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A lire - Page 3

  • Lettre au Président de la République


     

    Lettre écrite par Stéphanie Gonon, petite amie de Jeff Babatunde Shittu, expulsé en fin de semaine dernière... pour l'exemple.

    (publiée dans le journal gratuit METRO  le 04/09/2006)

    Je vous écris pour vous faire part de ma profonde inquiétude concernant la situation actuelle de Jeff Babatunde Shittu. Cet élève de 19 ans, scolarisé au lycée Dorian à Paris, a été expulsé mercredi dernier vers le Nigeria. Vous êtes sans doute au courant de cette situation mais vous n’avez jamais fait part de votre position officielle. Arrivé en France en août 2004 après l’assassinat de sa mère, Jeff s’est rapidement intégré.

    Jusqu’à son expulsion, ce jeune homme était un des meilleurs élèves de sa classe. Aujourd’hui, il manque cruellement à ses nombreux amis ainsi qu’à moi-même. Lui et moi avions des projets d’avenir, nous avions prévu de nous installer ensemble à partir du mois de septembre et de nous fiancer à la fin de l’année. Sans oublier qu’au lycée Dorian, il y aura une chaise vide à la rentrée. Jeff a toute sa place dans cet établissement et bénéficie du soutien de l’ensemble de la communauté éducative.

    Monsieur le Président, il s’agit d’un lycéen et non d’un terroriste, nous sommes un jeune couple plein d’avenir et non une bande de malfaiteurs, il s’agit d’un jeune homme intégré qui porte la France dans son cœur comme tout citoyen français, il s’agit de l’image de notre pays. En expulsant Jeff, ce sont les valeurs de la République qui ont été salies une nouvelle fois. Vous êtes garant de ces valeurs et vous savez que la jeunesse de ce pays est fraternelle et pluriethnique.

    Permettre à Jeff de revenir, c’est lui permettre de finir ses études, de vivre entouré de ceux qui l’aiment, de continuer notre vie de couple. Il ne suffit pas de célébrer la France “black, blanc, beur” à travers notre équipe de foot nationale, il faut aussi la construire au quotidien et cela ne pourra pas se faire si de jeunes lycéens parfaitement intégrés se font expulser. A la rentrée, il y aura une chaise vide au lycée Dorian, nous le répétons. Plusieurs dizaines de lycéens vont être privés de leur camarade, des professeurs vont être privés d’un bon élève et je vais être privée de celui que j’aime. Je m’adresse à vous car vous ne pouvez pas être insensible à cette situation et vous ne pouvez pas douter de l’intégration de ce jeune homme.

    Monsieur le Président, aidez-nous à faire valoir le “tous ensemble” pour que la République métissée que nous chérissons devienne une réalité au quotidien. Dans l’attente d’une réponse de votre part, veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées.


  • La lettre au Préfet relayée dans la Presse

     
    La lettre déposée à l'occasion de la  mobilisation qui, le 24 août dernier, a réuni pas loin de 300 personnes, commence à circuler et à trouver sa place dans les colonnes des journaux. Souhaitons que cette première publication annoncée en annonce bien d'autres sous la forme, par exemple, de lettre ouverte.
     
    Je cite un message reçu ce matin même :
     
     
     
    La Mée va reprendre la lettre au Préfet = 1500 personnes informées.
    Parution le 30 août.
      
    Cordialement
     
    B.Poiraud

  • Dernière Version

    Vous pouvez trouver sur le Blog dans la rubrique "à lire" la dernière version de l'excellent argumentaire de Jean Le Gal : "L'Expulsion des etrangers sans papiers scolarisés pendant les vacances scolaires au crible de la Convention Internationale relative aux Droits de l'Enfant (CIDE)

  • La colère de Lilian Thuram

    Mondial: "Materazzi, c'est une maladie", estime Thuram

    lundi 17 juillet, 19h17

    PARIS (AFP) - Le défenseur de l'équipe de France de football Lilian Thuram, dans un entretien accordé à l'hebdomadaire "Les Inrockuptibles" daté de mardi, affirme avoir compris le coup de tête de Zinédine Zidane sur Marco Materazzi en finale de la Coupe du monde contre l'Italie, sans pour autant le pardonner.

    Dans cet interview, le joueur s'en prend également avec véhémence au ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy et regrette la "sarkoïsation des esprits".

    "On a parlé (avec Zidane) après le match, mais très rapidement", déclare Thuram, détenteur du record de sélections en Bleu. "Materazzi a insulté sa famille, je comprends que Zidane ait réagi. Mais pas sur le terrain, pas sur le terrain... Il s'est trompé, et il sait qu'il s'est trompé. Je ne pense pas que ça ait eu une incidence sur le résultat, pour être clair. Mais bon, Zidane sait qu'il s'est fait piéger."

    Thuram, qui laisse entendre au cours de l'entretien qu'il pourrait poursuivre sa carrière internationale, explique ensuite que les joueurs comme Materazzi nuisent à son sport.

    "De toute façon, Materazzi, c'est une maladie ce type de joueur, ça ne devrait pas exister", estime le joueur de la Juventus. "Ça fait longtemps que je pense ça. Je pense que Materazzi donne une image négative du football, et il n'a pas besoin de ça, parce que c'est plutôt un très bon joueur. Il n'a pas besoin de ça. Au football, on savoure une victoire lorsqu'on la remporte dans les règles. Dans la vie, il y a des règles qu'il faut savoir ne pas respecter. Mais le football, c'est un jeu, et on respecte les règles du jeu. La victoire est encore plus belle si on respecte les règles. Ça sert à quoi de gagner si on triché? Ça ne sert à rien."

    Membre du Haut Conseil à l'Intégration, Thuram, qui retrace pendant l'interview sa carrière et son enfance aux Antilles, s'en prend ensuite au ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. Les deux hommes s'étaient opposés au moment des émeutes dans les banlieues en novembre dernier quand Sarkozy avait proposé de les nettoyer au Kärcher.

    "J'ai explosé parce que ça fait longtemps que c'est dans ma tête, longtemps je me suis dis que certains politiques sont fous, que je me demande quand est-ce qu'ils vont arrêter de manipuler les gens, et surtout pourquoi ils le font", explique Thuram au journal. "Pour un intérêt personnel? Qui serait tellement fort que l'on ne voit pas le mal qui est fait? Que c'est diviser les gens? C'est facile de parler de certaines personnes à d'autres qui ne les connaissent pas. Ça crée des préjugés. Nettoyer au Kärcher? On va nettoyer quoi au Kärcher? Je me disais que peut-être qu'il n'a pas fait exprès, qu'il ne savait pas. Mais après, on a discuté et il sait très bien ce qu'il fait."

    Sarkozy et Thuram s'étaient rencontrés après leur prise de bec.

    "Ce qui est intéressant, c'est que c'est quelqu'un qui ne connaît pas la vie des banlieues, qui ne connaît pas les gens, ni leurs aspirations, leurs sentiments ou leurs difficultés", poursuit Thuram. "Il s'en moque. Lui, il ne parle que de numéros et de chiffres, mais ce n'est pas ça la vie. Malheureusement, la majorité des gens ne s'y connaît pas non plus et il y a de la peur: du coup, il passe pour un sauveur, il rassure. C'est simple comme bonjour. Et le problème, c'est que ça marche, parce que plus c'est simple, plus ça marche. Donc les gens se laissent avoir, d'autant plus que de l'autre côté personne n'a de message contradictoire. Et lorsqu'on parle des jeunes de cités et de banlieues, il faudrait voir de qui l'on parle, parce qu'il y a beaucoup de gens en France qui habitent dans les banlieues. De qui parle-t-on? Et les médias véhiculent toujours les mêmes messages."

    Très remonté contre le ministre, Thuram s'emporte ensuite contre les expulsions de personnes en situation irrégulière sur le territoire français.

    "Le problème, c'est qu'on parle de la "lepénisation" des esprits, mais il y a aussi une "sarkoïsation" des esprits!", souligne l'ancien joueur de Monaco. "Personne ne le dit. Un truc de fous: on est en France, un pays dit civilisé et l'on accepte que des gens soient expulsés, j'allais dire "déportés". On va chercher des enfants à l'école pour les expulser: je ne comprends pas qu'on accepte ça. Dans quel pays vit-on? Dans quel monde veut-on vivre? J'ai rencontré des parents dont les enfants ont peur lorsqu'ils sont à l'école. C'est quelque chose qui est en train de s'immiscer dans la société petit à petit et qui voudrait que ceux qui n'ont pas de papiers aillent mourir ailleurs." AP

  • Argumentaire contre les expulsions d'enfants scolarisés

    Notre ami Jean Le Gal nous a récemment adressé un excellent argumentaire construit par Sophie Graillat, membre de l'ONG DEI-France, (Défense des Enfants International) pour la défense des enfants. Elle y cite les articles de la Convention internationale des droits de l'enfant et met en face la réalité de ce que subissent les familles et les jeunes, pour mieux illustrer la violation de la CIDE. Selon Jean Le Gal, ce texte constitue une base argumentaire solide pour l'action des militants auprès des préfets et pour les avocats.

     

    Profitons de l'occasion pour remercier officiellement et de tout coeur Jean Le Gal, Maître Robiou du Pont, Christiane Taubira, Marie-Hélène Aubert, Emmanuel Terray et Cécile Petident pour leur contribution exceptionnelle à la réussite de la table ronde-forum organisée, en grande partie, autour de cette question de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant.

     

  • Lu dans le Quotidien du Médecin du 30 juin 2006

    Familles étrangères menacées d’expulsion

    Le combat d’un médecin

    A Nantes, le Dr Jean-Luc Landas s’efforce, avec d’autres parents ou enseignants, de venir en aide à des familles étrangères. Malgré les « assouplissements » annoncés par Nicolas Sarkozy, la fin de l’année scolaire, le 4 juillet, devrait se traduire par l’expulsion de centaines de ces familles.

    Cliquez pour voir l'image dans sa taille originale
    Le Dr Landas ne défend "pas des dossiers, mais des personnes"(Photo O. Quarante)

    DE NOTRE CORRESPONDANT

    EN CES DERNIERS jours de juin, les nerfs de Jean-Luc Landas, médecin-anesthésiste au CHU de Nantes, sont mis à rude épreuve. Le 4 juillet, ce sera le début des vacances scolaires. Mais ce devrait être également le commencement d’une période d’expulsion de plusieurs centaines*, voire plusieurs milliers, de familles étrangères sans papiers dont les enfants sont scolarisés en France. Cette date marque en effet la fin du sursis accordé en octobre dernier par le ministre de l’Intérieur aux familles pour permettre aux enfants de terminer l’année scolaire.

    Plus que jamais, Jean-Luc Landas, 57 ans, se démène avec les autres membres du collectif local Enfants étrangers citoyens solidaires, tous parents d’élèves ou enseignants, pour soutenir les enfants scolarisés et leurs parents menacés d’expulsion. Il faut trouver dans l’urgence des hébergements aux familles priées de quitter leur logement (foyer ou appartement), première étape avant une reconduite à la frontière. Il faut réactiver les réseaux pour les héberger quelques nuits. Il faut aussi organiser les parrainages qui se dérouleront le 1er juillet partout en France, comme autant d’actes de «désobéissance civile» à travers lesquels on s’engage à protéger les élèves et leur famille susceptibles d’être expulsés.

    A Nantes, c’est le Dr Landas qui coordonne les parrainages. Peut-être sera-t-il lui-même parrain, lui qui dit «ne pas défendre des dossiers, mais des personnes». Ce ne serait alors, pour ce praticien hospitalier, que le prolongement d’une aventure qui a commencé il y a plus de deux ans quand, avec trois autres parents d’élèves, il crée un collectif pour venir en aide à deux familles expulsables dont les enfants sont scolarisés dans la même école que les siens.

    Un an après, nouvelle école, nouvelle confrontation avec une réalité qui s’impose à lui. «En septembre 2005, nous avons appris que deux enfants dormaient dans les parcs de la ville avec leurs parents, explique le médecin. Arrivée en 2001, cette famille angolaise avait dû quitter le douzième hôtel qu’elle habitait car elle venait d’être déboutée de sa demande de droit d’asile. Avec un autre parent, nous avons profité d’une réunion de l’association des parents d’élèves pour lancer la mobilisation. Une collecte a été organisée et nous avons pu payer une chambre d’hôtel. Comment pouvions-nous ne rien faire? Le plus jeune des enfants, Jordan, qui avait alors 2ans, était devenu très agressif. Il avait d’ailleurs été hospitalisé durant l’été pendant une semaine pour des problèmes de respiration.»

    La grande générosité qui s’exprime autour de la famille de Jacques, le père, militant du parti d’opposition angolais, permet de tenir près de cinq mois. «La situation devenait très difficile, reconnaît Jean-Luc Landas. On ne pouvait pas indéfiniment continuer ainsi. La régularisation de la famille ne venait toujours pas, malgré une promesse d’embauche comme plâtrier et les efforts pour s’intégrer. L’hôtel nous relançait au téléphone pour payer nuit après nuit! Et puis, à force d’insistance, un logement a pu leur être proposé.»

    Les deux enfants, Vera et Jordan, étant nés en France, la famille Ngoma devrait bénéficier du réexamen de sa situation prévue par une circulaire toute récente de Nicolas Sarkozy, et d’une régularisation. Pour Jean-Luc Landas, si la mesure venait à être concrétisée, «ce serait une victoire qui est bonne à prendre pour les familles concernées. Ce serait la preuve que notre lutte est efficace. Mais, cette décision laisse de côté la grande majorité des sans papiers».

    > OLIVIER QUARANTE

    * Au début de juin, le ministère de l’Intérieur chiffrait à 750 le nombre de familles sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière. A ces familles, il faut ajouter celles qui n’ont reçu qu’une invitation à quitter le territoire, celles pour lesquelles la procédure de régularisation est en cours et les jeunes majeurs concernés.

    Un médiateur, une manif

    Nicolas Sarkozy a nommé un médiateur pour «harmoniser la politique dans l’ensemble des départements», mais il insiste sur le fait que la situation des parents sans papiers d’enfants scolarisés doit être étudiée au cas par cas, ce que prévoit la circulaire adressée aux préfets le 14 juin. «Si, en plus de l’inscription dans les écoles, qui est un droit, vous donnez le droit à la régularisation, vous créez alors une nouvelle filière d’immigration légale que plus personne ne pourra maîtriser. A l’arrivée, vous aurez l’augmentation du racisme et de la xénophobie», a plaidé le ministre de l’Intérieur.

    A l’approche de la fin des classes, en tout cas, la mobilisation en faveur des élèves sans papiers et des familles et contre le projet de loi sur l’immigration s’accentue. Les parrainages se multiplient, une pétition a été lancée et une grande manifestation est prévue à Paris, samedi, au départ de la Bastille, à l’appel du Réseau éducation sans frontières* et du collectif Uni(e)s contre une immigration jetable (qui réunit de très nombreuses organisations et associations, parmi lesquelles Médecins du monde, le Syndicat de la médecine générale, le Syndicat des médecins inspecteurs de santé publique et l’association Primo Levi).

    * www.educationsansfrontieres.org.

    Une structure pour l’accès aux soins

    Le petit Jordan est né en France. Mais, comme il a des parents étrangers, son séjour d’une semaine à l’hôpital de Nantes, l’été dernier, n’a pas été suivi d’une prise en charge sociale et médicale. Il a été laissé dans la nature, malgré ses traumatismes physiques et psychologiques. Pourtant, une structure existe : la permanence d’accès aux soins de santé (Pass). Mission : repérer et lever les difficultés d’accès aux soins. Elle dépend du CHU et compte, en plus de la douzaine de généralistes libéraux qui y assurent des vacations, deux infirmières et deux assistantes sociales. La Pass a été créée à Nantes en 1999, conformément à une loi de 1998. Les étrangers représentent 80 % des 5 000 à 6 000 passages enregistrés chaque année. «Deux tiers d’entre eux ont une situation de logement instable, souligne le Dr Christian Agard, son responsable. Nous avons mené une petite étude sur les enfants. Une moitié concernait des Roms. Une sous-évaluation de la souffrance psychique était évidente, comme une dénutrition chronique et une insuffisance de la couverture vaccinale.»

    «Ce que l’on craint le plus, ajoute le médecin, c’est le renoncement aux soins.Et ça, tout le monde le paie plus tard. C’est la réalité du terrain. C’est pourquoi nous sommes préoccupés par le durcissement des conditions d’octroi de l’aide médicale d’Etat.»

    Le Quotidien du Médecin du : 30/06/2006

  • Article sur la Cimade de Nantes dans Ouest-France

    Ouest-France

    Nantes

    mardi 27 juin 2006

    « L'étranger est stigmatisé, il fait peur »

    L'association d'aide aux émigrés, la Cimade, a lancé sa campagne « Assez d'humiliation ! » pour faire évoluer les regards sur les étrangers.

    Mickaël Garreau, président de la Cimade à Nantes et Armel Lardeau, vice-président de l'association, aident les migrants étrangers dans leurs démarches juridiques.

    Qu'est-ce que la Cimade ?

    Armel Lardeau, vice-président de la Cimade à Nantes : La Cimade est une association nationale qui existe depuis 1939. À Nantes, nous sommes entre 35 et 40 bénévoles. Nous aidons les migrants sur leur parcours juridique en France. Nous les conseillons et les orientons. Nous intervenons aussi auprès des étrangers placés en prison ou en centre de rétention (centre où sont placés les sans-papiers en attendant leur expulsion). Nous faisons aussi de l'alphabétisation en langue française.

    Vous lancez la campagne « Assez d'humiliation ! Les migrants sont notre monde ». En quoi consiste-elle ?

    Armel Lardeau : La campagne à trois optiques : dénoncer, sensibiliser la population et proposer des solutions alternatives juridiques. Nous avons un an et demi pour faire cela. Dans un premier temps, nous allons informer un maximum de citoyens sur la réalité des migrants au niveau de leur quotidien et de l'administration, pour casser les mythes qui existent. L'étranger est stigmatisé, il fait peur. Il est temps de changer les mentalités. Les propositions alternatives juridiques que nous allons faire sont construites sur ce que nous voyons lors de nos permanences juridiques. Ces propositions sont un support de réflexion et de débat. Nous ne pouvons pas écrire les lois, mais nous pouvons sensibiliser les Français qui, eux, peuvent interpeller les partis politiques.

    Justement, quelles actions de sensibilisation sont prévues ?

    Mickaël Garreau, président de l'association : Au niveau national, la Cimade a lancé une pétition sur son site de campagne www.assezdhumiliation.org. Au niveau local, nous organisons un débat après la projection du film « L'Afrance », le vendredi 30 juin, à 20 h, au cinéma Katorza, à Nantes. Nous serons aussi présents au Forum mondial des droits de l'homme du 10 au 13 juillet prochain, à la Cité des congrès de Nantes, où nous allons exposer des photographies sur les centres de rétention, pour montrer à quoi ils ressemblent.

    Pour tous renseignements :

    Cimade Nantes, 3 rue Amiral-du-Chauffault,

    tél : 02 40 71 69 73, mail : cimade.nantes@wanadoo.fr et sur www.cimade.org

    Permanences juridiques les lundi et jeudi de 17 à 19 h.

  • Une journaliste canadienne à Nantes autour du Collectif

    Susan Sachs, la journaliste canadienne du Globe and Mail (quotidien de Toronto), nous a découverts par le biais du blog.

    Elle arrive demain soir à Nantes.

    Je me suis engagé à l'accueillir à la gare et si d'autres personnes sont disponibles, je serais heureux qu'elles nous rejoignent.

    Mme Sachs souhaite, à l'issue d'un entretien sur l'histoire du Collectif Enfants Etrangers, assister à notre réunion et en profiter pour rencontrer familles parrainées et parrains.

    Avis à toutes celles et tous ceux qui voudront bien témoigner.

  • "Des enfants obligés de quitter la France"

    Bonjour !

    Une lecture pour 8-12 ans (abonnement) Presse Milan fait son "Evénement", en Une et p.6 Les clés de l'actualité junior N-521 du 1er au 7 juin 2006 : "L'événement de la semaine : 10 000 enfants étrangers scolarisés en France pourraient bientôt etre expulsés"

     p.6 article signé Agnès Mérel pleine page

    Titre de l'article : "Des enfants obligés de quitter la France"

    Chapô : 10 000 enfants étrangers, qui vont à l'école en France, pourraient repartir dans leur pays à la fin de l'année scolaire

     

    Encadrés :

    Comprendre : L'immigration clandestine

    encadré : 10 000 enfants clandestins

    encadré (définitions : clandestin, préfet, immigration)

     

    Peut-être, s'il passait entre les mains de tous les enfants, et des enseignants, pourrait-on relancer l'idée de dessin autour de cette actu ? Je le fais circuler dans notre école André Lermite et plus si affinités.

    Cordialement

    IdL
  • Contacts du jour avec la presse

    La presse aujourd'hui encore s'est largement fait écho de la mobilisation nantaise autour des familles que le Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires a choisi de soutenir jusqu'à leur régularisation globale.

    Après les contacts de France-Inter (Marie-Christine Ledu), RMC, France Bleu Loire Océan de ces derniers jours, nous avons même aujourd'hui été contactés par un journaliste de la BBC International qui cherchait (et a trouvé) une famille d'origine russe pour recueillir des témoignages.

    Après les contacts de Cécile hier avec Le Monde (où sera publié très prochainement le portrait d'une famille nantaise), de quelques-uns d'entre nous avec Presse Océan et Ouest-France qui ont consacré plusieurs pages aux actions menées autour des enfants scolarisés (notamment autour de la solidarité qui pousse des parents d'élèves de plus en plus nombreux à loger des familles à la rue), c'est une journaliste de La Vie que nous avons pu accompagner toute la journée dans ses rencontres entre Nantes et St-Sébastien pour un long papier à paraître prochainement. La semaine prochaine, un journaliste de Politis consacrera lui aussi une page à la situation nantaise. J'allais oublier Libération dans son édition d'hier, les télés locales et les autres ...

    Nous avons même été approchés, mardi soir, par une journaliste du Figaro.

    A suivre ... d'autres belles surprises s'annoncent !!!

  • Le Collectif Enfants Etrangers dans le Monde de l'Education du mois de juin

    Une page est consacrée ce mois-ci à la mobilisation autour des enfants et jeunes sans-papiers scolarisés  à Nante et en Loire-Atlantique dans le dernier numéro du Monde de l'Education. Un article signé Olivier Quarante.

  • Dans Le Monde du 30 mai, L'Eglise réformée de France s'alarme ...

    L'Eglise réformée de France s'alarme du projet de loi sur l'immigration

    LE MONDE | 29.05.06 | 13h58 • Mis à jour le 29.05.06 | 13h58

    L'Eglise réformée veut ainsi marquer qu'elle reste vigilante à l'égard du projet de loi Sarkozy sur l'immigration en cours d'adoption.

    Jean-Charles Tenreiro, président du conseil régional de l'ERF pour la région parisienne, a annoncé que trois lieux de culte chrétiens - un catholique, un protestant et un orthodoxe - ouvriraient des "accueils" pour les étrangers sans-papiers, pendant le passage du projet de loi devant le Sénat, entre le 6 et le 9 juin. Des accords passés au plan local, avec des paroisses, devraient permettre à cette démarche oecuménique inédite de voir le jour.

    Cependant, le pasteur Tenreiro, qui avait accueilli des sans-papiers dans son temple des Batignolles dans le 17e arrondissement de Paris, en 1998, veut clairement situer le cadre de cette action : "Je n'ai pas une vision romantique de l'immigration. Je ne me situe pas dans un soutien inconditionnel. Ce qui est important pour nous, c'est de faire prendre conscience aux membres de nos Eglises que, derrière le débat sur l'immigration, il y a des hommes et des femmes, des sujets de droit que nous côtoyons tous les jours, parfois même sur les bancs de nos lieux de culte..."

    De nombreux pasteurs en région parisienne constatent, en effet, que beaucoup de leurs fidèles se recrutent chez les personnes issues de l'immigration. Au temple des Batignolles, par exemple, la chorale est presque entièrement constituée d'Africains. Symboliquement, des membres du conseil national de l'ERF ont reçu, vendredi 26 mai, une délégation de collectifs de sans-papiers en marge du synode.

    Xavier Ternisien

    Article paru dans l'édition du 30.05.06

  • Lu dans La Dépêche du Midi, le 23 mai 2006

    Article paru le 23/05/2006

     

    IMMIGRATION. APRÈS L'ÉCOLE, L'EXPULSION? EN FRANCE, 10000 ENFANTS DONT LES PARENTS SONT EN SITUATION IRRÉGULIÈRE, RISQUENT D'ÊTRE RENVOYÉS DANS LEUR PAYS D'ORIGINE À PARTIR DU 1ER JUILLET. FACE À LA MENACE, DES COLLECTIFS SE FORMENT.

    Enfants expulsés: le tollé

    Sarah, Inès, Kheira, Djamila, Rachel, Samuel, sont des enfants comme les autres. Des écoliers comme les autres. Sauf qu'aux yeux de la loi, ce sont des étrangers en situation irrégulière. Et, dans quelques semaines, ils risquent d'être arrachés à la France de force. Pour être expulsés vers leur pays d'origine. Reconduits à la frontière, comme le prévoient les textes, dans toute leur sécheresse administrative.

    Au plan national, on estime à plus de 10 000 le nombre d'enfants « expulsables ». Pourquoi ? Parce que leurs parents venus d'Afrique, d'Asie, d'Europe de l'Est ou d'ailleurs, sont dépourvus de titres de séjour. La stricte application de la loi pourrait amener un départ sans délai. Mais, dans une circulaire du 31 octobre 2005, le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, a demandé aux préfets de suspendre jusqu'aux grandes vacances, les expulsions des jeunes majeurs scolarisés et des parents sans papiers d'enfants intégrés dans le milieu scolaire, afin de permettre aux élèves de terminer leur année d'études. D'ici au 1er juillet, donc, si les préfectures respectent cet engagement public, aucune « sortie » précipitée du territoire ne devrait être provoquée avant cette date couperet. Mais, la solidarité s'organise sans attendre dans les milieux scolaires, associatifs, syndicaux et avec l'appui de nombreux élus, pour éviter à ces « enfants en sursis » un brutal retour dans des pays où ils pourraient se trouver en danger…

    « Nous les prenons sous notre protection », clame le Réseau Éducation sans frontières (RESF), en tête de l'appel lancé le 27 avril dernier. Une pétition qui a recueilli plus de 12 000 signatures en ligne. À Toulouse, RESF fait école en lançant le parrainage des écoliers sans papiers. Plus d'une vingtaine de personnalités du monde politique, universitaire, culturel, artistique, ont accepté spontanément de prendre des enfants sous leur aile, pour tenter d'éviter l'expulsion à la date fatidique. Jean-François Mignard, président de la Ligue des Droits de l'Homme de la Haute-Garonne, insiste sur « la nécessaire fonction de veille de détection et d'information » à mettre en œuvre pour traiter les cas en amont, chaque fois que cela est possible. RESF se mobilise aussi pour « accélérer le processus de régularisation des dossiers en attente». Ainsi, précise Jean-François Mignard, « au collège de Saint-Jean, le cas d'une enfant ukrainienne, affectée par de gros problèmes de santé, a pu être réglé favorablement ».

    Pour Jean-François Mignard, la tâche est considérable et le temps presse. Il redoute en effet « l'ouverture prochaine d'un centre de rétention de 140 places à Toulouse ». Cette structure, qui sera inaugurée à la mi-juin, est prévue pour assurer l'accueil des familles…avant l'expulsion. Une raison supplémentaire de faire monter la pression, avant un été à hauts risques .

    Pierre Escorsac


    TÉMOIGNAGE. CETTE ÉCOLIÈRE TOULOUSAINE POURRA RESTER EN FRANCE.

    Un mouvement exemplaire pour Sarah

    «Nous nous sommes rendu compte que les parents de Sarah étaient expulsables presque par hasard, tant cette famille était discrète, raconte Brigitte Massat, la directrice de l'école élémentaire Etienne-Billière à Toulouse. Nous avions organisé une classe transplantée en Espagne. Et le père nous a alors expliqué qu'il était impossible que Sarah passe la frontière, car elle n'avait pas de papiers».

    L'histoire de Sarah est exemplaire. Son père, algérien, a dû fuir son pays sous la menace des islamistes. Et n'avait pas obtenu le statut de réfugié, malgré les menaces de mort qui pesaient sur lui.

    Lorsqu'il fut convoqué à la préfecture, c'est une mobilisation exceptionnelle qui s'est réalisée autour de Sarah. Pour personne, il n'était question d'arracher cette petite fille brillante et joyeuse à son école et à son prochain passage en sixième.

    « Nous nous sommes rapprochés des associations, poursuit Brigitte Massat. Dans l'école, tous les adultes ont fait front. Les dix enseignants, les personnels techniques de la mairie de Toulouse, l'équipe du centre de loisirs, les parents d'élèves, tous ont été unanimes.» Une mobilisation appuyée par le réseau Éducation sans Frontière, la Ligue des Droits de l'Homme et une cause plaidée en haut lieu par les élues socialistes du quartier, Yvette Benayoun-Nakache et Martine Martinel.

    Quelques jours plus tard, le préfet régularisait le dossier : Sarah pourra rester en France avec sa famille. Mais l'équipe enseignante reste très vigilante, et prête à remonter au créneau :

    «Je sais qu'il y a deux autres enfants dans le même cas, rien que dans mon école, assure Brigitte Massat. Et il y a 195 écoles à Toulouse, les collèges, les lycées...»

    Des dizaines de petites Sarah...

    D. D.


    TÉMOIGNAGE.EXPULSABLE DEMAIN.

    Inès, lycéenne de 18 ans : «Ils ne veulent pas de moi»

    « Une carte de séjour, c'est rose et jaune et j'en rêve… grave ». Inès, 18 ans, sans carte de séjour est expulsable dans deux jours. « J'avais 13 ans, lorsque je suis arrivée de Tunisie en France avec maman, mes frères et ma petite sœur. Nous retrouvions mon père. On allait enfin vivre tous ensemble et être heureux. »

    Cinq ans après, le rêve d'Inès s'est brisé. Il ne reste plus aucune trace de l'adolescente douce et timide arrivée à Toulouse en 2000. C'est une jeune femme révoltée qui raconte : « J'étais tellement contente de venir vivre en France. Je me disais que c'était le pays où je voulais vivre, où j'allais vivre et me promener avec mes parents. »

    À l'arrivée sous un soleil de plomb dans le port de Marseille succèdent les images de « cauchemar de l'explosion d'Azf ».

    MAUVAIS JOURS

    Un appartement soufflé, une petite sœur blessée, des parents complètement affolés, une perte d'audition pour Inès… Les nuits d'Inès, 18 ans depuis le mois de mars, sont peuplées de « ce souvenir terrible » et de ce mauvais tour que lui joue la France. « Un beau pays, sauf qu'ils veulent pas de moi ».

    Depuis le début de l'année, les mauvais jours se répètent pour cette élève en classe de comptabilité dans un lycée professionnel de Toulouse. Sans carte de séjour, elle n'a pu trouver les stages correspondant à sa spécialité.

    Toutes les démarches entreprises auprès de l'administration n'ont pas abouti. Désespérée, Inès, qui fait l'objet d'une reconduite à la frontière applicable d'ici à deux jours, a déjà tenté par deux fois d'en finir avec la vie. « Puisque je n'existe pas, autant que je n'existe plus… »

    À la maison, pas un jour sans parler de la carte de séjour après laquelle elle court tout comme son père sans-papiers qui travaille en France depuis 23 ans. « Sarkozy a bien dit que ceux qui travaillaient et avaient un logement seraient régularisés… »

    Martine Cabanne


    GRAND SUD. DE NOUVEAUX CAS DANS LA RÉGION.

    Mobilisation de la maternelle au lycée

    En raison des apports de population et d'une démographie exponentielle, Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Perpignan, sont évidemment exposées à la menace d'expulsion qui pèse sur des enfants étrangers scolarisés. Mais, contrairement à ce que l'on pourrait penser ce phénomène n'est pas seulement urbain. Il commence à gagner les départements du Grand Sud.

    A ALBI, TARBES ET CARCASSONNE

    Ainsi, hier soir à Albi, une réunion d'information était organisée par le réseau d'éducation sans frontières et des associations de parents d'élèves, pour sensibiliser l'opinion. « Nous avons sept familles concernées dans le Tarn, avec des mineurs scolarisés », nous a confié une porte-parole du mouvement de soutien. Les Hautes-Pyrénées sont également en première ligne dans ce débat. À Tarbes, un couple russe avec deux enfants de 3 et 11 ans, attend d'être fixé sur son sort. Mais c'est à Lannemezan que se concentrent les problèmes avec une maman venue d'Azerbaïdjan avec son enfant scolarisé en primaire, un couple afghan avec un bébé et un adolescent, un couple albanais avec un enfant en maternelle, un couple arménien avec un enfant. A Foix, on se borne à déclarer que « plusieurs familles sont concernées ».

    En revanche, la question est ouvertement posée à Carcassonne à travers quatre cas : une Marocaine, qui va passer son bac au lycée professionnel Charles Cros, deux Marocains de 20 ans et une jeune algérienne de 10 ans scolarisée à Pech-Marie. En Haute-Garonne, on évalue à une centaine d'enfants et d'adolescents le nombre d'écoliers clandestins.

    À Cugnaux, un collectif s'est créé autour de Kheira, 4 ans dont les parents algériens demandent depuis 5 ans, l'asile territorial. Une réunion de mobilisation est prévue pour le lundi 29 mai à 18 h 30 à la maternelle Eugène-Montel. P.E.


    BILLET

    Un peu nos enfants

    Dominique Delpiroux

    Le Sud regarde vers le Nord avec des yeux fous d'espoir et un ventre affamé. Ils sont prêts à mourir dans les mers des Canaries ou sur les barbelés du Maroc pour échapper à la famine. On comprend. Mais un pays comme la France peut-il ouvrir grand ses portes ? Le débat est déchirant, car chacun sait que cela est impossible. L'immigration mériterait un vrai débat citoyen. Cela éviterait aux extrémistes de s'en emparer. Il faudrait y mettre en balance la responsabilité de notre pays vis à vis des nations pauvres et notre capacité à pouvoir accueillir dignement ceux qui veulent travailler chez nous.

    En attendant, appartenir à l'Humanité nous oblige à avoir un regard bienveillant sur ces enfants qui, grâce à l'école de la République, sont devenus un peu les nôtres.


    LA LOI

    Le texte se durcit

    Pour lutter contre l'immigration clandestine, s'applique la loi de novembre 2003 relative au séjour des étrangers en France. Ce texte prévoit notamment l'expulsion de personnes en situation irrégulière. La dernière en date remonte au 15 mai avec un « vol groupé » Paris-Bucarest, de 22 ressortissants roumains. Celui qui cache un sans papiers encourt 5 ans de prison et 30 000 € d'amende.

    Dans le cadre de la nouvelle loi Sarkozy, dite de « l'immigration choisie », le ministre de l'Intérieur souhaite doubler les expulsions effectives d'étrangers sans papiers en 2006. Ce qui porterait le nombre de reconduits à la frontière à 26 000, sachant que 10 000 enfants scolarisés seraient concernés.
  • Double page dans Libération du 19 mai 2006

    Libération consacre une double page aux actions menées partout en France comme à Nantes dans le sillage du Réseau Education Sans Frontières. A celles et ceux qui douteraient encore de l'ampleur du mouvement de résistance qui s'annonce autour des écoles, des collèges et des lycées je conseille la lecture de cet article.

    En outre, on y trouvera l'interview d'une maman nantaise dont la petite fille est scolariés à l'école Molière, bien connue du Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires.

    Et n'oubliez pas de signer les pétitions si ce n'est déjà fait. A ce jour, celle du Réseau Education Sans Frontières totalise pas moins de 24000 signatures ... et en attend 100 000. A vec toutes les signatures papiers que Charles doit envoyer, on se rapprochera du compte !!!

     

     

    Immigration
    Expulsions : la resistance fait école


    De plus en plus d'élus, de parents d'élèves, se disent prêts à
    cacher les enfants étrangers menacés d'expulsion le 30 juin.



    Par Olivier BERTRAND et Catherine COROLLER et Gilbert LAVAL
    vendredi 19 mai 2006


    Mariam Sylla devrait bientôt revenir en France. La préfecture du Loiret a annoncé mercredi que cette Malienne sans papiers, expulsée vers son pays d'origine avec ses deux enfants, allait bénéficier d'une autorisation provisoire de séjour. Pour la famille Sylla, la mobilisation des associations de défense des
    droits de l'homme et des enseignants de l'école où étaient scolarisés ses enfants a payé. Elle a contraint Nicolas Sarkozy à reculer. Mais pour une Mariam Sylla, combien de départs sans retour ? En octobre, le ministre de l'Intérieur a publié une circulaire accordant un sursis à expulsion jusqu'au 30 juin 2006 aux parents en situation irrégulière dont les enfants sont scolarisés, ainsi qu'aux jeunes majeurs en cours d'études. La fin du délai de grâce approche. Des milliers de familles sont donc à brève échéance menacées de reconduite à la frontière, même si les enfants sont nés en France. D'où la vigilance accrue du Réseau éducation sans frontières (RESF) et des associations de défense des sans-papiers.



    Le 11 mai, RESF a appelé les citoyens à «parrainer, protéger et même héberger» les jeunes et leurs familles, quitte à enfreindre la loi. La pétition «Nous les prenons sous notre protection» a recueilli 24 000 signatures. Partout, comme à Toulouse et Lyon, la mobilisation s'organise.



    Toulouse parraine

    «Nous ne laisserons pas commettre ces infamies en notre nom.» Hélène Dugros partage ce mot d'ordre parce que 7 élèves sur 15 de sa classe d'accueil d'enfants étrangers à Blagnac (Haute-Garonne) sont menacés d'expulsion. Barbara Jeanneau, parente d'élève FCPE du collège des Chalets à Toulouse, est aussi d'accord. Bernard Dedeban, enseignant de la FSU, aussi.
    Des universitaires, le chanteur Magyd Cherfi et la romancière Marie Didier, itou. Les élus PS, Verts, PCF, Lutte ouvrière et Motivé-es de même. Ils sont les premiers d'une centaine de personnes à s'engager à être parrains. «Les grandes et belles déclarations ne me suffisent plus, assure l'élu Vert Pierre Labeyrie. Je prends le risque de contrevenir à la loi.» L'engagement est effectivement sans ambiguïté : «Nous apporterons (à ces enfants et leurs parents) notre soutien, notre protection. S'ils nous demandent asile, nous ne leur fermerons pas notre porte, nous les hébergerons et les nourrirons; nous ne les dénoncerons pas à la police.» Cette entrée assumée dans l'illégalité peut se définir comme un acte de désobéissance civile. Un des parrains, l'élu Alternatif François Simon, fait d'ailleurs partie des faucheurs d'OGM, condamné avec l'altermondialiste José Bové et le Vert Noël Mamère. «Il est temps d'entrer dans l'action concrète, affirme le communiste Bernard Marquié.



    «Le danger est l'anonymat, explique Jean-François Mignard, responsable la Ligue des droits de l'homme et animateur du RESF. L'existence de parrains peut assurer une certaine couverture.» Une cinquantaine de familles sans papiers sont d'ores et déjà recensées par la déléguée régionale de la Cimade, Yamina Vierge. Le parrainage devrait du coup prendre des allures de cérémonie orchestrée par des maires en écharpe tricolore, le 1er juillet, lendemain de la fin de l'année scolaire. Car la crainte est forte à Toulouse de voir «la chasse aux sans-papiers et leurs enfants reprendre» à cette date, d'autant qu'un nouveau centre de rétention devrait justement être ouvert.

    Lyon cache

    Depuis bientôt un mois, des parents d'élèves se relaient sur les pentes de la Croix-Rousse pour cacher une jeune femme et héberger ses enfants, expulsables car récemment arrivés en France. La police est venue un matin d'avril dans le petit hôtel où Samira, Azérie d'origine arménienne (lire ci-dessus), logeait avec Alex (10 ans) et David (7 ans). L'aîné a eu le réflexe de se cacher sous un lit. Les policiers sont repartis, car la France ne peut expulser la mère seule. RESF s'est mobilisé et des personnalités l'ont rejoint (Dan Frank, Jacques Tardy, Bertrand Tavernier, Philippe Meirieu, Mano Solo...).

    Le 19 avril, lorsque la mère a reçu une convocation en vue de son expulsion, le collectif est passé à l'action. Un noyau d'une vingtaine de parents d'élèves s'est constitué. Samira est cachée quelque part dans Lyon avec David, que des parents viennent chercher le matin pour le conduire à l'école. Alex est abrité par une autre famille. «C'est très angoissant, confie une maman qui accueille Alex. On se demande souvent comment il faut réagir pour ne pas mettre les enfants en danger, si des policiers s'approchent.» Alex a appris par coeur un numéro de téléphone. Si des agents tentent de l'arrêter, il doit partir en courant, puis appeler ce numéro. Quelqu'un viendra le chercher. Le mouvement rallie une grande majorité de parents ni militants, ni spécialement sensibilisés au sort des sans-papiers. «Le fait que l'information arrive par nos propres enfants est essentiel», dit Christine, mère d'élève.

    En juillet, pour les trois écoles des pentes de la Croix-Rousse, 27 familles risquent de se trouver dans la même situation. Avec 62 enfants qu'il faudra peut-être cacher.


    http://www.liberation.fr/page.php?Article=383276

  • Droit de réponse à Marie-Françoise Clergeau

    En préambule à la mise en ligne sur le blog, le 15 mai dernier, d'un communiqué de presse rédigé par Mme Clergeau, députée de Loire-Atlantique, j'émettais l'hypothèse d'une prise de position en partie inspirée par l'approche d'échéances électorales.

    Madame Clergeau m'a fait parvenir la réaction suivante : 

     

    Je tiens tout d'abord à vous remercier d'avoir relayé ma prise de position sur la loi sur l'immigration sur le blog du Collectif des Enfants étrangers.

    Permettez-moi cependant une réaction à vos propos introductifs qui suggèrent clairement une prise de position motivée par l'approche d'échéances électorales.

    Je tiens donc à vous rappeler que mes engagements sur ces questions et mes prises de position ne sont pas récentes. Pour ne parler que de cette législature, dès 2003 je me suis exprimée dans la presse sur la question du droit d'asile, la lenteur des procédures administratives et les difficultés d'hébergement des demandeurs d'asile. Je dénonçais alors la précarité de la situation des demandeurs d'asile et confrontais les déclarations du Gouvernement avec la réalité du terrain.

    En 2005, je suis de nouveau intervenue pour dénoncer les méthodes du Ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy qui, suite aux violences urbaines, rétablissait de fait la double peine pour les étrangers en situation régulière.

    Le 22 novembre 2005, à l'Assemblée nationale, au cours de la séance des Questions au Gouvernement, j'ai interpellé le Gouvernement quant à sa décision de remettre en cause le droit aux prestations familiales de parents étrangers vivant en France de façon régulière mais n'étant pas en mesure de prouver le respect de la procédure de regroupement familial pour leurs enfants.  J'ai alors dénoncé l'obsession du Gouvernement de réduire toujours davantage les droits des étrangers en France.

    Par ailleurs, depuis 1997, en qualité de députée, je suis intervenue au cas par cas, auprès des autorités compétentes, Préfet et Ministre, pour soutenir des dizaines de dossiers individuels de personnes étrangères en attente de titre de séjour, pour des problèmes de logement, pour faire face à des situations des plus précaires.

    Vous comprendrez donc, compte tenu des convictions qui sont les miennes et des actions engagées, que je puisse réfuter le caractère électoraliste que vous attribuez à mes démarches.

    Non, les élus ne déterminent pas leurs actions en fonction des seules échéances électorales à venir, mais selon leurs engagements et leurs convictions politiques !

    Bien cordialement

    Marie-Françoise Clergeau
    Députée de Loire-Atlantique

  • Communiqué de presse de MF Clergeau, députée de Loire-Atlantique

    Décidément, les prises de position qui vont plutôt dans le bon sens se multiplient à vive allure, preuve que notre travail de longue haleine (couplé -ne soyons quand même pas angéliques, puisque Mme Clergeau invite ses lecteurs à ne pas l'être- à l'approche d'échéances électorales) commence à porter quelques fruits.

    Espérons que nous pourrons compter sur toutes les personnalités locales, départementales et régionales à l'occasion du grand temps fort du mois de juin ... et trouver ensemble des solutions durables aux problèmes de logement qui font la détresse d'un grand nombre de familles sur Nantes, dans l'agglomération, le département et la région.

    Une rencontre avec les parlementaires socialistes du département est prévue dans les semaines qui viennent. Elle suivra celle qui nous attend le jeudi 18 mai au Cabinet de M. Auxiette au Conseil Régional.

    Nous en profiterons pour renouveler haut et fort notre invitation.

    Marie-Françoise Clergeau
    Députée de Loire-Atlantique

    Nantes, le 15 mai 2006





    La loi sur l'immigration
    une loi électoraliste, inhumaine et inefficace


    " Je dénonce fermement le projet de loi relative à l'immigration et à l'intégration en cours d'examen à l'Assemblée nationale.
    C'est le deuxième texte sur le même sujet en moins de trois ans. C'est un cruel constat d'échec pour le Ministre de l'Intérieur qui était déjà à l'origine du texte précédent en 2003 et dont la totalité des décrets n'a même pas été publiée. Ce projet de loi répond en réalité à une stratégie personnelle de Nicolas Sarkozy qui instrumentalise le thème de l'immigration pour des visées électoralistes, On est bien loin de l'intérêt général.
    Ce qui n'est pas acceptable dans le discours et les intentions du Ministre de l'intérieur c'est de considérer l'immigration comme une seule donnée statistique en faisant abstraction de toutes les situations humaines et en oubliant qu'il s'agit d'hommes, de femmes et d'enfants. Le Ministre remet ainsi gravement en cause les fondements de notre République. Où sont la Liberté, l'égalité et la Fraternité dans de tels discours ?
    Je suis très inquiète de la situation des enfants scolarisés à Nantes et de leurs parents. A de nombreuses reprises je suis intervenue auprès du Gouvernement pour que des solutions soient trouvées car il est pour le moins paradoxal d'accueillir des enfants étrangers dans nos écoles, de leur permettre d'apprendre le français, de s'intégrer dans la vie scolaire, associative et sportive pour enfin chercher à les reconduire hors de notre territoire en dehors de toute considération humaniste. Tout dossier doit être à nouveau examiné en tenant compte notamment de la situation d'intégration de chaque famille.
    Bien entendu, il ne s'agit pas à l'inverse de tomber dans un discours angélique. Il faut se préoccuper des conditions dans lesquelles notre pays est capable d'accueillir des étrangers sur son territoire avec le souci de conditions de vie dignes en essayant de mieux maîtriser les flux migratoires.
    Mais pour cela il n'est point besoin de tout confondre : l'immigration régulière, le regroupement familial, le droit d'asile, l'immigration irrégulière.
    La loi de Monsieur Sarkozy ne va rien régler, au contraire, en durcissant les conditions d'immigration elle va encourager l'immigration irrégulière. Elle va notamment empêcher la régularisation de résidents de plus de dix ans, empêcher leur processus d'intégration et les placer dans une situation inextricable : ni expulsable, ni régularisable les condamnant ainsi au travail clandestin, au logement indigne et à la précarité.
    Il est de notre responsabilité d'élu d'y opposer un discours responsable, équilibré et respectueux des valeurs humanistes de notre pays."

    Marie-Françoise Clergeau

  • L'école La Fontaine de St Sébastien soutient Mme K. et ses enfants

    Un long article dans Ouest-France de samedi 13 mai sur la situation à l'école Jean de La Fontaine où la mobilisation s'organise autour de Mme K. et de ses cinq enfants. Pour le lire, faites un détour par l'album photos du blog.

    Dans son édition régionale, France 3 a également évoqué ce nouveau foyer de mobilisation.

    Une fois encore, les enseignants (à l'instar du directeur de l'école) sont en première ligne dans la mobilisation, soutenus par notre Collectif naturellement, la FCPE et les Verts en la personne de sa présidente départementale qui nous a récemment alertés sur la situation.


  • Article de Presse Océan du 13 mai 2006

    Lisez l'article de Presse Océan de ce jour adressé par Frédérique de l'école André Lermite. Je l'ai placé dans l'album photos.

  • Le Collectif Enfants Etrangers à la une du webzine Fragil

     L'an dernier, Marion du webzine Fragil a suivi plusieurs réunions du Collectif.

    Le dernier numéro du Webzine a mis dans sa dernière édition le Collectif à sa une 

    http://www.fragil.org/agenda/#194 .

    Merci à Marion et à son équipe de leur solidarité. 

  • Vient de paraître : Écoliers, vos papiers !

    Ecoliers vos papiers, par Anne Gintzburger avec le Réseau éducation sans frontières.

    Lundi 8 mai, nombre d'entre nous a pu entendre l'auteur de cet ouvrage au journal 13/14 h de France Inter.

    La menace de l’expulsion pèse chaque jour sur des élèves scolarisés en France, parce qu’ils sont étrangers et enfants de sans papiers. Cette enquête rapporte des histoires d’enfants d’immigrés autour desquels le soutien s’organise et rappelle les dangers qui guettent les mineurs livrés à eux-mêmes ou expulsés.

    ISBN : 2-08-069020-5
    EAN : 9782080690203

    Date de parution : 03.05.2006
    Prix : 18,00 €
    Format : 14 x 22 cm / 304 pp.

    source : editions.flammarion.com