Une vingtaine de militants ou proches du Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires étaient présents ce matin à Nantes pour permettre à une famille algérienne avec ses trois enfants d'être maintenue dans son logement et de ne pas être contrainte, ce soir, de faire appel à la solidarité du Collectif ou d’amis pour éviter la rue.
Les journalistes s’étaient également déplacés nombreux pour couvrir la mobilisation de soutien : France 3 (qui a relaté l’événement dans son édition Grand Ouest du midi consultable sur Internet), Nantes 7, France Bleu Loire Océan, Chérie FM, Ouest-France, Presse Océan. D’autres contacts ont été pris dans le courant de la journée avec Libération et NRJ.
A l’issue d’un entretien (auquel nous avons été sommés de ne pas assister) avec deux responsables du CADA Ciconia (organisme à l’initiative de l’invitation à quitter le logement), la famille s’est vue proposer une chambre d’hôtel pour deux mois.
Une solution évidemment inacceptable :
- quand on connaît les conditions de logement durable d’une famille de cinq personnes dans une chambre d’hôtel où il est, entre autres choses, interdit de préparer à manger et où la promiscuité est évidemment très grande.
- quand on sait que cette famille rentre pleinement dans le cadre de la circulaire du 13 juin et, qu’à ce titre, elle devrait prochainement obtenir, comme l’ont obtenue une grosse trentaine d’autres familles à Nantes depuis une quinzaine de jours, une autorisation provisoire de séjour
- quand on se dit, comme nous l’avons découvert aujourd’hui, que le 15 décembre dernier, répondant à une convocation de la Préfecture de Loire-Atlantique, M. Bennedjema s’est rendu sur place « en vue de la délivrance de son titre de séjour », un titre qui ne lui a jamais été remis. Aux dires de l’intéressé, l’accès au bureau des étrangers lui aurait été violemment refusé sans raison. Aux dires de la responsable du bureau des étrangers malades (jointe cet après-midi par téléphone), qui l’a reçu à une époque où, sauf erreur de notre part, M. Bennedjema ne relevait d’ailleurs pas encore de ce bureau, de colère contre la dite responsable, M. Bennedjema aurait décidé (le jour même où on l’invitait à venir chercher le précieux sésame !) de renoncer à toute procédure.
Très récemment seulement, son avocat Maître Olivier Renard, dans un courrier daté du 27 juin 2006, faisait savoir au Préfet de Loire-Atlantique que, suivant les conseils émanant de la même Préfecture, son client se désistait de son appel devant la Commission de Recours des Réfugiés pour solliciter une régularisation pour des raisons médicales. Dans ce même courrier, Maître Renard attirait en outre l’attention du Préfet sur le fait que, présente en France depuis plus de deux années, la famille Bennedjema doit pouvoir, comme nous l’avons déjà dit plus haut, bénéficier d’une régularisation à titre exceptionnel et humanitaire, telle que prévue par la circulaire du 13 juin 2006, remplissant l’ensemble des conditions exigées et renonçant expressément au bénéfice de l’aide au retour volontaire.
Demain, à partir de 14 heures, la famille à qui les deux représentants du CADA Ciconia auraient d’ores et déjà, aux dires de M. Bennedjema, reproché d’en avoir aujourd'hui appelé à la presse, est convoquée dans le bureau de Mme Verlhac, directrice du Cada Ciconia, auteur de la lettre du 10 juillet demandant à la famille de libérer son logement ; une injonction consécutive au courrier du 27 juin faisant perdre à jamais l’espoir d’une régularisation au titre de réfugiés (statut qui,apparemment, permet seul d’accéder à un logement dans cadre du dispositif d’aide aux demandeurs d’asile).
Nous espérons vivement que la représentante du Collectif Enfants Etrangers qui accompagnera la famille à cette rencontre, pourra être témoin de l’échange entre Mme Verlhac et M. & Mme Bennedjema, et que la sagesse présidera à un échange qui, vu la perspective d’une régularisation prochaine, devrait, nous le souhaitons tout au moins, permettre à la famille de se maintenir dans le logement qu’elle occupe actuellement. Quoi qu'il arrive, nous restons très vigilants quant au sort de cette famille ... comme à celui de toutes les autres que nous ne manquerons pas d'examiner, demain soir mardi 8 août à partir de 18 h 30, à l'occasion de notre réunion hebdomadaire à la Maison des Associations de la Manufacture des Tabacs, tram n° 1 (arrêt Moutonnerie ou Manufacture).
Une fois de plus, nous mettons en demeure les pouvoirs publics (et en particulier l’Etat) d'assumer leurs responsabilités en accordant un hébergement décent à tous.
Nous rappelons au passage que seule une régularisation globale permettra à toutes et à toutes l'accès à une vie décente à laquelle tout être humain doit pouvoir aspirer.