Paris, le 28 juillet 2006
Le Réseau Education Sans Frontière poursuit avec courage et détermination son action pour la régularisation des familles sans papier.
En accompagnant RESF ce mercredi pour appuyer un dépôt collectif de dossiers à la Préfecture de Police, et lors du rendez-vous avec le chef de cabinet du Préfet de Police ce jeudi, nous avons pu vérifier la stratégie implacable du ministre de l'Intérieur : enliser le mouvement populaire en faveur des sans-papier dans des procédures juridiques et administratives, et entraver toute expression publique de la revendication de régularisation (interdiction d'accès au parvis de la Préfecture, entraves au parcours du rassemblement, refus puis délais pour recevoir une délégation, impossibilité de discuter d'autres sujets que des procédures, etc.).
M. Sarkozy veut partager les rôles : à lui les déclarations péremptoires devant les télévisions sur le nombre d'expulsés. avant même que tous les dossiers aient déposés, encore moins examinés (sic) ; au mouvement populaire la défense de chacune des familles, une à une.
C'est parce que nous refusons ce partage des rôles, parce que nous sommes convaincus que la régularisation des familles dépend non seulement de la qualité de chacun des dossiers, mais aussi du rapport de force public pour que "l'humanité" proclamée par la circulaire l'emporte largement sur la "fermeté" affichée par le ministre, que, en tant qu'élus et responsables politiques, nous renouvelons notre solidarité à RESF et aux sans-papier, et continuerons inlassablement à intervenir à leurs côtés tout l'été et au-delà pour contribuer à ce que l'opinion publique soit systématiquement informée et pèse sur les décisions que le ministre de l'Intérieur voudrait prendre dans l'anonymat des procédures administratives.
Nous sommes très inquiets pour toutes ces familles et nous n'accepterons pas l'absence de leurs enfants sur les bancs des écoles en septembre. Ces familles installées pour la plupart depuis de nombreuses années en France doivent être régularisées.
Enfin, nous tenons à insister sur un point : le cas des familles ayant des enfants scolarisés ne doit pas faire oublier l'ensemble des sans-papiers vivant en France. Nous ne pouvons pas faire moins que nombre de nos voisins européens. Une régularisation massive reste incontournable et indispensable !