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  • Une famille en cours d'expulsion dans l'Essonne

    N. SARKOZY fait mentir A. KLARSFELD

    Le médiateur avait assuré qu’il n’y aurait pas de famille expulsée avant le 13 août

    Une famille ukrainienne expulsée le 12 août à l’aube

     

    Ce matin, une famille ukrainienne convoquée une seconde fois dans le cadre de la circulaire du 13 juin, a été arrêtée au guichet de la Préfecture de l'Essonne, au moyen d’une convocation-piège, et placée en rétention à Rouen-Oissel. Les parents, KOSTYUBA Alexandre et Inna, sont arrivés en France en octobre 2002, leur enfant Vladislav est né le 30 janvier 2003 à Corbeil Essonne et est scolarisé depuis septembre 2005 à l'école maternelle la Nacelle de Corbeil Essonne. Leur demande d'asile a été rejetée ainsi que leur demande de réexamen Un arrêté de reconduite à la frontière leur a été notifié par voie postale le 19 mai 2006.

    Ils ont déposé une demande dans le cadre de la circulaire le 30 juin dernier. En Ukraine, M. KOSTYUBA a un diplôme de Manager en organisation (Bac + 5) et en France une promesse d’embauche comme peintre en bâtiment. Madame a également un diplôme de comptabilité financière, et une promesse d’embauche en France  

    Convoqués une première fois le 1er août, ils ont reçu ensuite une deuxième convocation par la poste pour ce jour, avec précision faite d'amener leur passeport.

    Ils ont été arrêtés, placés en garde en vue, autorisés à prendre deux valises chez eux, et emmenés au centre de rétention de Rouen Oissel (prévu pour les familles !) Ils seront emmenés demain vers Roissy à 2 heures du matin , pour un vol pour Kiev à 7h15 .

    De toute évidence, rien n’a été improvisé par la préfecture : les billets d’avion étaient prêts, et la police n’a pas manqué d’insister pour qu’ils n’oublient pas d’apporter leurs passeports.

    M. SARKOZY se targue d’une extrême humanité en acceptant de régulariser, à titre tout à fait exceptionnel, 6000 familles parmi toutes celles qui ont placé leurs espoirs dans la circulaire du 13 juin, celles qui d’après ses services zélés, remplissent les six critères énoncés. Des familles ont déjà reçu des refus, pour défaut d’attachement manifeste à la France.

    M. et Mme Kostyuba veulent vivre en France, leur fils y est né et ne connaît que ce pays. Lors du premier entretien, on leur a dit que tout allait bien, ils sont en ce moment totalement choqués de ce qui leur arrive.

    Ce qui leur arrive est incompréhensible pour cette famille parfaitement intégrée, révoltant, inacceptable et machiavélique.  Le médiateur avait assuré qu’il n’y aurait pas d’expulsion de familles dans le cadre de la circulaire d’ici le 13 août. Ce qui leur arrive, si nous ne pouvons nous y opposer, est indigne pour la démocratie que la France assure défendre et représenter dans le monde, indigne pour les fonctionnaires chargés d’exécuter ces basses oeuvres au point que le Conseiller de M. Sarkozy, Maxime Tandonnet, présent au ministère lors de l’appel de RESF, a refusé de répondre.

     

    Le 11 août au soir, profitant courageusement du vide espéré ce long week-end, le message envoyé par M. Sarkozy est celui de l’ouverture effective de la chasse aux enfants.

    I

    Le Réseau Education sans frontières demande que l’APRF de la famille Kostyuba soit immédiatement annulé, la famille remise en liberté, et que des titres de séjour lui soient accordés.

     

     

    Adressez vos protestations :

    Fax du Ministère de l’Intérieur :  01 49 27 45 92

    Préfecture d’Evry : fax : 01 69 91 96 07 et 01 64 91 90 59

    Tel : 01 69 91 90 59 et 01 69 91 91 91

  • Le RESF sur France Culture

    Le Réseau Education Sans Frontières auquel notre collectif appartient sera présent demain matin 11 août entre 7 h et 9 h sur les ondes de France Culture.

    Pour écouter France-Culture en direct

     

    Sinon, la mobilisation orchestrée ce jour à Paris par le même réseau a été largement couverte par les médias :

    http://fr.news.yahoo.com/10082006/202/sans-papiers-nouvelle-offensive-de-reseau-education-sans-frontieres.html 

    http://permanent.nouvelobs.com/societe/20060810.OBS7914.html  

    http://www.liberation.fr/actualite/politiques/191898.FR.php  

    http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2277457&rubId=1094 

  • A propos de réponses de la Préfecture

    Voici une série de messages adressés ce jour par certains parrains et marraines ou représentants des mini-réseaux de vigilance actifs auprès de chaque famille, ainsi qu'un point sur la situation chez nos voisins de Châteaubriant, de Blain  et de Rennes :

     

    Message n° 1

     Et vive la Coordination André Lermite !
      
      La Mairie vient d'appeler pour prévenir que les Cakir pouvaient venir demain MERCREDI (entre 9 h et 10 h30 ou a partir de 15 h 30) chercher le récipissé de TITRE DE SEJOUR POUR 3 MOIS AVEC POSSIBILITE DE TRAVAILLER !!!      Encore bravo, faire suivre...
      Isabelle

     

     Message n° 2

      Bonjour,

    Le comité du Loroux tient à vous remercier pour votre soutien, içi nous sommes tous très heureux, pour la famille Evazov, c'est un grand soulagement, et je pars à mon tour en vacances tranquille, et eux, ils sont tellement contents, merçi encore.
    A bientôt,
    Eliane S.

     

     Message n° 3

      Nefissa K. a reçu un refus alors que j'étais persuadée que son dossier allait passer...Que puis faire sachant que je pars demain matin en Vendée,je peux revenir si necessaire

    Louisette G.

     

      Message n° 4

       La petite Dina S. de l'école de la Cerisaie à Ste Luce et ses parents ont reçu une réponse négative. Raison invoquée : ne pas avoir eu sa résidence habituelle en france depuis au moins deux ans à la date de parution de la circulaire.

    Cordialement,

    Jacques C.

     

     Message n° 5

       Bonjour,

    Concernant la famille S., je viens de faire le point par téléphone avec Mr S.. Il n'a toujours pas de réponse de la Préfecture après son refus d'aide au retour volontaire et n'a pas eu (pour l'instant en tout cas) de convocation pour un entretien. Lui et sa famille sont très angoissés à chaque minute qui passe, j'essaie de les réconforter en leur disant qu'ils remplissent les conditions citées dans la circulaire ! J'ai demandé à Mr S. de faire comme d'habitude de me contacter dès qu'il a un message ou une info et que s'il est invité à se présenter à la Préfecture pour un entretien, je ferai en sorte de l'accompagner. Bien cordialement,

    Maryvonne F.

     

     Message n° 6

     Pour la famille A.     enfant : Juba
    pere : Mohamed
    mere : Menoune
     
    Parrain-marraine : Marcel et Evelyne   

    Situation Favorable = regularisation
     
     
    Merci et a Bientot

     

    Message n° 7

    la famille V. de l'école Bergson  Mr et mme ont 1 régularisation

    ils ont 1 aps de 3 mois

    nous avons arrosé la fameuse carte bleue hier soir

    Marie G. 

     

    Message n° 8

    Bonjour,

     Bolorozia et sa maman Mme L. ont obtenu un titre de séjour de 3 mois renouvelable avec autorisation de travail, directement, sans entretien à la préfecture. (...) Mme L. avait l'intention de s'inscrire aux ASSEDIC pour avoir dans un premier temps un titre de transport. Au revoir et bon courage...

    Sophie D. 

     

    Message n° 9

    La famille B. a été reçue à la préfecture pour la convocation liée à l'intégration, mais n'a pas encore de nouvelles de son titre de séjour.   Sa situation financière est très précaire à cause d'un problème lié au centre de loisir.  

    Pierre A.

     

    Message n° 10

    Bonjour Frédéric, c'est Sandrine, élue à Saint-Sébastien-sur-loire, je suis une des marraines de Rasol MEHDIYEV. La famille  a reçu une réponse positive après avoir refusé de repartir, le récepissé de séjour valable 1 an avec possibilité de travailler est en leur possession.

     (...) Un nouveau pas de franchi pour cette famille mais il reste encore des choses à faire, en effet, Rita et Najav ont reçu leur récepissé pour 1 an avec possibilité de travailler, mais ils doivent tous les deux être convoqués pour une visite médicale qui leur donnera droit à recevoir enfin leur carte de séjour.

    Accrochez vous bien cette visite coûte la "modique" somme de 220 euros par personne. J'ai appelé la Préfecure pour avoir des explications : c'est effectivement le tarif de la visite médicale "complète" mais ensuite Rita et Najav devront s'acquitter de 198 Euros chacun pour recevoir cette fameuse carte.


    Affaire à suivre !!!!

    Bonne journée à tous


    Sandrine



    Message n° 11

    Sur Châteaubriant 4 dossiers ont été déposés par rapport à  la circulaire ; 2 dossiers ont été convoqués à  un entretien , entretiens qui se sont bien passés dont celui de la famille K. . 2 autres ont eu un refus car ils n'avaient pas tous les critères, 1 dossier est arrivé en octobre 2004. Nous nous posons la question de savoir comment faire le recours ...

    Danielle R.

     

    Message n° 12 / Situation chez nos amis de Rennes

    Le dépôt des dossiers ne peut se faire que jusqu'au 13 aout, c'ad en Cette semaine, dans le cadre du suivi des "dossiers" de régularisation de familles  (circulaire sarko du 13 juin 2006) déposés collectivement à la pref par le collectif début juillet, nous avons reçu les familles dont les dossiers n'avaient pas été retenus par la pref, afin soit de reformuler cette demande par courrier avec accusé de reception, soit faire connaitre à Me Klarsfeld la situation.fait demain dernier délai (la pref est fermée le samedi et le dimanche, et exeptionnellement pour cause de pont le lundi 14/08 aussi).  Du coup demain on se voit à 9h00 à la pref non seulement pour accompagner des personnes pour un renouvellement de titre de séjour, mais aussi pour, entre nous, faire un topo de la situation. Nous ferons aussi un saut le midi (entre 12h00 et 12h30) au foyer Guy Houist afin de voir avec certaines personnes la finalisation de courriers.  
    Si le chef de service est présent, nous essaierons d'obtenir un RDV avec lui assez rapidement afin d'en savoir un peu plus sur l'attitude à la fois locale et nationale des autorités face à cette circulaire du 13 juin (une sorte de bilan, quoi). De toute façon on reparle de ça à la prochaine AG du collectif. Nous sommes tout de même en mesure de dire dès à présent que peu de personnes ont été régularisées (40 en Ille et Vilaine selon la prefecture) au titre de la circulaire sarko.

    Elen

     

     Message n° 13 / Situation chez nos amis de Blain

    Bonsoir,
    La famille D. à reçu une réponse négative aujourd'ui, signée pour le préfet par Fabien Sudry secrétaire général. Ce courrier ne donne pas les raisons de ce refus et ne fait en aucun cas référence aux différents points demandés dans le cadre de la circulaire Sarkozy.
    Le collectif prévoit de faire une demande de recours gracieux, ainsi qu'une manifestation de soutien. Nous interpellons également les politiques (maire, conseiller général, député..). Donc affaire à suivre.

    Maryse O.

     

     Message n° 14

    Bonsoir,

    prévu avec l'avocat (maître CABIOCH) le matin. Il décide de partir sur un J'espère ne pas être trop tard à répondre (souci internet)... peut-être qu'un autre parrain aura répondu avant moi... Voici donc les dernières nouvelles de la famille K. de Saint Sébastien Sur Loire : lundi 7 août ils ont appris le refus à leur demande. Les parrains présents sur Nantes se sont réunis le soir même puis hier soir, mercredi, car un rdv était  prévu avec l'avocat (maître CABIOCH) le matin. (...) Nous vous tiendrons bien sûr au courant. Désolée personne n'a pu aller à la réunion de mardi.
    En espérant avoir répondu à votre demande.
    Salutations.

    Marie-Christine D.

     

    Message n° 15

    Bonjour à tous ,

     
    La demande de régularisation d'Halima S. ds le cadre de la circulaire du 13 juin a été refusée . Donc elle doit absolument faire un recours, et elle est actuellement hébergée par une amie. Solution de logement très précaire.
    J'ai mis en contact Halima avec Jeanine V.  pour qu'elle puisse l'aider sur son dossier .Elle a rendez-vous à la Maison des associations avec Jeanine et c'est Séverine M. que je viens de contacter qui se charge de l'accompagner. Car je pars à mon tour en vacances à la fin de la semaine et je rentre le 3 sept. Je suis joignable sur mon portable si besoin.

    Merci à tous de rester très vigilants autour d'Halima et ses enfants car sa demande étant refusée, il lui est demandé de quitter le territoire .

    A bientôt

    Virginie

     

     

     

     

     

     

  • Compte-rendu de la réunion du 8 août 2006

    Compte-rendu de la réunion hebdomadaire

    du Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires de Nantes –

    Membre du Réseau Education Sans Frontières

     

    Réunion du mardi 8 août 2006

     

    Ordre du jour

    1. Point sur la situation de la famille Bennadjema
    2. Point sur le retour des réponses aux demandes d’accès à une régularisation par le biais de la circulaire du 13 juin
    3. Situation d’une nouvelle famille : école Bergson
    4. Situations d’urgence alimentaire et sanitaire pour plusieurs mamans isolées et leurs enfants en bas âge
    5. DIVERS :
      1. Considérations autour du dispositif d’Aide au Retour Volontaire
      2. Association de soutien au Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires parue au JO du 1er juillet
      3. Invitation à tenir un stand au festival Couvre Feu de Corsept (44) du 25 au 27 août 2006
      4. Perspectives de rentrée (parrainage, soutien aux familles nouvellement régularisées et poursuite des actions autour des familles non régularisées …)
    6. Prochaines échéances et réunions

     

     

    1.    Point sur la situation de la famille Bennadjema

     

    Suite à la mobilisation de soutien du lundi 7 août devant le domicile de cette famille, la directrice du CADA à l’origine de l’avis d’expulsion du logement a émis deux propositions :

             - le 7 août, par la voix de deux travailleurs sociaux au cours d’un entretien auquel nous n’avons pas été autorisés à assister, la famille s’est vue proposer une chambre d’hôtel pour deux mois. Une solution évidemment inacceptable :

    - quand on connaît les conditions de logement durable d’une famille de cinq personnes dans une chambre d’hôtel où il est, entre autres choses, interdit de préparer à manger et où la promiscuité est évidemment très grande.

    - quand on sait que cette famille rentre pleinement dans le cadre de la circulaire du 13 juin et, qu’à ce titre, elle devrait prochainement obtenir, comme l’ont obtenue une grosse trentaine d’autres familles à Nantes depuis une quinzaine de jours, une autorisation provisoire de séjour

    - quand on se dit, comme nous l’avons découvert aujourd’hui, que le 15 décembre dernier, répondant à une convocation de la Préfecture de Loire-Atlantique, M. Bennadjema s’est rendu sur place « en vue de la délivrance de son titre de séjour », un titre qui ne lui a jamais été remis. Aux dires de l’intéressé, l’accès au bureau des étrangers lui aurait été violemment refusé sans raison. Aux dires de la responsable du bureau des étrangers malades (jointe cet après-midi par téléphone), qui l’a reçu à une époque où, sauf erreur de notre part, M. Bennadjema ne relevait d’ailleurs pas encore de ce bureau, de colère contre la dite responsable, M. Bennadjema aurait décidé (le jour même où on l’invitait à venir chercher le précieux sésame !) de renoncer à toute procédure.

             - le 8 août, convoquée à un nouvel entretien avec la directrice du CADA auquel, une nouvelle fois, nous n’avons pas été autorisés à assister, la famille s’est vue proposer deux chambres d’hôtel pour deux mois dans un quartier très éloigné de celui où sont actuellement scolarisés les enfants. Signalons qu’en l’absence de la famille, retenue par l’entretien avec la Directrice de CADA, un état des lieux a été réalisé dans l’appartement.

                - le 9 août, accompagnée de Bruno Suner,  la famille a rencontré la directrice qui a maintenu sa proposition de deux chambres d’hôtel pour deux mois et exigé une réponse rapide.

    Contacté depuis, Maître Bourgeois, avocat spécialiste de cette question hélas récurrente des menaces d’expulsion de logement, a accepté d’intervenir auprès de son collègue Olivier Renard, avocat de la famille. Ce dernier s’apprête à prendre le relais auprès de la famille pour assurer, à l’avenir, toute médiation entre elle et la directrice du CADA. La raison et la décision collective prise hier soir en réunion nous poussent donc à encourager la famille à rester dans les lieux en attendant que sa demande de régularisation dans le cadre de la circulaire du 13 juin ait été examinée par les services de la Préfecture. Affaire à suivre donc…

    Merci à toutes celles et tous ceux qui pourront manifester régulièrement leur soutien à cette famille ébranlée psychologiquement par cette épreuve.

     

    2.    Point sur le retour des réponses aux demandes d’accès à une régularisation par le biais de la circulaire du 13 juin

     

    Environ 170 demandes d’accès à la circulaire du 13 juin, ont été déposées par les familles recensées par les efforts conjoints de notre collectif, du service de la mission intégration de la Mairie de Nantes, de la Cimade, du Gasprom, du Secours Catholique et d’autres associations qui interviennent régulièrement auprès de ces familles.

     

    A ce jour, (et à la veille d’une réunion pour faire le point avec les services de la Mairie de Nantes), l’on estime à une grosse trentaine le nombre de familles qui ont reçu le précieux récépissé d’Autorisation Provisoire de Séjour.

     

    Une grosse dizaine d’autres familles a ou va être reçue en préfecture pour un entretien complémentaire. De l’avis général des parrains ou amis qui ont pu assister les familles dans cette étape, l’entretien se déroule chaque fois dans un esprit de grande courtoisie et de respect … et les perspectives, à l’issue de cette rencontre, semblent chaque fois très favorables. Que les familles qui vont être confrontés à cette étape s’y rendent donc en confiance.

     

    Pour d’autres familles (nous en avons là aussi répertorié une dizaine à ce jours), la réponse a été négative. Dernière en date, celle de la famille de DINA très soutenue à Ste Luce sur Loire, par un collectif qui ne s’explique pas la décision de refus.

    Nous pouvons d’ores et déjà nous attendre à ce qu’une forte majorité de familles ne soit pas régularisée dans le cadre d’une circulaire que, depuis le début, nous jugeons restrictive, arbitraire et dangereuse. L’essentiel de notre combat, pour les semaines qui viennent devra donc être de continuer de faire savoir que cette circulaire est insuffisante, et que, si elle a permis au Ministre de l’Intérieur de faire sortir un grand nombre de familles d’une clandestinité parfois de longue haleine, nous ne laisserons pas inquiéter sans réagir l’une ou l’autre de toutes ces familles dont nous continuons d’exiger la régularisation GLOBALE.

     

    3.    Situation d’une nouvelle famille repérée à l’école Bergson

     

    Jeannine V. nous a alertés sur le sort d’une famille reçue lors de la permanence du lundi soir tenue par la LDH et le MRAP.

    Le plus jeune des enfants de la famille A. est scolarisé depuis plus d’un an à l’école Henri Bergson et la famille réside depuis plus de deux ans sur le territoire français. Après avoir hésité à accepter l’aide au retour volontaire de 13000 euros et renoncé à celle-ci sur les conseils d’amis ayant alerté le papa sur les risques réels qui pèsent encore sur sa vie dans son pays d’origine, la famille a donc déposé un dossier de demande d’accès à la circulaire du 13 juin. Mais leur situation est angoissante car les deux aînées de la famille sont majeures et lorsqu’on sait que depuis le début de l’été plusieurs jeunes majeurs ont été expulsés, le risque est grand. Un réseau de soutien est donc en train de se mettre en place autour de cette famille … et la plus grande vigilance est donc de mise une fois de plus.

     

    4.    Situations d’urgence alimentaire et sanitaire pour plusieurs mamans isolées et leurs enfants en bas âge

     

    Trois mamans isolées d’enfants en bas (voire très bas) âge étaient présentes à la réunion d’hier, accompagnées de membres de leurs réseaux de soutien respectifs.

    En cette période où la plupart des structures d’assistance font relâche, ces mamans connaissent depuis plusieurs jours une situation sanitaire très préoccupante. Très amaigries, il est évident qu’elles n’ont plus de quoi se nourrir et que leurs enfants sont évidemment eux aussi en souffrance en dépit des aides qu’ont bien voulu leur apporter les uns et les autres. Ces situations pourraient être amenées à se multiplier…

    Un contact a donc été établi ce matin du 9 août avec le cabinet puis les services d’urgence sociale du Conseil Général de Loire-Atlantique. Une équipe de travailleurs sociaux et de puéricultrices va être dépêchée dans la journée auprès des mamans en question et des contacts établis avec les marraines ou parrains qui suivent ces familles ainsi qu’avec notre collectif.

     

    En l’absence d’une grande partie de nos interlocuteurs habituels au cabinet du Conseil Général, aucune réunion de crise n’est envisageable pour le moment…, mais nous devons là encore rester très vigilants quant à ces situations et aux prises en charge proposées par les travailleurs sociaux sollicités.

     

    5.    DIVERS :

     

    a.     Considérations autour du dispositif d’Aide au Retour Volontaire

     

    Jean-Luc Landas, dans le cadre d’une réflexion sur la poursuite de notre mobilisation, a émis une suggestion au sujet de l’aide au retour volontaire proposée à des familles pour lesquelles, comme l’on s’y attendait, la vie vaut plus que tous les milliers d’euros que notre généreux Ministre de l’Intérieur est disposé à sacrifier pour faire place nette, dans une nouvelle salve de kärsher mal déguisée qui ne trompe plus personne sur ses intentions réelles.

     

    La proposition est la suivante : que tout l’argent que le gouvernement est prêt à débourser soit mis au service d’une aide à l’intégration sociale (logement, travail, santé…) de familles qu’il faudra, quoi qu’il arrive, régulariser de manière plus globale.

     


    b.     Association de soutien au Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires parue au JO du 1er juillet

     

    L’Association de soutien au Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires a officiellement vu le jour dans le Journal Officiel en date du 1er juillet. Cette parution va donc nous permettre d’achever nos démarches auprès de la banque, pour pouvoir enfin être autonomes sur un plan financier, et mettre en place de manière efficace l’aide morale et matérielle au famille.

    Voici l’objet de l’association tel qu’il apparaît clairement dans le JO :

    Aider les familles étrangères n’ayant plus de titre de séjour en France et qui ont des enfants scolarisés dans les établissements  de l’agglomération nantaise, ainsi que les jeunes majeurs isolés scolarisés dans les établissements du secondaire. Ce soutien peut être moral, administratif et financier, notamment en ce qui concerne le logement.

     

    Une date d’assemblée générale de l’Association doit être décidée au plus vite afin, notamment, de définir au plus vite les modalités d’aide matérielle. Cette date sera arrêtée lors de la prochaine réunion hebdomadaire.

     

    c.      Invitation à tenir un stand au festival Couvre Feu de Corsept (44) du 25 au 27 août 2006

     

    Nous avons reçu hier une invitation à tenir un stand sous l’un des cinq chapiteaux du festival Couvre Feu de Corsept dont vous pourrez accéder au site détaillé en cliquant ici.

    Un accord de principe a été communiqué ce jour aux organisateurs quant à notre participation dont il nous faudra rediscuter, lors de la prochaine réunion, le planning et les modalités avec Charles, le spécialiste de ce genre de situation, tout juste rentré de vacances.

     

    d.     Perspectives de rentrée (parrainage, actions autour des familles non régularisées …)

     

    La prochaine réunion du collectif qui se tiendra exceptionnellement mercredi 16 août (le mardi étant férié) sera l’occasion d’aborder les questions pressantes autour des actions à mener dans la perspective de la rentrée, rencontres à solliciter auprès des collectivités locales en vue de l’organisation d’une nouvelle cérémonie de parrainage républicain …

     

    6.    Prochaines échéances et réunions

     

    -         D’ici la fin de la semaine, à une date et une heure qui restent à préciser : rencontre avec la Mission Intégration de la Ville de Nantes et le cabinet du Maire (point sur la situation des familles ayant sollicité l’accès à une régularisation par le biais de la circulaire du 13 juin ; point sur la situation sanitaire et alimentaire inquiétante de plusieurs familles ; question du logement des familles régularisées… et des autres ;perspectives de rentrée …)

     

    -         Mercredi 16 août : réunion hebdomadaire du Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires à la Maison des Associations de la Manufacture des Tabacs, bd Stalingrad (Tram n° 1, arrêt Moutonnerie ou Manufacture)

     

    -         25 au 27 août : stand dans le cadre du festival Couvre-Feu de Corsept

     

    -         dimanche 10 septembre : stand dans le cadre de la journée « Planète Parents » organisée par la Ville de Nantes à la Cité des Congrès.

     

     

    En conclusion, réjouissons-nous pour toutes les familles (souvent suivies de longue date par le Collectif) qui ont obtenu le précieux sésame et souhaitons bon vent à toutes celles et tous ceux avec qui nous avons pu tisser une relation forte d’amitié sincère au fil des épreuves nombreuses traversées ensemble.

     

    Rappelons-nous aussi toujours que la circulaire du 13 juin n’est qu’une étape qui laisse encore sur le bord du chemin et dans la détresse un grand nombre de familles, autour desquelles nous devons à présent concentrer nos efforts, pour obtenir enfin cette régularisation globale qu’un nombre sans cesse croissant de nos concitoyens appellent de leurs vœux en nous rejoignant dans la lutte.

     

    Frédéric CHERKI

     

     

  • Pas de laisser-passer pour expulser M. Mansouri

    mardi 8 août 2006 -

    Refus du laissez-passer : l'expulsion reportée

     

    L'actionnaire principal d'une pizzeria nantaise, M. Mansouri, menacé d'expulsion s'est vu refuser son laissez-passer par le consulat marocain. L'expulsion attendra.

    On le voyait déjà dans l'avion, les pieds presque sur un tarmac marocain. Le jeune actionnaire principal d'une pizzeria nantaise menacé d'expulsion devait, hier, faire son laissez-passer, ultime démarche administrative avant la reconduite à la frontière. Les derniers espoirs semblaient être perdus pour Youssef Mansouri (Ouest-France du 5 août). Retournement de situation, hier en fin d'après-midi.

     

    POur lire l'article de Boris Cassel paru ce jour dans Ouest France, cliquez ici.


  • Mobilisation en faveur du maintien de la famille Bennedjema dans son logement

    Une vingtaine de militants ou proches du Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires étaient présents ce matin à Nantes pour permettre à une famille algérienne avec ses trois enfants d'être maintenue dans son logement et de ne pas être contrainte, ce soir, de faire appel à la solidarité du Collectif ou d’amis pour éviter la rue.

     

    Les journalistes s’étaient également déplacés nombreux pour couvrir la mobilisation de soutien : France 3 (qui a relaté l’événement dans son édition Grand Ouest du midi consultable sur Internet), Nantes 7, France Bleu Loire Océan, Chérie FM, Ouest-France, Presse Océan. D’autres contacts ont été pris dans le courant de la journée avec Libération et NRJ.

     

    A l’issue d’un entretien (auquel nous avons été sommés de ne pas assister) avec deux responsables du CADA Ciconia (organisme à l’initiative de l’invitation à quitter le logement), la famille s’est vue proposer une chambre d’hôtel pour deux mois.

     

    Une solution évidemment inacceptable :

    - quand on connaît les conditions de logement durable d’une famille de cinq personnes dans une chambre d’hôtel où il est, entre autres choses, interdit de préparer à manger et où la promiscuité est évidemment très grande.

    - quand on sait que cette famille rentre pleinement dans le cadre de la circulaire du 13 juin et, qu’à ce titre, elle devrait prochainement obtenir, comme l’ont obtenue une grosse trentaine d’autres familles à Nantes depuis une quinzaine de jours, une autorisation provisoire de séjour

    - quand on se dit, comme nous l’avons découvert aujourd’hui, que le 15 décembre dernier, répondant à une convocation de la Préfecture de Loire-Atlantique, M. Bennedjema s’est rendu sur place « en vue de la délivrance de son titre de séjour », un titre qui ne lui a jamais été remis. Aux dires de l’intéressé, l’accès au bureau des étrangers lui aurait été violemment refusé sans raison. Aux dires de la responsable du bureau des étrangers malades (jointe cet après-midi par téléphone), qui l’a reçu à une époque où, sauf erreur de notre part, M. Bennedjema ne relevait d’ailleurs pas encore de ce bureau, de colère contre la dite responsable, M. Bennedjema aurait décidé (le jour même où on l’invitait à venir chercher le précieux sésame !) de renoncer à toute procédure.

    Très récemment seulement, son avocat Maître Olivier Renard, dans un courrier daté du 27 juin 2006, faisait savoir au Préfet de Loire-Atlantique que, suivant les conseils émanant de la même Préfecture, son client se désistait de son appel devant la Commission de Recours des Réfugiés pour solliciter une régularisation pour des raisons médicales. Dans ce même courrier, Maître Renard attirait en outre l’attention du Préfet sur le fait que, présente en France depuis plus de deux années, la famille Bennedjema doit pouvoir, comme nous l’avons déjà dit plus haut, bénéficier d’une régularisation à titre exceptionnel et humanitaire, telle que prévue par la circulaire du 13 juin 2006, remplissant l’ensemble des conditions exigées et renonçant expressément au bénéfice de l’aide au retour volontaire.

     

    Demain, à partir de 14 heures, la famille à qui les deux représentants du CADA Ciconia auraient d’ores et déjà, aux dires de M. Bennedjema, reproché d’en avoir aujourd'hui appelé à la presse, est convoquée dans le bureau de Mme Verlhac, directrice du Cada Ciconia, auteur de la lettre du 10 juillet demandant à la famille de libérer son logement ; une injonction consécutive au courrier du 27 juin faisant perdre à jamais l’espoir d’une régularisation au titre de réfugiés (statut qui,apparemment, permet seul d’accéder à un logement dans cadre du dispositif d’aide aux demandeurs d’asile).

    Nous espérons vivement que la représentante du Collectif Enfants Etrangers qui accompagnera la famille à cette rencontre, pourra être témoin de l’échange entre Mme Verlhac et M. & Mme Bennedjema, et que la sagesse présidera à un échange qui, vu la perspective d’une régularisation prochaine, devrait, nous le souhaitons tout au moins, permettre à la famille de se maintenir dans le logement qu’elle occupe actuellement. Quoi qu'il arrive, nous restons  très vigilants quant au sort de cette famille ... comme à celui de toutes les autres que nous ne manquerons pas d'examiner, demain soir mardi 8 août à partir de 18 h 30, à l'occasion de notre réunion hebdomadaire à la Maison des Associations de la Manufacture des Tabacs, tram n° 1 (arrêt Moutonnerie ou Manufacture).


    Une fois de plus, nous mettons en demeure les pouvoirs publics (et en particulier l’Etat) d'assumer leurs responsabilités en accordant un hébergement décent à tous.

    Nous rappelons au passage que seule une régularisation globale permettra à toutes et à toutes l'accès à une vie décente à laquelle tout être humain doit pouvoir aspirer.

  • Emission sur France Inter

    Emission " Cha Cha Tchatche " sur France Inter Lundi matin de 9h00 à 10h00 présentée par Olivia Gesbert

    Le Thème de l'émission sera "La Désobeissance Civile "

    Nos amis du Collectifs Nantais seront en ligne pour témoigner

    Alors tous à vos Radios et Bonne émission

    Suivie par une importante mobilisation à Nantes à partir de 10h devant le 88C , rue Camille DESMOULIN pour permettre à une famille algérienne avec ses trois enfants d'être maintenue dans son logement sinon, elle est à la rue ...
    Nous mettons en demeure les pouvoirs publics d'assumer leurs responsabilités en accordant un hébergement à tous.
    Seule ,la régularisation permettra à tous et à toutes l'accès à une vie plus décente.


    Merci pour tous vos soutiens et vos engagements

  • URGENCE /Appel à manifester / FAMILLE à la rue ...

    Solidarité ,responsabilité,assistance à personnes en danger

    Le Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires , intégré au Réseau éducation sans frontière , vous demande votre solidarité pour permettre à une famille algérienne avec ses trois enfants d'être maintenue dans son logement jusqu'à ce que son dossier , qui entre tout à fait dans la possible régularisation de la dernière circulaire "Sarko" , soit étudié par la préfecture .

    Sinon, elle est à la rue

    Le collectif appelle à manifester
    le lundi 07 Aout 2006 , jour de leur expulsion , devant ce domicile

    88C , rue Camille DESMOULIN , NANTES . à partir de 10 heures.
    nous appelons les élus de Nantes et de l'agglomération à empêcher que des enfants soient mis à la rue.

  • Quelques echos / Premiers rendez-vous en Préfecture ce jour

    Pour faire suite à la réunion d'hier soir à la Manu où se trouvaient réunis encore une quarantaine de personnes en soutien aux Familles . Beaucoup en attente d'une réponse suite à l'envoi de leur dossier .Attente difficile et angoissante . La mobilisation reste très forte en cette période de vacances et les relais entre tous les réseaux de solidarité fonctionnent bien .
    Ayant eu quelques échos des premiers rendez-vous de la journée en Prefecture
    Je suis à votre disposition si les Parrains ,Marraines ,Reseau de solidarité ou Familles ayant des rendez-vous en prefecture veulent des précisions ,impressions et informations ;
    Bon courage à tous

    Vous pouvez me joindre : Virginie Minot au 06.84.53.57.22

  • Risque d'Expulsion - Manifestation de Soutien à Youssef Mansouri à Nantes

    Merci de faire circuler l'info suivante

    Manifestation Jeudi 3 Août à 14 h00 devant la Préfecture de Nantes en soutien à Monsieur Youssef Mansouri (Jeune créateur d'entreprise marocain entré en france en 2001 avec un titre de sejour étudiant ,il a ensuite ouvert une pizzéria il y a 3 ans à Nantes )

    Il se trouve actuellement en centre de rétention depuis la semaine dernière suite à un contrôle routier et est sous le coup d'un arrêté d'expulsion .

  • La Revue de Presse d'Isabelle ...suite

    Et dans "le Nouvel Observateur", une interview de Dominique Strauss-Kahn qui venait de participer à une journée de soutien aux enfants sans papiers et à leurs familles, et cette belle notation à propos des enfants : ""Ils n'ont pas d'autres chez eux que la France"

    http://permanent.nouvelobs.com/politique/20060731.OBS6783.html

  • La Revue de Presse d'Isabelle ...... A lire absolument

    REVUE DE PRESSE :

    Avant de crier haro sur l‚inhumanité du monde, jetez vous sur l‚Humanité qui, ces derniers jours, nous offre en ligne, quelques contributions indispensables à la sérénité des débats, histoire de prendre ou reprendre la mesure des choses∑ et un peu de recul.



    @ Hervé Le Bras, démographe, directeur d‚études à l‚EHESS et chercheur à l‚INED, dans un article intitulé „ France, terre d‚émigration‰, balaie deux arguments qui reviennent avec insistance sur le devant de la scène polémique de la régularisation des sans-papiers.





    « France, terre d‚émigration »

    „Les régularisations de sans-papiers pourraient créer un appel d‚air pour deux raisons différentes :

    1. Des étrangers qui estiment pouvoir se mettre dans la même situation que les régularisés actuels chercheraient à entrer clandestinement en France dans l‚espoir d‚une régularisation ultérieure.

    2. Les places de clandestins au travail et dans la cité qu‚occupent les régularisés seraient récupérées par de nouveaux clandestins.

    Le premier cas est hautement improbable tant les six conditions de cette régularisation précipitée sont bizarroïdes : avoir un enfant scolarisé depuis deux ans, que cet enfant soit mineur et ait commencé sa scolarité en France avant treize ans, que la majorité de la famille réside en France depuis deux ans au moins, etc. Supposons donc qu‚un Congolais ou un Marocain soit tenté par cette aventure : il doit avoir un enfant de moins de treize ans, entrer clandestinement avec la majorité de sa famille, attendre au moins deux ans une régularisation d‚autant plus improbable en des termes analogues qu‚elle a été calibrée pour calmer l‚émotion publique. Même si la régularisation reposait sur des critères plus généraux comme celles opérées en 1981-1982 et en 1997-1998, il est peu probable que cela incite de nouveaux candidats à entrer clandestinement en France. Aucun afflux d‚immigrés n‚a d‚ailleurs suivi les deux régularisations en question.

    Le second cas est plus vraisemblable. Il peut être comparé au fait de creuser un trou dans le sable de la plage : si l‚on retire l‚eau qui s‚y infiltre, elle est aussitôt remplacée. En effet, les sans-papiers sont en général employés clandestinement à des conditions avantageuses pour leurs employeurs qui profitent de leur insécurité. La régularisation signifie donc souvent la fin de l‚emploi clandestin rendu disponible pour un nouveau clandestin. Ce raisonnement s‚applique bien sûr, et en priorité, aux 25 000 expulsions claironnées par le ministre de l‚Intérieur qui alimente ainsi lui-même le flux des clandestins à un coût élevé (on a parlé de 25 000 euros pour l‚expulsion récente de la jeune lycéenne malienne).

    Il serait d‚ailleurs temps de dégonfler la baudruche de l‚immigration clandestine en France. Deux rapports récents, celui de la Cour des comptes pour 2004 et celui du Sénat en janvier 2006, sont tombés d‚accord sur une fourchette de 150 000 à 300 000 sans-papiers, ce qui est relativement modeste dans un pays de 60 millions d‚habitants (à titre de comparaison, le nombre des clandestins aux États-Unis est estimé à 11 millions pour 300 millions d‚habitants). Ces deux rapports n‚ont pas été rédigés par des gauchistes et leurs résultats sont repris par l‚ensemble de la droite et de la gauche. L‚estimation de la fourchette repose sur le faible nombre de candidats qui se sont manifestés lors des opérations de 1981-1982 et 1997-1998 (environ 150 000) et sur le nombre d‚inscrits à l‚aide médicale aux étrangers (AME) qui est d‚environ 160 000. Il faut ajouter que la France n‚est plus un pays attractif : chômage élevé, discriminations, discours politiques xénophobes y ont contribué. Le recensement de 1999 a été le dernier moyen sérieux de le constater (car, depuis lors, l‚INSEE a renoncé à des recensements exhaustifs, ce qui supprime le peu que l‚on pouvait connaître de la migration). Il fournit le nombre d‚immigrés selon leur année d‚arrivée. Et permet donc de le comparer aux entrées « à vocation permanente » fournies chaque année par le ministère de l‚Intérieur. Les chiffres sont clairs : sur 120 000 entrées « permanentes » en 1994, 66 000 seulement résident encore en France au recensement de 1999, 63 000 sur 106 000 pour les entrées de 1995, 64 000 sur 106 000 pour celles de 1996, etc. Ajoutés à l‚émigration de plus en plus massive de Français, ces départs montrent que notre pays n‚a guère à craindre un afflux d‚immigrés, mais plutôt l‚inverse.

    Par Hervé Le Bras, démographe, directeur d‚études à l‚EHESS et chercheur à l‚INED

    http://www.humanite.fr/journal/2006-07-29/2006-07-29-834292



    @ Par Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l‚homme, un vivifiant rappel intitulé :



    „Le mythe de l‚appel d‚air‰

    „Les discours refusant la régularisation des sans-papiers cherchent à s‚appuyer sur la peur d‚une « invasion » (pour reprendre le mot de Valéry Giscard d‚Estaing précédant le Front national dès 1983) et sur le risque d‚« appel d‚air » que provoquerait une régularisation de grande ampleur. Ces propos, qui cherchent à séduire l‚électorat de l‚extrême droite, sont démentis par les faits : en Espagne, en Italie, au Portugal et en Grèce, des centaines de milliers d‚étrangers ont été régularisés par des gouvernements fort divers (Silvio Berlusconi serait-il trop laxiste aux yeux de nos gouvernants ?), sans que des hordes d‚immigrants submergent ces pays pourtant « en première ligne » dans la gestion des flux migratoires Sud-Nord.

    Ce que nous avons vu à Ceuta et à Melilla, ce que l‚on sait du camp de Lampedusa et d‚autres lieux qui déshonorent les responsables des politiques migratoires de l‚Union européenne et de ses États membres, n‚a rien à voir avec l‚édiction ou le refus de mesures de régularisation : chacun sait que les causes des migrations sont ailleurs, et que les solutions permettant d‚éviter le drame humain qu‚elles représentent sont au Sud. Posons donc plutôt les questions de la démocratisation et du codéveloppement aux gouvernants français amis des dictateurs et aux grandes entreprises du Nord corruptrices des gouvernants du Sud.

    La vérité est que, régularisation ou pas, l‚immense majorité des sans-papiers restera ici, parce que l‚avenir de ces femmes, de ces hommes et de ces enfants est ici. La responsabilité des hommes politiques est d‚expliquer que c‚est une bonne nouvelle pour notre société, et d‚accompagner ce fait social et culturel en ne sacrifiant ni le respect des droits fondamentaux de chaque individu, ni la diversité culturelle, ni le légitime débat démocratique sur l‚avenir de ce pays.

    La vérité est aussi que les politiques actuellement menées en France et dans la plupart des pays européens, à la fois sur le plan de l‚emploi, de la protection sociale et de la lutte contre les discriminations, mais aussi en matière de coopération avec les pays d‚origine, entretiennent des conditions de flux migratoires indignes des valeurs dont nos gouvernants se réclament, produisent de la mort (comptons les noyés quotidiens au large des Canaries...), de la précarité, de la clandestinité et de la surexploitation.

    La vérité est encore que le durcissement des législations relatives à l‚entrée et au séjour des étrangers, partout en Europe, conduit non pas à faire baisser le nombre de sans-papiers mais à le faire croître, à fabriquer du sans-papiers à grande échelle, ce qui crée plus de misère et de racisme, tout en entretenant ce que ces législations prétendent combattre.

    La régularisation des sans-papiers est aujourd‚hui une évidente nécessité, pour faire cesser des situations massives de négation des droits fondamentaux incompatibles avec les normes d‚une société démocratique. Elle ne créera en elle-même aucun « appel d‚air », mais contribuera au contraire, comme ce fut le cas récemment en Espagne, à faire reculer le travail clandestin et à améliorer la situation financière de la Sécurité sociale. Elle ne dispensera pas pour autant de penser et de conduire une authentique politique de codéveloppement et d‚aide aux forces démocratiques dans les pays du Sud qui permettra aux ressortissants de ces pays d‚y vivre dignement et librement. Mais elle constituerait une rupture bienvenue avec l‚exploitation, depuis des décennies, de la peur, des fantasmes et des préjugés qui dressent travailleurs, voire exploités, les uns contre les autres, pour le plus grand profit économique et électoral de gouvernants sans scrupule.





    @ Dans un „Rappel des faits‰ Ludovic Thomas célèbre 10 ans de lutte ˆ 10 ans déjà que les coups de hâche fracassaient les portes d‚une église occupée à Paris, - intitulé :



    „Sans-papiers : régulariser, est-ce créer un nouvel afflux ?‰





    (∑) Portée par une mobilisation sans précédent autour des enfants scolarisés dont les parents sont menacés d‚expulsion, la question des sans-papiers s‚est de nouveau imposée sur le devant de la scène médiatique ces derniers mois. Des cas emblématiques ont marqué les esprits, certaines personnalités ont même appelé à violer la loi en protégeant des clandestins. Contraint de réagir, Nicolas Sarkozy a lâché du lest et pondu, le 13 juin dernier, une circulaire permettant des régularisations, au cas par cas, en fonction de critères qu‚il a lui-même définis. Il a nommé également l‚avocat Arno Klarsfeld comme médiateur national sur ce dossier. (∑)



    Lundi dernier, le ministre de l‚Intérieur a chiffré le nombre des régularisations prévisibles à environ 6000, alors que le délai d‚application de la circulaire n‚était même pas terminé. Se targuant d‚agir au nom de la justice et de la fermeté, il balaie ainsi d‚un revers de manche toute idée de régularisation massive, pratiquée pourtant par les gouvernements espagnols, italiens et allemands. Mettant dans le même sac le racisme de l‚extrême droite et l‚humanisme de la gauche, le futur candidat de l‚UMP à la présidentielle met des vies humaines au service d‚une stratégie personnelle. Affligeant. Ludovic Tomas



    Bonne lecture