première fois, confient leurs

    soucis ou leur désespoir à la caméra.

    En partenariat avec l’association Fragments, Nantes

     

    13h30 – 14h20

    Year by Year

    Documentaire de Liu Wei, Chine - 48 mn - 2005 - vosta - DVD

    Year by Year suit des « pétitionnaires » du village de Dongzhuang, à Pékin, pendant le nouvel an

    chinois de 2004. Ils sont sans logement ou ont des difficultés à rentrer chez eux. Ce documentaire

    décrit leur vie et leur expérience. Chaque année en Chine, de nombreux pétitionnaires laissent

    entendre leur voix en y consacrant entièrement leur vie, mais pourtant sans aucun résultat. Ce sont

    des gens ordinaires qui forment un groupe qui n'est pas protégé, leur voix étant si faible et personne ne

    les écoute.

    En partenariat avec l’association Fragments, Nantes

     

    15h – 15h02

    Laissons les grandir ici

    Court documentaire, France - 2mn – 2007 - DVD

    Film du Collectif des cinéastes pour les « sans-papiers », professionnels du cinéma et de l’audiovisuel

    en soutien au Réseau Éducation Sans Frontières et à tous les « sans-papiers » de France. À titre

    individuel ou au sein d’associations, des cinéastes se sont engagés en parrainant et en protégeant ces

    familles en difficulté et en danger. En partenariat avec RESF (Éducation sans frontière)

     

    15h05 – 16h00

    Invitation à quitter la France

    Documentaire de Marion Stalens, France - 52 mn – 2006 - DVD

    Rachelle est Camerounaise, Ivan est Colombien, tous deux sont élèves de Terminale

    Le jour de leur 18 ans alors qu'ils s'apprêtent à passer le bac, ils reçoivent une invitation à quitter le

    territoire Français et deviennent du jour au lendemain des sans papiers.

    Amis, professeurs, parents d'élèves se mobilisent autour d'eux pour les soutenir.

    Ce documentaire tourné à Paris au lycée Jules FERRY met en relief l'émergence de nouvelles formes de

    solidarité dans la société Française d'aujourd'hui. Suivi de témoignages de familles régularisées.

     

    16h35 – 17h30

    Sans papier ni crayon

    Documentaire de Marie Borrelli, France - 52 mn – 2006 - DVD

    Le parcours plein d'embûches pour des enfants arrivés illégalement sur le territoire Français

    Qu'ils s'appellent Icham, Fatima,Lionel c'est la même réalité pour des enfants de sans papiers.

    Comment concilier l'envie d'aller à l'école avec la précarité au quotidien.

    Prix Spécial du Grand Jury au 3e Festival du film d'Education d’Evreux en novembre 2007.

     

    17h40 – 18h35

    Ma vie à l'hôtel

    Documentaire de Valérie Denesle, France - 52 mn – 2007 - DVD

    La réalisatrice filme le quotidien d'une famille sans papiers d'origine Bulgare. Emmanuel le jeune

    garçon, sa mère et sa soeur se retrouvent hébergés en plein Paris dans un petit hôtel du vieux

    Montmartre. Ici se croisent des familles demandeuses d'asile mais aussi des touristes de passage.

     

    Programme

     

  • Respecter l'asile

    AFP - Vendredi 20 juin

    PARIS (AFP) - Le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, et les députés socialistes Serge Blisko et George Pau-Langevin ont annoncé vendredi avoir déposé une proposition de loi visant à "assurer le respect des demandeurs d'asile". de toute politique de régulation des flux migratoires".

    La proposition de loi "abroge la procédure prioritaire en matière d'asile ainsi que le caractère non suspensif du recours des demandeurs en procédure accélérée" et tend également à "supprimer la liste des pays d'origine sûrs".

    "L'utilisation de la procédure accélérée et le caractère non suspensif du recours entraînent la reconduite des demandeurs d'asile dans leur pays d'origine avant même que la juridication d'appel ait statué", soulignent les députés PS.

  • Du Mégaphone à la lanterne : les porte-voix de la réprobation unis contre la Honte


     une belle mobilisation... après la bataille ! et le vote par une majorité des parlementaires européens en faveur de la directive "Retour". Pour les eurodéputés un court article à relire, au moment de célébrer le 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, son article 9 : Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé.

     

    Actualité Nantes

    jeudi 19 juin 2008

    Réunis contre « la directive de la honte »

    Le cercle du silence, place Royale, a rassemblé des personnes venant de milieux très divers, qui refusent « la chasse aux étrangers ». Le cercle du silence, place Royale, a rassemblé des personnes venant de milieux très divers, qui refusent « la chasse aux étrangers ».

    Deux manifestations se sont déroulées, hier soir à Nantes, contre la réduction du droit d'asile, la rétention et l'expulsion des étrangers.

    D'abord à 18 h, une manifestation classique, militante, devant la préfecture. Puis, à 19 h, un rassemblement silencieux, place Royale. Hier soir, deux actions de soutiens aux migrants se sont déroulées à Nantes. Elles coïncidaient avec le vote, au Parlement européen, d'une « directive de la honte » sur la détention et l'expulsion des personnes étrangères.

    Cette directive préfigure, selon les manifestants, « l'installation en Europe d'un modèle permettant l'enfermement généralisé des étrangers sans papiers et des demandeurs d'asiles dans des camps ». Parfois jusqu'à 18 mois.

    Le rassemblement de la préfecture a eu pour prolongement un cortège qui est allé jusqu'à la place Royale. Une partie des manifestants a rejoint « le cercle de silence » de la place Royale. Le cercle s'est déployé autour d'une lanterne allumée.

    Là encore, il s'agissait de dénoncer « la chasse aux étrangers », l'enfermement dans les centres de rétention administrative, les conditions « inhumaines » de détention dans ces centres, et une évolution de lois rendant quasiment impossible l'obtention de l'asile.

    Le cercle du silence, qui se formait pour la seconde fois, a rassemblé au-delà du noyau traditionnel de militants de gauche et des défenseurs des droits de l'homme. Il a associé dans une même protestation des personnes venant visiblement d'horizons très différents, réunies dans un même « appel à la conscience de tous », dans le même refus de « criminaliser » des personnes entrées en Europe « pour vivre mieux ou pour sauver leur vie ».

    Ouest-France
  • Nantes : Goûter Solidaire autour des enfants de Nga

     



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    Le site internet du journal Ouest-France


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    NANTES

    Ecoliers sans-papiers : la mobilisation continue
    Deux écoliers vietnamiens, scolarisés à l'école maternelle Frédureau, et leur mère sont menacés d'expulsion. Une délégation du collectif a été reçue en mairie.
    Vendredi, sortie des classes, de nombreux parents d’élèves ont partagé un goûter solidaire avec leurs enfants et les enseignants, pour témoigner une nouvelle fois de leur soutien aux deux jeunes élèves d’origine vietnamienne et à leur mère, menacés d’expulsion.
    Depuis le précédent rassemblement à l’école (O-Fce 22 mai 2008), mobilisation et vigilance sont maintenues autour de Nga Hoang et ses deux jeunes enfants scolarisés à l’école maternelle Frédureau depuis 3 ans. Une délégation du collectif de parents a été reçue à la mairie « Le responsable du service d’intégration de la ville de Nantes a étudié son cas, et dans une lettre au Préfet, il a soutenu sa demande de titre de séjour, précise Christophe Pays, parent d’élève de cette délégation. Un courrier dans le même sens a été adressé au Préfet par Jean-Marc Ayrault, député-maire ». Nga Hoang réside toujours au CADA de la rue de la Pelleterie, aucun logement réservé aux sans-papier n’étant disponible actuellement.
    Ce vendredi, François de Rugy, député, est venu à l’école, témoigner en personne : « J’ai plaidé auprès du Préfet de Région, qui se dit prêt à regarder les cas par cas. Dans le courrier que je lui ai adressé, j’ai précisé les arguments en faveur de l’obtention d’un titre de séjour pour cette jeune femme : la prise en compte de sa situation personnelle (danger pour ses enfants si elle est renvoyée au Vietnam), son temps de présence sur le territoire (nantaise depuis 3 ans), ses enfants scolarisés et uniquement francophones, l’assurance d’un travail à Nantes si elle obtient un titre de séjour, autant de critères pointés par la nouvelle loi ».
    Fabienne Padovani, élue du quartier, était aussi sur les lieux. Les membres du Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires 44 soutiennent cette famille et ont rappelé que malgré une circulaire (13/06/06) de l’ex ministre de l’intérieur Sarkozy, à Nantes des familles attendent encore leur titre de séjour.
    Annie Colin

    Ouest-France, 18 juin 2008
  • Tout abus de honte nuit

    No to the outrageous directive !

    No à la directiva de la verguenza !


    No alla direttiva della vergogna !

    Nein zu der Richtlinie der Schande ! (Rückführung illegaler Einwanderer)

     

    NON A LA DIRECTIVE DE LA HONTE !

    Le18 juin sera soumis à l’approbation du Parlement européen le projet de directive dite " retour " visant à harmoniser les conditions dans lesquelles les migrants irréguliers sur le  territoire de l’Union européenne doivent être détenus et  reconduits.

     

    Espérons qu’au moment du vote, les eurodéputés ne jetteront pas aux oubliettes les droits de l’homme, qu’ils ne se laisseront pas impressionner par les cahots d’une « politique de l’immigration » qui donnerait aux migrants sans titre l’espérance du cachot et aux clandestins pour horizon le bannissement.

    Les eurodéputés, en soutenant ce projet de directive qui après maints avatars est parvenu à incarner la honte à laquelle ses premiers détracteurs, comme un mauvais présage, la destinaient, marqueraient de leur empreinte l’histoire de l’Europe en lui laissant une tache.

    Pour tous, l’année où l’on aura fêté le 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, quel qu’ait pu être le dessein premier des porteurs de ce projet, restera, si ce projet était voté, frappée par le souvenir d’un accès européen de xénophobie.

    Le Parlement européen est le lieu où convergent tous les regards et les eurodéputés ont une responsabilité historique.

    Même Bush, après la Cour Suprême des Etats Unis a pu reconnaître les excès commis au nom de la lutte contre le terrorisme à Guantanamo. Les étrangers détenus à Guantanamo se sont vus reconnaître le droit de contester leur détention.

    Nous n’en sommes pas là, la Cour européenne des Droits de l’Homme… n’est pas parvenue à cette indépendance et cette maturité.

    Nous n’en sommes pas là, les migrants ne sont pas des encore ces « ennemis combattants », ces « combattants illégaux », mais, à force de les stigmatiser, c’est bien ce qu’ils finiront pas être si une autre approche de la « sécurité » européenne n’est pas inventée.

    On dit qu’il vaut mieux des regrets que des remords.

    Pensez-y, vous qui nous représentez, au moment de voter ! Les valeurs dont l’Europe a hérité sont incompatibles avec ce projet abusif autant qu'illégitime.

    IdL

     

    Deux rassemblements sont prévus à Nantes ce jour-là :

    A 18 heures devant la Préfecture : rassemblement aux côtés des travailleurs sans papiers

    A 19 heures, le 2ème Cercle de Silence organisé à Nantes réunira les opposants à la « Directive de la Honte ».

    Venez nombreux.

     

     

  • Goûter Solidaire à Frédureau

     

     

    Goûter solidaire

     

    Les parents d’élèves de l’Ecole Frédureau, les parrains et marraines des enfants de Nga Hoang, vous invitent à venir manifester haut et fort votre soutien.

     

     

    Vendredi 13 juin, à la sortie de l’école Frédureau,

    à partir de 16 h 30


     

    à Nhi Nguyen (6 ans)

    et à Duc (5 ans)

     

     

     

     

    A une baguette de bambou de la Place Viarme !

    Arrêt de jade : Place Viarme !!!

    Pas d’alcool de riz, mais des gâteaux seront les bienvenus...

     

     

     

    Pour qu’ils grandissent ici !

     

     

     

     Le Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires de Nantes/Resf44

    laquera sa banderole. Venez nombreux !

     

    La pétition est toujours en ligne.

    Pour celles et ceux qui ne l’ont pas encore signée

    http://www.educationsansfrontieres.org/?article13590
  • Les tribulations de Mr. Huang de Nantes à Palaiseau et de Palaiseau à Auxerre

    FIN DES TRIBULATIONS DE Mr. HUANG : IL EST LIBRE,  DE RETOUR A AUXERRE, auprès de Zidane, Laura, Emilie, ses enfants, et de sa femme.

    TRANSFERE DE NANTES à PALAISEAU (centre de rétention) pour être plus commodément présenté au Consulat de Chine, Mr. Huang, après un premier refus du Consul de délivrer le laissez-passer qui signerait son retour forçé immédiat, compte sur notre mobilisation pour obtenir d'être prochainement libéré.

    Signatures sur le site de l'Yonne (89) et ICI :

    pétition sur le site de l'Yonne (Resf 89)

      

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     RISQUE ELEVE D'EXPULSION

    Originaire d'Auxerre, Mr Huang, père de 3 enfants âgés respectivement de 9 ans, 4 ans et 6 mois, de passage à Nantes, a été interpellé lors d'un contrôle routier. L'homme, contrôlé avec un taux de 0,6°  a été placé en rétention au CRA de Nantes.

    Hier, le Tribunal Administratif a rejeté son recours.

     
    Risque élevé d’expulsion. Une expulsion ? Un risque pour lui, pour sa femme, mais aussi pour leurs enfants. Surtout les plus petits. Dans le scénario le plus "zen" (en chinois chàn), la famille serait obligée d'acquitter une amende par enfant "supplémentaire" (au-delà du 1er enfant).

     

    Mais le ciel leur tomberait vraiment sur la tête si une autre hypothèse alarmante était vérifiée : le placement des deux enfants les plus petits. Si les tabous sur la politique de l’enfant unique ont commencé d’être levés en Chine, on ne sait pas de façon certaine quelle serait la réaction des autorités chinoises (*)

     


    M. HUANG Ling Guo est entré en France en 1993 et Mme HUANG en 1997.

    Ils ont 3 enfants :

    1/Zidane né en 1999, soit quelques mois après la victoire de l’équipe de France en Coupe du monde…

    2/Laura, née en 2005

    3/Emilie, née en 2007


    Né en 99, Zidane est en CE1 à l’école de Paris, à Auxerre.
    Laura fera sa rentrée… en septembre.

     

    M. HUANG et Mme HUANG ont travaillé longtemps en restauration (traiteur, co-gérant d’un restaurant japonais, à Auxerre). Ils ont eu des papiers en tant que salariés mais les ont perdus car ils ont employé des compatriotes qui leur avaient présenté des faux papiers pour être embauchés ! C’est cette raison qui a conduit la Préfecture à retirer leurs papiers à cette famille. Dans la foulée, le tribunal administratif d’Auxerre a rejeté le recours présenté par M. et Mme HUANG.

     

    M. Huang est au centre de rétention administratif de Nantes, depuis le vendredi 30 mai. Samedi, le juge des libertés et de la détention du TGI de Nantes a prolongé son placement en rétention pour une durée de 15 jours et lundi 2 juin le tribunal administratif de Nantes a rejeté le recours de M. Huang. Il a considéré que ses 15 années de présence en France, son intégration, celle de sa femme et de leurs enfants ne suffisaient pas à ouvrir à cette famille un droit au séjour.

     

    M. Huang ne veut pas retourner en Chine.Il est en France depuis 15 ans et même s’il n’a plus de papiers, il se sent en France comme chez lui.

     

    Zidane, le fils aîné approche de ses dix ans ; dans 3 ans il pourra, par l’intermédiaire de ses parents, demander la nationalité française. Il ne connaît pas la Chine, il n’a connu que la France, parle très bien le français qu’il maîtrise beaucoup mieux que le chinois.

     

    Pour toutes ces raisons, nous estimons que ce père, M. Huang, doit être remis en liberté afin de vivre une vie familiale normale.

     

     

    (*) La politique de l’enfant unique est tantôt critiquée en raison des effets de vieillissement de la population (préoccupations démographiques jamais éloignées des questions financières, en l’occurrence le financement des retraites), tantôt louée, notamment lorsqu’elle permet de valoriser les efforts de la Chine pour lutter contre le réchauffement climatique !

     


  • Ouest France : "L'invivable secret des salariés sans papiers"

    Lundi 02 juin 2008

    L'invivable secret des salariés sans papiers



    Comme à Paris, ils sortent du bois après des années de clandestinité. Ils ont pris contact avec la CGT de Nantes. Ils témoignent de leur quotidien.

    Ils ont la frousse. Plusieurs années qu'ils rasent les murs. Qu'ils bossent et se taisent. Ils sont travailleurs sans papiers. Donner leur prénom ? Deux de ces trois salariés, réunis dans un petit local à Nantes, refusent. On les appellera donc Samba et Ben. Leur âge ? Ils tiquent. Une photo ? N'en parlons pas. Samba raconte : « Je dis même pas à mes amis et à mes collègues que je suis sans papiers. Trop risqué. » Trop peur d'une éventuelle dénonciation.

    Aujourd'hui, certains travaillent et tous ont une promesse d'embauche. « Un contrat ferme comme conducteur de ligne dans l'industrie mécanique », insiste Pascal qui, lui, accepte sans rechigner de livrer son identité. Ils attendent leur régularisation, ce bout de papier qui leur permettra de « faire une famille comme tout le monde, de respirer comme tout le monde ».

    « Pas possible d'avoir des projets »

    « Ma vie se résume à travail, travail, travail, répète Samba, la trentaine. Quand tu es sans papiers, pas possible d'avoir des projets. Je peux acheter des choses, mais pour quoi faire ? Tu te dis : Demain, je serai peut-être plus là, je serai arrêté, renvoyé dans mon pays ». Son pays, le Sénégal que cet étudiant en lettres a quitté voilà huit ans. Fuir la « maison délabrée », le salaire de prof à 200 €. Fuir pour donner le coup de main à sa mère, ses frères et soeurs. « On souffre, mais on aide. C'est ma seule consolation. Quand quelqu'un de ma famille est malade, je peux envoyer de l'argent. »

    Ils sortent leurs fiches de paie, des lettres de l'assurance maladie, un courrier des Impôts... Dans leurs chemises, des masses de documents, comme autant de preuves. « Regardez, je cotise même à la retraite. Je vais pas retourner dans mon pays et laisser six ans de retraite », dit Ben, chef d'équipe dans le bâtiment.

    Pour trouver du boulot, tous sont passés par des agences d'intérim. À chaque fois, il leur a fallu présenter leur pièce d'identité, donner leur numéro de Sécu. À chaque fois, ils ont biaisé. Aidés par ces agences souvent peu regardantes. Suffit de jeter un coup d'oeil sur cette fiche de paie de Samba : son numéro de Sécu s'arrête à sept chiffres. « Vous savez, quand tu fais bien ton travail, elles s'en fichent, elles te donnent des missions », assure Lassen, 41 ans, travailleur illégal durant onze ans, régularisé il y a trois ans après un mariage.

    « Franchement, être sans papiers, ce n'est pas vivre. » Une voiture pour aller bosser ? Impossible, pas de papier, pas d'assurances. Et puis, en voiture, « tu as plus de chance d'être contrôlé ». Donc, à l'image de Samba, prendre le bus et marcher ensuite une grosse demi-heure pour arriver à cette entreprise perdue dans une zone industrielle de l'agglo nantaise. « On me dit souvent : T'as bien les moyens de t'acheter une voiture. Faut trouver une excuse. ».

    Toujours trouver des excuses. Comme Ben, à qui un patron a régulièrement proposé un CDI. Toujours sourire, à ces policiers municipaux, notamment, qu'il voyait, chaque jour, dans le chantier de cette mairie. Toujours accepter les insultes racistes, car mieux vaut courber l'échine que de se rebeller.

    Aujourd'hui, ils espèrent

    « On rentre dans le moule. On dépense en France. On participe à l'évolution du pays et on ne veut pas de nous. Qu'on nous donne une raison valable ! » Lassen ajoute : « On a choisi la France car le slogan Liberté, égalité, fraternité, on le voit de très loin. Il donne envie de venir. Que vous n'aimiez pas les gens qui détruisent votre pays, d'accord, mais nous... »

    Aujourd'hui, aidés par l'association Gasprom et par la CGT, comme à Paris, ils espèrent. « Sans optimisme béat », précise Pascal, Camerounais de 28 ans, arrivé en France voilà trois ans. Leurs employeurs connaissent aujourd'hui leur situation, ils leur ont dit clairement. Combien continuent de la cacher ? En Loire-Atlantique, ils sont seulement une quarantaine à avoir pris contact avec la CGT. À Lille, Toulouse et Bordeaux, un même mouvement s'enclenche.

    Marylise COURAUD et Jean-François MARTIN.

  • Journée d'action européenne le 14 juin contre la directive Retour

    Appel aux signataires de la pétition 

    CONTRE LA DIRECTIVE DE LA HONTE :
    LA MOBILISATION DOIT SE POURSUIVRE

    Le projet de directive retour tel qu'il a été dernièrement modifié et adopté par les représentants des Etats membres le 22 mai est encore plus alarmant que le texte amendé par le Parlement Européen en septembre dernier contre lequel nous nous étions mobilisés.

    Alors que les points suscitant notre inquiétude sur le premier projet subsistent, on note un durcissement du texte. (cf. : www.directivedelahonte.org)

    Le projet de directive doit maintenant être soumis au vote du Parlement européen le 18 juin prochain.
    Devant l'imminence de ce vote, il est important que la mobilisation se poursuive afin que ce projet de directive soit rejeté.


    Campagne de lettres à envoyer aux députés

    Afin que vos élus prennent connaissance de votre opposition à ce projet de directive, nous vous invitons à leur envoyer un email ou une lettre :
    - lettre à envoyer à Manfred Weber, rapporteur de la Commission des Libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures - manfred.weber@europarl.europa.eu
    - lettre à envoyer à Joseph Daul, Président du groupe du Parti Populaire européen - joseph.daul@europarl.europa.eu
    - letter to send to Graham Watson, Président du groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe - graham.watson@europarl.europa.eu
    - lettre à envoyer à Martin Schulz, Président du groupe Socialiste européen - martin.schulz@europarl.europa.eu

    Vous pouvez aussi interpeller les eurodéputés de votre région, toutes les adresses sont sur le site du Parlement Européen.

    Une journée d'action européenne est prévue le 14 juin
    Manifestation à Paris
    Carrefour de l'Odéon - 14 h

    Afin que ces actions soient relayées et soutenues par le plus grand nombre et que la société civile puisse faire entendre sa voix, nous vous invitons à diffuser ces informations le plus largement possible.



    Call to the signatories of the petition

    AGAINST THE OUTRAGEOUS DIRECTIVE:
    THE MOBILIZATION HAS TO BE PURSUED


    The proposal of the return Directive as it was recently amended and adopted by the representatives of Member States on May 22 is even more alarming that the amended text by the European Parliament last September against which we were mobilized.
    (see www.outrageousdirective.org)

    The proposal of Directive must now be submitted to the vote of the European Parliament on the 18th of June 2008.
    As this vote is imminent, it is important that the mobilization continues in order the return Directive is rejected. 


    A campaign of letters to send to the members of the European Parliament

    In order your representatives become aware of your opposition to the Directive, send mails or email to them:
    - letter to send to Manfred Weber, rapporteur of the Committee on Civil Liberties, Justice and Home Affairs - manfred.weber@europarl.europa.eu
    - letter to send to Graham Watson, President of the Alliance of liberals and democrats group in Europe - graham.watson@europarl.europa.eu
    - letter to send to Joseph Daul, President of the EPP-ED group - joseph.daul@europarl.europa.eu
    - letter to send to Martin Schulz, President of the socialist group - martin.schulz@europarl.europa.eu

    A day of mobilization is planned on the 14th of June
    Demonstration in Paris
    Carrefour de l'Odéon - 2 p.m.


    In order that these actions are diffused and supported by the largest number and the civil society can make its voice heard, we invite you to spread the information the most widely.

     

    REGION OUEST - EURODEPUTE(E)S

     

    AUBERT, Marie-Hélène
    Groupe des Verts/Alliance libre européenne

    GUELLEC, Ambroise
    Groupe du Parti populaire européen (Démocrates-chrétiens) et des Démocrates européens

    LE FOLL, Stéphane
    Groupe socialiste au Parlement européen 

    LEFRANÇOIS, Roselyne
    Groupe socialiste au Parlement européen

    MORILLON, Philippe
    Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe

     

    MORIN, Elisabeth
    Groupe du Parti populaire européen (Démocrates-chrétiens) et des Démocrates européens

     

    POIGNANT, Bernard
    Groupe socialiste au Parlement européen 

     

    VAUGRENARD, Yannick
    Groupe socialiste au Parlement européen 

     

     VERGNAUD, Bernadette
    Groupe socialiste au Parlement européen

    de VILLIERS, Philippe
    Groupe Indépendance/Démocratie

     

     

     


     

  • TA : l'inquiétude de Sakri et Hikran

     

    C'est l'incertitude encore pour cette famille d'Azerbaïdjan qui

    passait au Tribunal Administratif vendredi (23).

    Une famille qui tente de s'opposer à son retour

    Sakri et Hikran craignent pour leur vie et celle de leurs enfants.

    Leur intégration ici est connue. Ils sont arrivés en France en 2004.

    Une mobilisation de l'école Maisonneuve où sont scolarisés leurs deux enfants

    a réuni récemment leurs soutiens.

     

    La décision est attendue d'ici la fin juin.

     

     

    Presse : "Presse-Océan" et "Ouest France" du 24 mai 2008

     

     

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  • Libération d'un Kurde de Saint-Nazaire

     

     

    Saint-Nazaire : libération

    d'un sans papiers kurde

    en grève de la faim

      

    Cevdet Akdémir, un maçon kurde sans papier, arrêté à Saint-Nazaire le 2 mai et placé depuis en centre de rétention administrative en région parisienne, est libre. Le tribunal correctionnel de Meaux a jugé illégale l'obligation à quitter le territoire prise à son encontre par la préfecture de Loire-Atlantique. Il l'a aussi relaxé pour son refus d'obtempérer à une convocation au consulat de Turquie, préalable à son expulsion. Il a donc mis un terme à sa grève de la faim entamée le 5 mai. Et continue de demander sa régularisation.

     

     

     

     

  • Pétition pour la maman de Nhi et Duc

    LA PETITION EST EN LIGNE ! 

     

    Belle mobilisation des élèves – leurs copains – de leurs parents et des enseignants de l’Ecole Frédureau : Nga et ses deux enfants, Nhi (6ans) et Duc (5 ans) ont fait connaissance avec leurs soutiens. Ceux de l’école qu’ils connaissaient. Ceux de la ville qu’ils découvraient. Et ils étaient nombreux.

    Arborant fièrement leur banderole, les enfants de l'école ont pris la tête du cortège et dévalé gaiement les rues - plutôt les trottoirs -, en dépit de la présence de motards prêts à leur ouvrir le passage entre tram et circulation - des Hauts Pavés vers la Place Royale : en vue de la fontaine, ils ont à la surprise de tous entonné « la Marseillaise »  en découvrant la statue de Neptune !

    Etait-ce la devise de Nantes qui les inspirait, « Neptune favorise ceux qui partent » ?

    La jubilation du succès de leur première mobilisation/première « manif », les plus âgés n’ayant pas atteint l’âge de raison ?

    Ou l’accueil des Nantais qui s’étaient rassemblés, à l’invitation de la Cimade, pour un 1er Cercle de silence organisé à Nantes ce 20 mai contre l’enfermement des migrants ?

    Alors, ensemble, et dans le silence, nous avons mis Nga, Nhi et Duc symboliquement sous la protection de cette ville, pour qu’ils restent et puissent grandir, ici.

    Pour les grands, une pétition est en ligne.

    Cela fait un moment que je me demande à quel âge on a le droit de signer une pétition. Est-ce 13 ans ?

    Pour l’expulsion, en revanche, pas un jour où l’on puisse oublier. Et si depuis 2003, les occasions n’ont pas manqué, chaque fois on reste hébétés. Aujourd’hui encore, comme un avant goût matitudinal de ce que la France a le projet d’offrir à l’Europe et qui ne se fera pas prier : 5 enfants, tous mineurs, le plus petit – 3 ans, l’aîné 12 – cueillis ce mercredi à l’heure du plombier polonais, avec leurs parents. Ce qui empêcherait d’invoquer l’intérêt supérieur des enfants puisqu’ils ne sont pas séparés de leurs parents ?

    Quand on sait que l’Union européenne s’apprête à approuver – elle l’examinait aujourd’hui - l’expulsion et le bannissement de ses sans-papiers, (dépêche AFP du 21 mai), on est en droit de penser qu’il n’y a pas d’âge pour commencer de poser des questions. 

    IdL

    pour Nhi et Duc ET leur mère Nga, signez ici : Pétition

    Réseau Education Sans Frontières/44

     

    Et un beau reportage sur la mobilisation à l'école Frédureau dans le "7 minutes" de Nantes 7 (minuit) ! 

  • Pas de "bascule" : ni pour les Petits ni pour les Grands !

    C'EST aussi PARCE QUE NOUS N'IMAGINONS PAS DE VOIR JOUER DES ENFANTS DANS UN CENTRE DE RETENTION DERRIERE DES BARBELES QUE NOUS MANIFESTERONS CE SOIR EN SILENCE PLACE ROYALE A 18 HEURES

     

     

    ILLUSTRATION : Lire "Les Infos de Ploërmel

     Infos de Ploërmel

    Familles de sans papiers
    "C'est où chez nous, maintenant ?"
    Juste au bout de la route : il y a quelques mois, ouvrait le centre de rétention administratif de Saint-Jacques-de-la-Lande (35). Une structure où sont enfermés des étrangers sans papiers... et leurs enfants. Ils viennent de toute la Bretagne, tout comme les citoyens qui les aident et que nous avons rencontrés.
     
    © Fanny Lancelin
     
    Absurde. Ils ont l’air totalement absurde, ces deux petits chevaux de plastique sur lesquels aiment se balancer les enfants. Mais que font-ils là ? Que font-ils loin des cours d’écoles, loin des parcs emplis d’arbres et de fleurs ? Que font-ils au milieu du béton, dans ce décor carcéral, derrière une double rangée de grillages et de barbelés ? Ils attendent des petits garçons et des petites filles. Car dans le centre de rétention administratif où sont enfermés ces jeux, près de Rennes, on enferme aussi des enfants. Leur faute : faire partie d’une famille étrangère en situation irrégulière. Comme Moussa qui, avec ses parents et sa sœur Youna, a été retenu une semaine : « Des “retenus”, c’est comme ça qu’on nous appelle, comme les nombres que l’on reporte dans la colonne suivante en calcul à l’école (…). Dans la cour, il y a des petits chevaux montés sur des ressorts, comme dans la cour de récré. On n’est pas montés dessus, car ce n’était pas drôle. »
    Face à ce grillage que mon regard peine à traverser, je comprends à quel point un enfant peut perdre toute joie de vivre dans cet endroit… A mes côtés : Nathalie M’Dela-Mounier et Carole Bohanne, les “mères” de Moussa et Youna : les deux petits Africains sont en effet les personnages d’un livre intitulé “C’est où chez nous ?”, paru aux Oiseaux de papier, la maison d’édition de Ploërmel. Un livre que les deux femmes ont écrit pour dénoncer les conditions bien réelles dans lesquelles vivent les enfants retenus. Elles me font découvrir le centre de rétention breton flambant neuf, qui a ouvert ses portes en juillet 2007.

    Suis-je bien à Rennes ?

    Ce mercredi, nous participons à un parloir sauvage : des associations, mais aussi de simples citoyens, se postent devant les grillages pour parler aux retenus et leur exprimer leur soutien. Les parloirs sauvages ne sont pas interrompus par les gendarmes qui surveillent le centre, s’ils se déroulent dans le calme. Mes yeux restent accrochés à ces petits chevaux de plastique, vides ce jour-là. Suis-je bien en France ? Suis-je bien à Rennes ? «Nous avons toujours voulu raconter l’histoire du centre à travers les yeux d’un enfant, explique Carole Bohanne. La trame, c’est la procédure juridique, jour par jour. Chaque histoire est singulière mais la procédure est toujours la même. »
    Cette procédure, Carole et Nathalie l’ont découverte en même temps qu’elles se rencontraient, en février 2007 : à l’époque, elles manifestent toutes les deux contre l’arrestation de Maliens sans papiers, à Montfort-sur-Meu. C’est là que les deux auteures vivent, travaillent et désormais militent. « On s’est demandé où ils emmenaient les Maliens, se souvient Carole, et on a découvert les centres de rétention. » Inutile d’être avocat ou de faire partie d’une association pour visiter un retenu : connaître son nom suffit. Chaque citoyen peut ainsi apporter un peu de réconfort à ces hommes, ces femmes et ces enfants enfermés parfois pendant un mois entier. « A l’intérieur, l’ambiance est différente d’une prison, c’est pire, assure Nathalie. C’est une espèce de vacuité, d’ennui… Matériellement, ils ne peuvent rien faire ! » Les crayons, livres et feuilles sont interdits, y compris pour les enfants qui n’ont pas non plus de jouets. « Les centres ne sont pas forcément adaptés : pour les bébés, par exemple, au départ il n’y avait aucun matériel. »

    Le paradoxe français

    Cet après-midi-là, sur les soixante retenus, une dizaine échangent avec nous, en français ou en anglais. «J’ai l’impression de voyager sans bouger, raconte Moussa dans “C’est où chez nous ?”, car il y a ici des gens de tous les pays ! » Ils viennent en effet d’Afrique, des Pays de l’Est, d’Asie, du Moyen-Orient… Ils ont été arrêtés dans toute la Bretagne. Certains sont en France depuis très longtemps, comme cet Algérien, installé depuis dix ans : « Je construis la France, moi ! Je travaille, je suis maçon. Je n’ai rien cassé, je n’ai rien volé… Pourquoi je suis ici ? » D’autres sont juste “en transit”, comme Assif, un Afghan qui tente de rejoindre l’Angleterre. Il a été arrêté pour la troisième fois à Saint-Malo et aura passé au total trois mois derrière les grillages. Assif symbolise la perversité de la loi française : « Il ne peut pas être renvoyé dans son pays, explique ainsi Nathalie, car l’Afghanistan fait partie de la liste des “non sûrs”. Le premier pays européen dans lequel il a laissé ses empreintes, c’est l’Autriche : il va donc être expulsé là-bas. »
    Une errance que Nathalie M’Dela-Mounier connaît bien : dans un premier ouvrage, “Sans patrie”, déjà paru aux Oiseaux de papier, elle racontait la traversée périlleuse d’Africains, cherchant à rejoindre l’Espagne dans un canot de fortune. « Depuis l’enfance, ils sont dans l’errance, c’est terrible ! C’est une double peine : l’exil et le rejet. » Milite-t-elle pour une régularisation massive des sans papiers ? «Pas forcément, mais pour la libre circulation, comme nous, Français. C’est un droit. Il faut aussi s’interroger au niveau mondial : qu’est-ce qu’on cautionne qui provoque ça ? Pourquoi viennent-ils ? Parce qu’ils n’ont pas le choix, économiquement ou politiquement ! » Et parce que les politiciens ne manquent jamais d’humour, la construction des centres de rétention serait financée avec les budgets du co-développement, c’est-à-dire l’aide réservée normalement aux pays pauvres ! Paradoxalement encore, d’ici à 2020, des milliers d’émigrants seront nécessaires pour faire fonctionner la France. Pourquoi, alors, rejeter ceux qui vivent et travaillent déjà sur le territoire ? « Parce que le gouvernement veut pouvoir choisir », répond Carole. Ainsi, la préférence est aujourd’hui donnée aux ressortissants des Pays de l’Est, avec qui la France a signé des accords de coopération.

    « C’est où chez nous ? »

    La présence d’enfants peut-elle faire pencher la balance ? Les juges sont-ils plus cléments ? « C’est parfois le dernier rempart contre l’exclusion », reconnaît Carole. Pourtant, dans leur livre, les deux femmes laissent planer le doute… Tandis que nous laissons les retenus à leur triste quotidien, je repense aux derniers mots de Moussa : « Nous rentrons chez nous ? A Saint-Brieuc où nous allons à l’école ? A Berlin où nous avons vécu en arrivant en Europe ? Dans le pays où je suis né mais que mes parents ont fui ? Je me posais la question quand Youna (…) a demandé : Mais Maman, c’est où chez nous ? Et Maman a pleuré. »
    Fanny Lancelin
     
     
    "C'est où chez nous ?" : Nathalie M'Dela-Mounier, Carole Bohanne, Stéphane Cerveau
    "Collection L'Inacceptable", Les Oiseaux de Papier
    www.les-oiseaux-de-papier.com
    lesoiseauxdepapier@wanadoo.fr