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Vous êtes plutôt baklava ou plutôt loukoum ?

J’ai beau avoir une tendresse particulière pour le baklava (souvenir d’une autre mobilisation, en avril 2006 autour d’une famille kurde de Turquie), l’irruption éclatante de Zozan, ce soir, accompagnée de Selahattin Célik, à la réunion du Collectif Enfants étrangers a eu raison de moi : je me suis laissée conquérir par le  loukoum (du turc lokum, lui même de l’arabe rahat-ul holkum, « repos de la gorge»). Ou turkish delight, (mais en anglais).

 

Si j’en crois l’article de Wikiklava, l’étymologie de loukoum, du turc lokum n'est pas claire pour les linguistes (ce qui tombe plutôt bien parce que c’est pareil pour moi, c’est “kif” pour moi) ; il semble que ce soit une corruption du turc lokma (« morceau »). C’est un  peu comme ça, en morceau, le souvenir que m’avait laissé cet homme lors de notre dernière rencontre, sortant menotté du tribunal administratif. Je tente un coup de backgammon – trictrac en français dans le texte (à inscrire d’urgence dans l’abécédaire en cours de constitution des mots indispensables à l’usage de l’étranger franchissant à l’insu de son plein gré les frontières européennes et débarquant par stratégie ou par hasard sur le sol de notre territoire) : est-ce que la Loire Atlantique voudrait songer à se distinguer en décrétant que sur son territoire un père de famille comparaissant devant le tribunal, laissant derrière lui sa femme et ses enfants, ne sera plus jamais extrait, sous le regard de sa fille aînée, venue témoigner de l’atteinte disproportionnée à ses droits d’enfant que représenterait l’éloignement de son père, les menottes aux mains (je reconnais que c’était déjà un petit pas pour l’homme et un grand pas pour l’humanité que toute sa famille, femme et enfants, ne se soit pas retrouvée au centre de rétention administratif avec lui). Les plus radicaux n’auront sûrement pas attendu la fin pour relever que le CRA de Nantes n’est pas aux normes (!) pour retenir une famille entière, soit ! Que ce ne serait peut-être pas par simple humanité mais par souci des deniers publics et par esprit pratique (dans la situation présente “esprit pratique” est le plus déplaisant des oxymores), tric trac ! Or donc, Rahat signifiant en turc paix ou contentement, “une traduction correcte” serait un morceau de contentement.

 

Un peu de douceur dans un monde de brutes

 

C’est exactement ce plaisir, comme une “preuve de vie”, que nous avons goûté ce soir, offert par Selahattin : un morceau de contentement, doux et sucré.

 

Pour ceux qui ne sont pas trop blasés (le loukoum est fait d’amidon et de sucre, mais l’ingrédient essentiel est l’eau de rose) et qui voudront bien continuer de s’insurger contre tout ce qui écoeure. Pendant qu’ensemble (se) gobergent le hérault des droits de l’homme du rivage de Syrte (sa ville natale), l’auteur du fameux : “Il n’y a pas de prisonnier politique en Libye” et l’homme providentiel qui confie au Nouvel observateur ébahi : "Pouvez-vous me citer un mot, un fait qui prouvent que j'aurais renoncé à défendre les droits de l'homme ?”, la noria des escortes vers les centres de rétention s’emballe, pour tenir l’objectif des 25 000 !

Le 10 décembre marquait la Journée mondiale des Droits de l’Homme et le début des festivités de la commémoration du 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme – 1948 ? 

2ème Jour :

 

“Ils devaient se marier samedi 15 décembre 2007 à la mairie de Vesoul en Haute Saône (70), lui s'appelle Saro, il est d’Arménie, elle, Esma, elle est de Géorgie. Tous deux sont de la communauté yezide, communauté persécutée depuis 1991, l’information est connue de tous. La police est venue hier matin le 11 décembre 2007 à leur domicile tôt le matin leur disant qu'ils devaient venir avec eux pour se marier à la mairie et vérifier si tous les documents pour cemariage étaient complets. Jamais ils ne sont arrivés à la mairie de Vesoul (70) mais directement au commissariat, placés ensuite en garde a vue. Ce matin nous apprenions que ce jeune couple était en route pour le centre de rétention. Esma, au centre de rétention de Metz (57) et Saro au centre de rétention de Lille (59)".

 

Leur éloignement réciproque, elle en rétention à Metz, lui au centre de rétention de Lille, c’est sans doute pour éviter une union libre !

 

 

Pour les fêtes, pensez : http://www.educationsansfrontieres.org

 

 

IdL

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