M. Sarkozy expulse son 3ème jeune majeur scolarisé du mois de juillet !
Aminata a quitté le centre de rétention entre deux gendarmes, les larmes
aux yeux, accompagnées jusqu’au dernier moment par des copines de
classe.
L’APRF contre Aminata Sambou confirmé hier par le juge administratif de
Melun, la voie était libre pour un préfet de Seine et Marne aux ordres.
Nous exprimons avant tout notre tristesse après ce mauvais coup
perpétré au cœur de l’été, notre tristesse, notre sympathie et notre
solidarité avec Aminata et sa famille. Notre indignation aussi à voir
expulsée une gamine qui n’a pas encore vingt ans, qui se construisait
avec sérieux un avenir en France où elle avait des attaches bien
réelles. Ce sont les sentiments qu’éprouvait la cinquantaine de
citoyens, enseignants, élus et militants qui se sont rassemblés
aujourd’hui à Roissy pour s’adresser aux passagers. Parmi eux une
sénatrice de Seine Saint-Denis (E. Assassi), des élus d’Aubervilliers et
d’Epinay, où Aminata était scolarisée depuis 4 ans. Sans succès, puisque
Aminata est partie et que les passagers, soumis à une fouille au corps
et à des pressions importantes, n’ont pu aider à empêcher cette infamie.
Nous savons bien que face à la machine d’état, nous ne
réussirons qu’exceptionnellement à éviter les expulsions. Mais ce dont
nous sommes sûrs, c’est de faire payer au ministre de l’Intérieur le
prix politique le plus fort en démontrant que chaque tentative pour
éloigner les jeunes connus et soutenus par RESF suscitera la même
indignation et la même mobilisation. Trois expulsions de jeunes majeurs
scolarisés en juillet. Quel exploit ! Le chasseur d’enfant aura du mal à
remplir sa gibecière au mois d’août… Et au-delà, n’en parlons pas.
Mais les jeunes majeurs scolarisés ne sont pas seuls en cause.
Sur les milliers de famille pour lesquelles la circulaire du 13 juin a
suscité un immense élan d’espoir, parmi celles tout au moins qui auront
réussi à faire acte de candidature avant le 13 août en surmontant les
obstacles divers inventés par les préfectures, Sarkozy nous annonce 70 %
de refus et donc 70 % d’expulsions potentielles. Nous pouvons d’ores et
déjà lui prédire qu’il perdra cette bataille-là aussi et que nous
lutterons pied à pied avec toutes les associations et collectifs,
membres de RESF ou non, pour que, au minimum, ces familles, toutes les
familles qui vivent leur vie ici et ont des attaches avec la France
soient régularisées. Et au delà pour la régularisation de tous les
sans-papiers.