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Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires - RESF44 - Page 42

  • Conférence de presse le 26 mai devant l'école Molière de Nantes

    CONFERENCE DE PRESSE LE VENDREDI 26 MAI A 14H DEVANT L'ECOLE MOLIERE DE NANTES

    Appel de parents d'élèves de l'école Molière à soutenir Richard Reznikov scolarisé à l'école.
    Sa mère russe Anna Reznikov Novikova a reçu le 19 mai un arrêté de reconduite à la frontière.
    Maître Boezec, son avocat, a déposé un recours mercredi qui sera étudié au tribunal administratif dans les prochains jours.
    La conférence de presse aura lieu devant l'école Molière (2 rue du Cheval Blanc, derrière l'Hôtel La Pérouse) à 14 h avec le soutien du Collectif Enfants Etrangers.

    Tous les membres actifs et sympathisants du Collectif sont invités à soutenir par leur présence cette initiative.

    Contact pour les parents d'élèves:
    Béatrice Bourgeois 02.40.89.54.71 / 08.70.29.72.59 / 06.78.89.16.42

  • Soutien de Jacques Gaillot

    Présent à nos côtés l'an dernier dans les rues de Nantes en compagnie d'Albert Jacquard et de Michel Toubiana, Jacques Gaillot nous fait régulièrement part de son soutien à une mobilisation qu'il suit de très près.

    La dernière expression de son soutien date de ce matin même. Je me permets de la relayer sur le blog.

     

    Cher ami Frédéric,
    Je lis toujours vos messages et me tiens au courant de vos incessants combats.
    Merci de ce que vous faites pour tous ces enfants.
    Je suis à vos côtés.
    Amicalement
    Jacques Gaillot

     

  • Compte-rendu de la réunion du 23 mai 2006

    Ce compte-rendu (oeuvre de notre Grand Charles à nous) est un récapitulatif des différentes actions menées par le collectif au cours de la semaine écoulée mais surtout des semaines à venir : pour de plus amples infos et commentaires, se reporter au blog.

    L'actualité des prochains jours

    1) urgence école MOLIERE.

    C'est l'info du jour: appel à mobilisation pour soutenir une famille Russe en France depuis 5 ans.

    Enfant scolarisé à MOLIERE en maternelle.

    Conférence de presse vendredi 26 mai à 14h devant l'école.

    2) agenda de la semaine.

    A noter sur vos tablettes :

    - mobilisation devant le collège Le Hérault à St Herblain lundi 29 mai à partir de 18h.en soutien à une femme seule avec 3 enfants.

    Conférence de presse lundi 29 mai à 18 h.

    - ouverture des Rencontres Théâtrales Jeunes à ONYX St Herblain du lundi 29 mai au jeudi 1er juin ; à l'initiative du CLACPE ( comité de liaison des asso et conseils de parents d'élèves) . Cette année notre collectif a été choisi et est invité à présenter ses actions.

    Temps forts : lundi soir à partir de 19h30 et jeudi 1er juin avec discours des "officiels" à 22h. Une bonne occase pour faire signer les pétitions.

    - rappel pour les rêveurs : réunion du collectif mardi 30 mai école de la rue Noire quartier Viarme/Hauts Pavés ( tram: Poitou ) dès 17h30.

    - rassemblement mercredi 31 mai, Place du Commerce 18h à l'initiative du collectif "Unis contre une immigration jetable" pour protester contre le nouveau projet de loi sur l'immigration ( déjà adopté par l'Assemblée Nationale qui doit être débattu au Sénat le 6 juin).

    3) plus tard dans le calendrier.

    - participation aux journées de l'économie sociale et solidaire : "Ecossolies 2006" du 8 au 10 juin prochains. Restent à définir les modes d'action et de participation (à voir le 30).

    - présence du collectif le 17 juin place du Bouffay pour l' incontournable "fête" des langues : un RDV solidaire et interculturel avec banderoles et belles calligraphies.

    - et bien sûr le 1er juillet qui n'est plus le 25 juin, journée d'actions à portée régionale (voire nationale…) avec une grande mobilisation programmée à Beaulieu en bordure du Conseil Régional.

    Un temps fort en présence d'élus, de personnalités, de militants…

    Mais aussi d'artistes, de comédiens, … pour refuser l'après 30 juin et ses conséquences.

    On discute du projet mardi 30 mai ; Toutes les idées sont les bienvenues.

    Les temps forts de la semaine écoulée.

    1) mobilisation à l'école Léon Blum :

    ou l'exemple d'une mobilisation particulièrement réussie

    des parents d'élèves, des élus, des enseignants, en tout une grosse centaine de personnes assises sur des bancs d'écoliers; pour une classe improvisée sur un rond-point du Cours des 50 otages.

    Avec ce slogan: "Aucune chaise vide dans nos écoles à la rentrée 2006" ; une nouvelle initiative largement couverte par la presse et les médias.

    2) mobilisation au collège Gaston Serpette :

    Là aussi la solidarité des parents et des équipes pédagogiques permet provisoirement d'assurer le soutien d'une famille menacée.

    Un engagement relayé par la presse locale.

    3) congrès départemental FCPE

    La FCPE qui soutient depuis de nombreux mois les actions du collectif, a voté samedi 20 mai une motion exigeant des conditions d'hébergement et d'accueil décentes pour les enfants scolarisés sans papiers, mais a exigé également la régularisation de l'ensemble des familles.

    4) compte rendu du RDV au Conseil Régional.

    Une délégation du collectif à été reçue par le vice président du C.R. Alain Gralepois pour une nouvelle fois alerter les instances locales quant à l'urgence de la situation des familles déboutées, (des lycéens jeunes majeurs isolés en particulier) et demander la mise à disposition de locaux pour l'organisation de la journée du 1er juillet.

    Il a aussi été évoqué le cas des lycéens sans papiers concernés également par les mesures d'expulsion.

    Pour l'heure, aucune réponse à nos demandes n'est parvenue au Collectif mais en ce domaine comme en toute autre chose, nous ne sommes pas du genre à perdre espoir.

    A mardi !!!

    Prochaine réunion

    Mardi 30 mai à partir de 17h30 à l'école de la rue Noire, quartier Viarme/Hauts Pavés ( tram: Poitou ).

     

  • Le RESF et l'écrivain Dan Frank invités de Radio Com sur France Inter

    De 8 H 20 à 9 H 00, ce matin du 26 mai Armelle Gardien du RESF et l'écrivain Dan Frank ont pu lancer un large appel de détresse en vue du 30 juin, évoquant l'engagement des multiples collectifs locaux tels que le nôtre.

     Sur la liste du RESF, j'ai saisi cette réaction d'Isabelle Mire du Collectif de Beauvais ; elle me semble refléter parfaitement l'esprit et l'atmosphère de l'émission de ce matin que vous pouvez sans doute encore écouter sur le site de radio france :

    "J'en profite aussi pour tirer mon chapeau à Armelle et Dan Franck qui s'en sont très bien sortis ce matin sur France Inter. J'ai trouvé les questions particulièrement vachardes, et si cela reflète l'état d'esprit d'une bonne partie de la population , c'est plutôt inquiétant. Par contre, les réponses faites par Armelle et Dan étaient claires et posées, sans agressivité  et dans l'esprit qu'a le Réseau en faveur des enfants sans papiers et leur famille. L'appel à signer la pétition a été relayé,  Pas de langue de bois dans les réponses aux auditeurs : la lecture du livre d'Anne Gintzburger "Ecoliers vos papiers" serait un remède à conseiller à certains d'entre eux...
     
    Isabelle Mire

     

  • Belle mobilisation au Collège Gaston Serpette

    Je te fais part de "notre actualité". La collecte en solidarité à la  famille que nous aidons collège G. Serpette et rue Noire a bien  fonctionné. Nous avons eu aussi un bon suivi presse (Article dans Presse-Océan ci-joint dans l'album des mobilisations) et un passage sur Nantes 7. Un journaliste de Télénantes m'a interviewé longuement, ils programment une émission jeudi 1er juin  (Emission de débat Oui mais non). Je l'ai invité à solliciter des  politiques y compris et surtout UMP tendance Sarkozy pour qu'un débat  s'instaure au niveau politique. Ils ont aussi sollicité la préfecture.
    Je devrais y participer.

    Bruno SUNER - parent FCPE du Collège Gaston Serpette

  • A la recherche des recettes de cuisine des enfants étrangers

     

    Lors des deux dernières réunions du mardi, la proposition d'Isabelle De Liffiac de l'école André Lermite a fait son chemin et convaincu le plus grand nombre.
    Reste à mettre en oeuvre cette idée lumineuse qui consiste en la fabrication d'un "Illustré de cuisine des sans-papiers". Pour ce faire, via le blog je re-lance un appel pour que des recettes des pays dont sont originaires les familles menacées soient écrites/saisies et transmises par mail soit directement à Isabelle ( ideliffiac@yahoo.fr) , soit directement au Collectif (collectifenfantsetrangers@yahoo.fr). Cette oeuvre une fois réalisée pourra être vendue (par exemple à l'occasion du grand temps fort de fin juin/début juillet) et les bénéfices reversés pour des nuits d'hôtel ete autres modes de logement qu'il nous faudra assurer cet été encore.

     

    Etant donné les délais/disponibilité de l'imprimeur de la Rue Blanche qui accepterait de s'associer à cette démarche,  il faut appeler les gastronomes du collectif a recueillir et "évaluer" la qualité/faisabilité des recettes au plus vite. On a aussi évoqué l'idée de donner en francais et dans la langue d'origine (kurde, azéri, arabe,...) le nom des ingrédients (transcription latinisée), ce qui implique un effort de notation et de vérification (ortho, typo) de celles et ceux qui recueilleront les "recettes", histoire de ne pas faire ce boulot, au dernier moment, chez l'imprimeur (surcoût !).

     On en reparle mardi prochain, à 18 h 00 à l'école de la Rue Noire ... mais n'attendez pas mardi pour recueillir des recettes auprès de nos amis du monde dans les écoles.

  • Le Collectif Enfants Etrangers invité d'honneur des Rencontres Théâtrales Jeunes à l'Onyx de St Herblain du 29 mai au 1er juin

    Le Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires invité d'honneur

    des Rencontres Théâtrales Jeunes du lundi 29 mai au jeudi 1 er juin.

     

    Participez nombreux !!!

     

    Le Comité de Liaison des Associations et Conseils de Parents d'Elèves (Clacpe) est chargé tous les ans depuis sa création, il y a de nombreuses années, de tenir le bar des Rencontres Théâtrales Jeunes, qui se déroulent à Onyx- St Herblain, cette année du lundi 29 mai au jeudi 1 juin.
    Il s'agit pour des groupes d'élèves des établissements scolaires de Nantes et St Herblain de présenter leurs spectacles de théâtre ou de danse pendant la semaine.

    Le Clacpe reverse tous les ans les bénéfices des ventes du bar à une association, et cette année, c'est notre Collectif qui sera l'heureux élu. Nous nous efforcerons donc d'être présents à l' Onyx lors de la première et de la dernière soirée, et nous nous sommes d'ores et déjà engagés à fournir tous les documents, tracts et pétitions qui permettront de nous faire mieux connaître ; un espace sera réservé à l'exposition de panneaux résumant, coupures de presse à l'appui, nos deux ans et demi d'action dans et autour des écoles de Nantes et du département.


    L'accueil se fait à partir de 19 h 30, et les soirées se terminent environ vers 22 h 00. Sauf celle du jeudi, qui s'achève sur le discours de la municipalité de St Herblain à 22 heures. Pour ceux qui veulent "traîner", une boom avec tous les intervenants.

    Merci à Christine Barbarin, secrétaire du Clacpe, de cette généreuse initiative.


  • Article du 24 mai dans le journal 20 minutes

    Les sans-papiers à nouveau soutenus
    20 Minutes - Nantes | édition du 24.05.06


    La mobilisation contre l'expulsion des familles sans-papiers ne s'essouffle pas. Hier, le collectif Enfants étrangers-citoyens solidaires, accompagné de dizaines de parents d'élèves de l'école primaire Léon-Blum ont manifesté leur soutien à quatre enfants dont les parents ont été déboutés de leur droit d'asile. Baptisée « chaises vides », l'opération vise à « interpeller les pouvoirs publics pour que la situation de ces familles soit régularisée et qu'il n'y ait pas de chaise vide dans les classes à la rentrée 2006 ».  T. H.
  • Texte de la motion de soutien votée par la FCPE 44

    Le congrès départemental de la FCPE de Loire-Atlantique, réuni à Vallet le 20 mai 2006, a voté la motion suivante :


    La FCPE 44 exige que les enfants des familles sans papiers bénéficient de conditions d’accueil, d’hébergement et de scolarisation décentes, dès lors qu’ils vivent sur le territoire français .

    La FCPE 44 demande également la régularisation de ces enfants et de leur famille, les conditions de vie ne pouvant être décentes que dans ce cas.

     

    Elle soutiendra toutes initiatives et mobilisations allant dans le sens d’un soutien à ces enfants et à leur famille.

     

     A Vallet le 20 mai 2006

  • Mobilisation réussie à l'école Léon Blum ce soir

    Un petit mot pour celles et ceux qui n'ont pu participer à la mobilisation-réunion de ce soir devant l'école Léon Blum.

    Nous avons compté jusqu'à 100 personnes au plus fort d'une mobilisation qui s'est tenue, en heure de pointe, aux abords de l'un des grands ronds-points du Cours des 50 otages ceint pour l'occasion d'une couronne de chaises vides portant le nom d'enfants menacés.

    Les parents d'élèves et enseignants de l'école Léon Blum avaient bien fait les choses pour alerter sur le sort de 4 enfants de cette école menacés d'expulsion ou/et sans logement.

    A noter une bonne couverture médiatique côté télévisions (M6, Nantes 7 & Télénantes pour l'émission "Oui mais non" enregistrée le 1er juin sur la question qui nous est chère : celle des enfants et jeunes scolarisés menacés d'expulsion) et presse écrite, la présence de plusieurs élus locaux et autres collaborateurs d'élus, membres d'associations (LDH, MRAP, FCPE, Collectif "Unis contre une immigration jetable", FIDL, SOS Racisme ...).

    En attendant le compte-rendu de la réunion qui s'est tenue en plein air sur des bancs sortis pour l'occasion de l'école, retenez le principe adopté d'une réunion hebdomadaire désormais organisée (chaque mardi) dans ou autour de l'une ou l'autre des écoles mobilisées. Nous avons malheureusement l'embarras du choix.

    Mardi prochain, 30 mai, c'est l'école de la Rue Noire qui accueillera une réunion essentiellement consacrée à la réussite et à l'organisation du temps fort de fin d'année scolaire dont la date définitive a finalement été arrêtée au 1er juillet.

    Un grand moment : celui où Awa, élève de l'école André Lermite nous a présenté le dessin qu'elle a réalisé pour soutenir Ali, menacé dans son école.

  • Alerte à l'école Molière

    Bonjour,
     
    je suis parent d'élève à l'école Molière de Nantes et on a réellement besoin d'une mobilisation FORTE pour soutenir la mère de Richard Reznikov. Elle a reçu le 19 mai un arrêté de reconduite à la frontière. Son avocat, maître Boëzec, va déposer un recours demain mercredi qui sera étudié au tribunal administratif soit vendredi, soit lundi ou mardi. Il faudrait vraiment que la salle d'audience soit pleine ... mais ça va vraiment être très difficile car l'école est fermée jusqu'à lundi matin à cause du pont.
    Cette famile est arrivée il y a 5 ans en France. Cette année Richard est en moyenne section à l'école Molière et l'année dernière il était en petite section à Sully.
    Je vous tiendrai au courant dès que je saurai la date et l'heure exacte de l'audience.
    Merci de faire circuler l'info.
    Béatrice Bourgeois

  • Vu et entendu sur France 2 : JL Debré soutient une famille d'Evreux

    Vu sur France 2, édition du 22 mai.
    JL Debré, France 2, Journal télévisé pour ceux qui n'ont pas vu le sujet, voici le lien :
    Grève a l'ecole contre l'expulsion d'une angolaise - Evreux (soutenue par les enseignants, cous perturbés...). Voir la fin, la déclaration de soutien de JL Debré : "C'est un engagement qu'on a pris devant moi (ne ne pas expulser Carmen et sa mere). Si jamais on manquait a la parole ce serait inacceptable de la part de l'Etat et du représentant de l'Etat"

    Elle a fait l'objet le 6 octobre d'un arrêté d'expulsion qui a été annulé le 29 octobre par le tribunal administratif de Rouen puis rétabli le 3 mai par la cour d'appel de Douai. "Depuis cette mère vit cachée car elle risque l'expulsion à tout moment", précise une source du collège.


    "Compte tenu de l'émotion suscitée dans la communauté éducative et de la position des élus de la ville, j'ai accepté qu'il n'y ait pas d'expulsion", a indiqué le préfet de l'Eure après un entretien avec le député-maire UMP d'Evreux, Jean-Louis Debré, par ailleurs président de l'Assemblée nationale.

    Les agents du collège se disent "déçus" par la décision du préfet. "Même si dans l'immédiat, la famille n'est pas expulsée, elle ne peut rien construire pour l'avenir tant en matière de logement que de travail", estime leur porte-parole.
  • Lu dans La Dépêche du Midi, le 23 mai 2006

    Article paru le 23/05/2006

     

    IMMIGRATION. APRÈS L'ÉCOLE, L'EXPULSION? EN FRANCE, 10000 ENFANTS DONT LES PARENTS SONT EN SITUATION IRRÉGULIÈRE, RISQUENT D'ÊTRE RENVOYÉS DANS LEUR PAYS D'ORIGINE À PARTIR DU 1ER JUILLET. FACE À LA MENACE, DES COLLECTIFS SE FORMENT.

    Enfants expulsés: le tollé

    Sarah, Inès, Kheira, Djamila, Rachel, Samuel, sont des enfants comme les autres. Des écoliers comme les autres. Sauf qu'aux yeux de la loi, ce sont des étrangers en situation irrégulière. Et, dans quelques semaines, ils risquent d'être arrachés à la France de force. Pour être expulsés vers leur pays d'origine. Reconduits à la frontière, comme le prévoient les textes, dans toute leur sécheresse administrative.

    Au plan national, on estime à plus de 10 000 le nombre d'enfants « expulsables ». Pourquoi ? Parce que leurs parents venus d'Afrique, d'Asie, d'Europe de l'Est ou d'ailleurs, sont dépourvus de titres de séjour. La stricte application de la loi pourrait amener un départ sans délai. Mais, dans une circulaire du 31 octobre 2005, le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, a demandé aux préfets de suspendre jusqu'aux grandes vacances, les expulsions des jeunes majeurs scolarisés et des parents sans papiers d'enfants intégrés dans le milieu scolaire, afin de permettre aux élèves de terminer leur année d'études. D'ici au 1er juillet, donc, si les préfectures respectent cet engagement public, aucune « sortie » précipitée du territoire ne devrait être provoquée avant cette date couperet. Mais, la solidarité s'organise sans attendre dans les milieux scolaires, associatifs, syndicaux et avec l'appui de nombreux élus, pour éviter à ces « enfants en sursis » un brutal retour dans des pays où ils pourraient se trouver en danger…

    « Nous les prenons sous notre protection », clame le Réseau Éducation sans frontières (RESF), en tête de l'appel lancé le 27 avril dernier. Une pétition qui a recueilli plus de 12 000 signatures en ligne. À Toulouse, RESF fait école en lançant le parrainage des écoliers sans papiers. Plus d'une vingtaine de personnalités du monde politique, universitaire, culturel, artistique, ont accepté spontanément de prendre des enfants sous leur aile, pour tenter d'éviter l'expulsion à la date fatidique. Jean-François Mignard, président de la Ligue des Droits de l'Homme de la Haute-Garonne, insiste sur « la nécessaire fonction de veille de détection et d'information » à mettre en œuvre pour traiter les cas en amont, chaque fois que cela est possible. RESF se mobilise aussi pour « accélérer le processus de régularisation des dossiers en attente». Ainsi, précise Jean-François Mignard, « au collège de Saint-Jean, le cas d'une enfant ukrainienne, affectée par de gros problèmes de santé, a pu être réglé favorablement ».

    Pour Jean-François Mignard, la tâche est considérable et le temps presse. Il redoute en effet « l'ouverture prochaine d'un centre de rétention de 140 places à Toulouse ». Cette structure, qui sera inaugurée à la mi-juin, est prévue pour assurer l'accueil des familles…avant l'expulsion. Une raison supplémentaire de faire monter la pression, avant un été à hauts risques .

    Pierre Escorsac


    TÉMOIGNAGE. CETTE ÉCOLIÈRE TOULOUSAINE POURRA RESTER EN FRANCE.

    Un mouvement exemplaire pour Sarah

    «Nous nous sommes rendu compte que les parents de Sarah étaient expulsables presque par hasard, tant cette famille était discrète, raconte Brigitte Massat, la directrice de l'école élémentaire Etienne-Billière à Toulouse. Nous avions organisé une classe transplantée en Espagne. Et le père nous a alors expliqué qu'il était impossible que Sarah passe la frontière, car elle n'avait pas de papiers».

    L'histoire de Sarah est exemplaire. Son père, algérien, a dû fuir son pays sous la menace des islamistes. Et n'avait pas obtenu le statut de réfugié, malgré les menaces de mort qui pesaient sur lui.

    Lorsqu'il fut convoqué à la préfecture, c'est une mobilisation exceptionnelle qui s'est réalisée autour de Sarah. Pour personne, il n'était question d'arracher cette petite fille brillante et joyeuse à son école et à son prochain passage en sixième.

    « Nous nous sommes rapprochés des associations, poursuit Brigitte Massat. Dans l'école, tous les adultes ont fait front. Les dix enseignants, les personnels techniques de la mairie de Toulouse, l'équipe du centre de loisirs, les parents d'élèves, tous ont été unanimes.» Une mobilisation appuyée par le réseau Éducation sans Frontière, la Ligue des Droits de l'Homme et une cause plaidée en haut lieu par les élues socialistes du quartier, Yvette Benayoun-Nakache et Martine Martinel.

    Quelques jours plus tard, le préfet régularisait le dossier : Sarah pourra rester en France avec sa famille. Mais l'équipe enseignante reste très vigilante, et prête à remonter au créneau :

    «Je sais qu'il y a deux autres enfants dans le même cas, rien que dans mon école, assure Brigitte Massat. Et il y a 195 écoles à Toulouse, les collèges, les lycées...»

    Des dizaines de petites Sarah...

    D. D.


    TÉMOIGNAGE.EXPULSABLE DEMAIN.

    Inès, lycéenne de 18 ans : «Ils ne veulent pas de moi»

    « Une carte de séjour, c'est rose et jaune et j'en rêve… grave ». Inès, 18 ans, sans carte de séjour est expulsable dans deux jours. « J'avais 13 ans, lorsque je suis arrivée de Tunisie en France avec maman, mes frères et ma petite sœur. Nous retrouvions mon père. On allait enfin vivre tous ensemble et être heureux. »

    Cinq ans après, le rêve d'Inès s'est brisé. Il ne reste plus aucune trace de l'adolescente douce et timide arrivée à Toulouse en 2000. C'est une jeune femme révoltée qui raconte : « J'étais tellement contente de venir vivre en France. Je me disais que c'était le pays où je voulais vivre, où j'allais vivre et me promener avec mes parents. »

    À l'arrivée sous un soleil de plomb dans le port de Marseille succèdent les images de « cauchemar de l'explosion d'Azf ».

    MAUVAIS JOURS

    Un appartement soufflé, une petite sœur blessée, des parents complètement affolés, une perte d'audition pour Inès… Les nuits d'Inès, 18 ans depuis le mois de mars, sont peuplées de « ce souvenir terrible » et de ce mauvais tour que lui joue la France. « Un beau pays, sauf qu'ils veulent pas de moi ».

    Depuis le début de l'année, les mauvais jours se répètent pour cette élève en classe de comptabilité dans un lycée professionnel de Toulouse. Sans carte de séjour, elle n'a pu trouver les stages correspondant à sa spécialité.

    Toutes les démarches entreprises auprès de l'administration n'ont pas abouti. Désespérée, Inès, qui fait l'objet d'une reconduite à la frontière applicable d'ici à deux jours, a déjà tenté par deux fois d'en finir avec la vie. « Puisque je n'existe pas, autant que je n'existe plus… »

    À la maison, pas un jour sans parler de la carte de séjour après laquelle elle court tout comme son père sans-papiers qui travaille en France depuis 23 ans. « Sarkozy a bien dit que ceux qui travaillaient et avaient un logement seraient régularisés… »

    Martine Cabanne


    GRAND SUD. DE NOUVEAUX CAS DANS LA RÉGION.

    Mobilisation de la maternelle au lycée

    En raison des apports de population et d'une démographie exponentielle, Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Perpignan, sont évidemment exposées à la menace d'expulsion qui pèse sur des enfants étrangers scolarisés. Mais, contrairement à ce que l'on pourrait penser ce phénomène n'est pas seulement urbain. Il commence à gagner les départements du Grand Sud.

    A ALBI, TARBES ET CARCASSONNE

    Ainsi, hier soir à Albi, une réunion d'information était organisée par le réseau d'éducation sans frontières et des associations de parents d'élèves, pour sensibiliser l'opinion. « Nous avons sept familles concernées dans le Tarn, avec des mineurs scolarisés », nous a confié une porte-parole du mouvement de soutien. Les Hautes-Pyrénées sont également en première ligne dans ce débat. À Tarbes, un couple russe avec deux enfants de 3 et 11 ans, attend d'être fixé sur son sort. Mais c'est à Lannemezan que se concentrent les problèmes avec une maman venue d'Azerbaïdjan avec son enfant scolarisé en primaire, un couple afghan avec un bébé et un adolescent, un couple albanais avec un enfant en maternelle, un couple arménien avec un enfant. A Foix, on se borne à déclarer que « plusieurs familles sont concernées ».

    En revanche, la question est ouvertement posée à Carcassonne à travers quatre cas : une Marocaine, qui va passer son bac au lycée professionnel Charles Cros, deux Marocains de 20 ans et une jeune algérienne de 10 ans scolarisée à Pech-Marie. En Haute-Garonne, on évalue à une centaine d'enfants et d'adolescents le nombre d'écoliers clandestins.

    À Cugnaux, un collectif s'est créé autour de Kheira, 4 ans dont les parents algériens demandent depuis 5 ans, l'asile territorial. Une réunion de mobilisation est prévue pour le lundi 29 mai à 18 h 30 à la maternelle Eugène-Montel. P.E.


    BILLET

    Un peu nos enfants

    Dominique Delpiroux

    Le Sud regarde vers le Nord avec des yeux fous d'espoir et un ventre affamé. Ils sont prêts à mourir dans les mers des Canaries ou sur les barbelés du Maroc pour échapper à la famine. On comprend. Mais un pays comme la France peut-il ouvrir grand ses portes ? Le débat est déchirant, car chacun sait que cela est impossible. L'immigration mériterait un vrai débat citoyen. Cela éviterait aux extrémistes de s'en emparer. Il faudrait y mettre en balance la responsabilité de notre pays vis à vis des nations pauvres et notre capacité à pouvoir accueillir dignement ceux qui veulent travailler chez nous.

    En attendant, appartenir à l'Humanité nous oblige à avoir un regard bienveillant sur ces enfants qui, grâce à l'école de la République, sont devenus un peu les nôtres.


    LA LOI

    Le texte se durcit

    Pour lutter contre l'immigration clandestine, s'applique la loi de novembre 2003 relative au séjour des étrangers en France. Ce texte prévoit notamment l'expulsion de personnes en situation irrégulière. La dernière en date remonte au 15 mai avec un « vol groupé » Paris-Bucarest, de 22 ressortissants roumains. Celui qui cache un sans papiers encourt 5 ans de prison et 30 000 € d'amende.

    Dans le cadre de la nouvelle loi Sarkozy, dite de « l'immigration choisie », le ministre de l'Intérieur souhaite doubler les expulsions effectives d'étrangers sans papiers en 2006. Ce qui porterait le nombre de reconduits à la frontière à 26 000, sachant que 10 000 enfants scolarisés seraient concernés.
  • Appel des parents et enseignants de l'école Léon Blum à Nantes

    OPERATION " CHAISES VIDES " DEVANT l'ECOLE LEON BLUM DE NANTES


    De nombreux enfants étrangers scolarisés à Nantes risquent d'être expulsés à la fin de l'année scolaire car leurs parents n'ont pas de titre de séjour.

    Pour la plupart de ces enfants, une telle expulsion serait catastrophique car ils sont désormais intégrés et la France est devenue leur pays.

    Pour qu'il n'y ait aucune chaise vide dans les écoles nantaises à la rentrée 2006, parents et enseignants se mobilisent.

    Nous, parents d’enfants scolarisés à l’école Léon Blum, soutenus par les enseignants, lançons un appel à l’occasion de la manifestation

    OPERATION CHAISES VIDES DEVANT L'ECOLE LEON BLUM

    MARDI 23 MAI A PARTIR DE 16h30


    au 5, rue Léon Blum, à proximité du Cours des Cinquante Otages et de la Préfecture.

    Les parents et les enseignants installeront dans la rue des chaises vides, symbole de celles qu'ils refusent de compter à la rentrée prochaine.

    Contact : Catherine Vignaud 06/71/11/84/27 ; Jean Marie Pottier 06/82/02/55/03 ;
    Jean Philippe Rouques 06/78/52/43/43 ; Betty Grognet 06/89/85/35/88

    Pour télécharger le tract réalisé par les parents d'élèves et enseignants de cette école, cliquez ici.

  • Motion de soutien votée par la FCPE 44 et soutien de Patrick Mareschal

    Lors de son assemblée générale à laquelle ont participé deux représentants du Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires, la Fédération des Conseils de Parents d'Elèves de Loire Atlantique (FCPE 44) a voté une motion de soutien très explicite et engagée.

    Nous ne manquerons pas de la mettre en ligne sitôt qu'elle nous aura été adressée par le bureau de la FCPE.

    A l'issue de cette cérémonie, nous avons pu rencontrer le Président du Conseil Général de Loire Atlantique, M. Mareschal, venu remettre les palmes académiques à l'ancienne présidente de la FCPE 44.

    Au terme d'un entretien informel, nous avons pu obtenir que M. Mareschal renouvelle son soutien aux actions que nous menons dans et autour des écoles et l'assurance qu'il s'engagera à nos côtés lors de la journée de mobilisation de fin juin-début juillet.

  • Soutien à l'opération chaises vides de l'école Léon Blum à Nantes

    Aucune chaise vide dans nos écoles

    à la rentrée 2006

     

    Le Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires invite les parents d’élèves, les enseignants et tous les citoyens nantais à soutenir la mobilisation orchestrée, le mardi 23 mai 2006 à partir de 16 h 45, par les parents d’élèves et les enseignants de l’école Léon Blum.

     

    Comme dans une quinzaine d’autres écoles de Nantes et du département, des parents et des enseignants ont une fois encore choisi d’afficher leur soutien à des familles déboutées du droit d’asile sans logement depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

     

    A l’heure où les élèves de cette école sortiront de classe, vous êtes tous invités à rejoindre le mouvement de solidarité devant l’école Léon Blum.

     

    Le temps d’une mobilisation, après les belles chaises du 13 mai, nous ferons sortir des chaises vides, symbole de celles que nous refusons de compter à la rentrée prochaine dans les classes de nos enfants ou derrière les tables de nos salles de classes.

     

     

    Rejoignez-nous nombreux munis d’une chaise,

    à partir de 16 h 45, MARDI 23 MAI

    au 5, rue Léon Blum


    à proximité du Cours des Cinquante Otages

    et de la Préfecture.

     

     

     

     

     

     

    Exceptionnellement, le Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires tiendra en cette circonstance sa réunion hebdomadaire dans la rue aux alentours de 17 h 45.

    Pour télécharger, dupliquer et diffuser dans vos écoles le tract d'appel à cette mobilisation, cliquez ici.


     

     

  • Compte-rendu réunion du Collectif Unis contre une immigration jetable du 17 mai

    La machine à fabriquer des sans-papiers s’emballe …

    L’Assemblée Nationale vient de voter le projet de loi Sarkozy qui réforme le CESEDA (Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile). Le Sénat va en débattre le 6 juin prochain.

     

    Nous vous invitons à participer largement à cette prochaine réunion, la loi Sarkozy est inacceptable. Continuons ensemble à nous mobiliser pour dénoncer et refuser son application.

     

    Proposition d’ordre du jour :

     

    - Bilan des actions du 13 mai (Paris et localement).

    - Point financier suite au déplacement du collectif à Paris.

    - Finalisation de la manifestation du 31 mai.

    - Discussion des points qui devront être abordés lors de la conférence de presse du lundi 29 mai.

    - Répartition de la distribution des tracts.

    - Problèmes rencontrés à la préfecture.

     

     

    COMPTE RENDU DE LA REUNION DU 17 MAI 2006

     

    Présents : Alfa, CGT, CIMADE, Collectif Enfants Etrangers, Citoyens Solidaires, Collectif de soutien aux Sans-papiers, CSF, GASprom, LDH, PCF, Secours catholique, SOS Racisme, à titre individuel Zozan.

     

    - Sur invitation du collectif, un exposé très intéressant nous a été fait par des avocats nantais sur le droit au logement vu l’urgence des situations dramatiques dues aux sorties d’hôtels et de CADA .

    - Action du collectif avant le passage de la loi Sarkozy (réforme CESEDA) au Sénat prévu le mardi 6 juin prochain. Cette loi a déjà été votée par l’Assemblée Nationale.

    - Il a été décidé un rassemblement place du Commerce à Nantes le mercredi 31 mars à 18h suivi d’une manifestation. Nous avons décidé que des lectures de passages de cette loi y seraient faites avec un accompagnement musical de tambours pour souligner le caractère dramatique du moment. Pour la partie musicale un premier contact a été pris, mais ce n’est pas finalisé. Si vous avez parmi vos connaissances d’autres contacts possibles, n’hésitez pas à joindre les personnes. (Créneau de présence le 31 mai de 17h45 à 19h) Merci pour vos retours.

    - Un projet de tract pour ce rassemblement est joint au compte rendu. La LDH se charge de faire les premiers tirages.

    - Un rassemblement du « collectif enfants étrangers, citoyens solidaires » est prévu le mardi 23 à 17h face à l’école Léon Blum, cours des 50 otages. Nous pourrons y faire une distribution.

    - Il faudra se répartir les tirages et la distribution des prochains tracts.

    - Une conférence de presse a été décidée pour le lundi 29 à 11h.

     

    Cordialement

    Michelle

  • Nouvelle arrestation au guichet de la Préfecture de Nantes le 16 mai

    DERNIERE MINUTE

    Selon Zozan qui vient de nous alerter, Huseyn, jeune kurde de 26 ans, aurait été arrêté le 16 mai au guichet de la Préfecture de Loire-Atlantique à Nantes.

    Il passe cet après-midi du vendredi 19 mai au Tribunal Administratif de Nantes. Merci à tous ceux qui pourront lui apporter un soutien d'être présents comme nous avons souvent eu l'occasion de le faire.

  • Double page dans Libération du 19 mai 2006

    Libération consacre une double page aux actions menées partout en France comme à Nantes dans le sillage du Réseau Education Sans Frontières. A celles et ceux qui douteraient encore de l'ampleur du mouvement de résistance qui s'annonce autour des écoles, des collèges et des lycées je conseille la lecture de cet article.

    En outre, on y trouvera l'interview d'une maman nantaise dont la petite fille est scolariés à l'école Molière, bien connue du Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires.

    Et n'oubliez pas de signer les pétitions si ce n'est déjà fait. A ce jour, celle du Réseau Education Sans Frontières totalise pas moins de 24000 signatures ... et en attend 100 000. A vec toutes les signatures papiers que Charles doit envoyer, on se rapprochera du compte !!!

     

     

    Immigration
    Expulsions : la resistance fait école


    De plus en plus d'élus, de parents d'élèves, se disent prêts à
    cacher les enfants étrangers menacés d'expulsion le 30 juin.



    Par Olivier BERTRAND et Catherine COROLLER et Gilbert LAVAL
    vendredi 19 mai 2006


    Mariam Sylla devrait bientôt revenir en France. La préfecture du Loiret a annoncé mercredi que cette Malienne sans papiers, expulsée vers son pays d'origine avec ses deux enfants, allait bénéficier d'une autorisation provisoire de séjour. Pour la famille Sylla, la mobilisation des associations de défense des
    droits de l'homme et des enseignants de l'école où étaient scolarisés ses enfants a payé. Elle a contraint Nicolas Sarkozy à reculer. Mais pour une Mariam Sylla, combien de départs sans retour ? En octobre, le ministre de l'Intérieur a publié une circulaire accordant un sursis à expulsion jusqu'au 30 juin 2006 aux parents en situation irrégulière dont les enfants sont scolarisés, ainsi qu'aux jeunes majeurs en cours d'études. La fin du délai de grâce approche. Des milliers de familles sont donc à brève échéance menacées de reconduite à la frontière, même si les enfants sont nés en France. D'où la vigilance accrue du Réseau éducation sans frontières (RESF) et des associations de défense des sans-papiers.



    Le 11 mai, RESF a appelé les citoyens à «parrainer, protéger et même héberger» les jeunes et leurs familles, quitte à enfreindre la loi. La pétition «Nous les prenons sous notre protection» a recueilli 24 000 signatures. Partout, comme à Toulouse et Lyon, la mobilisation s'organise.



    Toulouse parraine

    «Nous ne laisserons pas commettre ces infamies en notre nom.» Hélène Dugros partage ce mot d'ordre parce que 7 élèves sur 15 de sa classe d'accueil d'enfants étrangers à Blagnac (Haute-Garonne) sont menacés d'expulsion. Barbara Jeanneau, parente d'élève FCPE du collège des Chalets à Toulouse, est aussi d'accord. Bernard Dedeban, enseignant de la FSU, aussi.
    Des universitaires, le chanteur Magyd Cherfi et la romancière Marie Didier, itou. Les élus PS, Verts, PCF, Lutte ouvrière et Motivé-es de même. Ils sont les premiers d'une centaine de personnes à s'engager à être parrains. «Les grandes et belles déclarations ne me suffisent plus, assure l'élu Vert Pierre Labeyrie. Je prends le risque de contrevenir à la loi.» L'engagement est effectivement sans ambiguïté : «Nous apporterons (à ces enfants et leurs parents) notre soutien, notre protection. S'ils nous demandent asile, nous ne leur fermerons pas notre porte, nous les hébergerons et les nourrirons; nous ne les dénoncerons pas à la police.» Cette entrée assumée dans l'illégalité peut se définir comme un acte de désobéissance civile. Un des parrains, l'élu Alternatif François Simon, fait d'ailleurs partie des faucheurs d'OGM, condamné avec l'altermondialiste José Bové et le Vert Noël Mamère. «Il est temps d'entrer dans l'action concrète, affirme le communiste Bernard Marquié.



    «Le danger est l'anonymat, explique Jean-François Mignard, responsable la Ligue des droits de l'homme et animateur du RESF. L'existence de parrains peut assurer une certaine couverture.» Une cinquantaine de familles sans papiers sont d'ores et déjà recensées par la déléguée régionale de la Cimade, Yamina Vierge. Le parrainage devrait du coup prendre des allures de cérémonie orchestrée par des maires en écharpe tricolore, le 1er juillet, lendemain de la fin de l'année scolaire. Car la crainte est forte à Toulouse de voir «la chasse aux sans-papiers et leurs enfants reprendre» à cette date, d'autant qu'un nouveau centre de rétention devrait justement être ouvert.

    Lyon cache

    Depuis bientôt un mois, des parents d'élèves se relaient sur les pentes de la Croix-Rousse pour cacher une jeune femme et héberger ses enfants, expulsables car récemment arrivés en France. La police est venue un matin d'avril dans le petit hôtel où Samira, Azérie d'origine arménienne (lire ci-dessus), logeait avec Alex (10 ans) et David (7 ans). L'aîné a eu le réflexe de se cacher sous un lit. Les policiers sont repartis, car la France ne peut expulser la mère seule. RESF s'est mobilisé et des personnalités l'ont rejoint (Dan Frank, Jacques Tardy, Bertrand Tavernier, Philippe Meirieu, Mano Solo...).

    Le 19 avril, lorsque la mère a reçu une convocation en vue de son expulsion, le collectif est passé à l'action. Un noyau d'une vingtaine de parents d'élèves s'est constitué. Samira est cachée quelque part dans Lyon avec David, que des parents viennent chercher le matin pour le conduire à l'école. Alex est abrité par une autre famille. «C'est très angoissant, confie une maman qui accueille Alex. On se demande souvent comment il faut réagir pour ne pas mettre les enfants en danger, si des policiers s'approchent.» Alex a appris par coeur un numéro de téléphone. Si des agents tentent de l'arrêter, il doit partir en courant, puis appeler ce numéro. Quelqu'un viendra le chercher. Le mouvement rallie une grande majorité de parents ni militants, ni spécialement sensibilisés au sort des sans-papiers. «Le fait que l'information arrive par nos propres enfants est essentiel», dit Christine, mère d'élève.

    En juillet, pour les trois écoles des pentes de la Croix-Rousse, 27 familles risquent de se trouver dans la même situation. Avec 62 enfants qu'il faudra peut-être cacher.


    http://www.liberation.fr/page.php?Article=383276

  • Emission sur France Inter

    Sylvain, papa de l'école Felloneau, nous a fait parvenir cette info :
     
    Pour ceux qui n'ont pu l'écouter, l'émission Charivari de Frédéric Bonneau de ce Mercredi 17 mai après midi sur France Inter à retrouver sur http://www.radiofrance.fr/chaines/france-inter01/emissions/charivari/ présentait :
    "Comment immigrer en France en 20 leçons" , roman de Luc Bassong publié chez Max Millo et "Ecoliers, vos papiers" recueil d'histoires de vie de Anne Gintzburger publié avec l'association RESF, deux ouvrages mentionnés dans la rubrique "Lire" du blog.