Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20 octobre : A Nantes, une journée sous le signe de la résistance

A Nantes, à l’appel du Collectif enfants étrangers citoyens solidaires (RESF) et du Collectif UCIJ, entre 600 et 750 personnes se sont rassemblées au Monument aux Cinquante Otages, au coeur de la ville, sous un soleil radieux. Il est revenu à M. Raymond Aubrac qui avait écrit spécialement un texte à lire pour cette Journée nationale de solidarité avec les étrangers d’ouvrir le feu :

 

Message de M. Raymond AUBRAC, écrit spécialement pour être lu lors du rassemblement au Monument des 50 otages à Nantes à 14h30 ce jour 20 octobre à l'occasion de la journée nationale d'action «la loi Hortefeux est une atteinte à la dignité de tous» à l'initiative localement du collectif enfants étrangers, citoyens solidaires (RESF) et du collectif Uni-e-s contre une immigration jetable.

 

"Ce projet sur l'immigration est un cas d'acharnement législatif. L'accumulation des lois, décrets et règlements depuis quelques années dans un sens de durcissement, de multiplication des obstacles, tout cela doit bien avoir un sens.

Le seul sens vraiment lisible, c'est de satisfaire les nouveaux électeurs de la droite issus du front national, ceux qui avaient fait confiance à Jean Marie LE PEN.

L'obligation de connaître la langue française avant de venir en France est absurde, légiférer sur l'immigration doit être accompagné d'un véritable programme de coopération culturelle et économique.

L'éventualité des tests ADN pour «faciliter» l'octroi des visas et (on sait ce que veut dire faciliter) est stupide et monstrueux. Elle renvoie la notion de famille à une interprétation totalement fallacieuse de la constitution française.

Si elles étaient adoptées l'ensemble de ces mesures signifierait mélange de méfiance et de mépris à l'égard d'êtres humains qui ternirait l'image de la France, pays de la déclaration des droits de l'Homme.

La résistance s'est battue pour défendre les valeurs de cette déclaration des droits de l'Homme, elle a été victorieuse, aujourd'hui il nous appartient à tous de rester résolument vigilants.”

 

 

Suivent d’autres prises de paroles, celle de Joël Busson, Président du Comité départemental du souvenir des fusillés de Châteaubriant et de Nantes, qui a tenu à participer à notre mobilisation.

 

 

Pour le Collectif Enfants Etrangers, Charles a pris la plume et la parole :

 

 

“Le projet de Loi HORTEFEUX sur l'immigration actuellement en discussion au parlement suscite remous et inquiétudes…

Pour preuve l'hostilité, les protestations de tous bords à l'égard d'amendements

" Inacceptables."

Plus que jamais il est urgent de se mobiliser contre l'arbitraire …pour éviter que des hommes, des femmes, et leurs enfants… ayant comme aspiration : celle d'échapper à la misère, ne soient traités comme des " parias" mettant en péril l'Identité Nationale.  

 

Voilà pourquoi le Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires continue d'apporter son soutien aux familles menacées d'expulsion :

- en informant, en alertant sur les situations de détresse

- en organisant comme il y a quelques mois des parrainages d'enfants

- en accompagnant les familles dans leurs démarches.

- en versant pour les enfants une allocation de rentrée scolaire

- en participant à des goûters solidaires…etc. 

 

S'il était encore nécessaire de justifier notre prise de parole, aujourd'hui :

"Journée nationale de solidarité avec les sans papiers "

…ce serait pour réaffirmer : 

            "qu'il y a des circonstances ou se taire …c'est mentir"

si l'on accepte :

- d'ériger nos valeurs républicaines au rang de l'universel …et dans le même temps d'enfermer un enfant dans un centre de rétention.

Si l'on accepte :

- que s'organise la chasse à l'homme et la stigmatisation de l'étranger.

Si l'on accepte :

- L'évocation du souvenir, le regard sur notre passé et le rétablissement de critères génétiques de sinistre mémoire pour authentifier la filiation des étrangers.

Si l'on accepte :

- L'instauration de mesures discriminatoires qui visent le droit au regroupement familial et bafouent la dignité humaine.

Si l'on accepte enfin :

- que dans une démocratie le droit à l'indignation devant certaines pratiques "musclées" à l'égard des étrangers se transforme en délit de solidarité…

… alors oui, il est des situations ou se taire serait mentir…

C'est pour cela que nous prenons la parole et que nous continuerons d'en user pour demander la régularisation des familles et de leurs enfants.

 

Aujourd'hui comme dans 40 autres villes de France qui organisent des rassemblements du même type, et en ces temps de  commémoration :

il est nécessaire de rappeler que " résister se conjugue au présent" !

 

*

Avant de donner à entendre la voix de deux enfants expulsés avec leur famille, Saldina, et Liridona, lecture est faite du texte “Devoir de mémoire, devoir d'obéissance, devoir de Résistance ?” composé par un enseignant membre du réseau Resf : “ l'Histoire ne peut se réduire à une suite de journées commémoratives, elle n'est pas là pour faire pleurer mais pour faire réfléchir”.

Devoir de mémoire, devoir d’obéissance, devoir de résistance ?

 

*

Jeannine, militante de la LDH, a livré sa vision de la lutte en mettant en mot l’engagement au quotidien : “Touche pas à mon ADN"

 

“Touche pas à mon ADN, ni à celui de mon voisin

 Pour trier efficacement les étrangers,

 faudra forcément contrôler aussi les non-étrangers.

Ca c'est incontournable.

Pour  repérer les gènes , et la biométrie des uns

 faudra forcément  ficher tous les autres.

C'est scientifiquement inéluctable.

Pour mettre à l’écart une population indésirable,

Faudra surveiller la totalité des citoyens.

Ca c’est inéluctable .

Une police , bien entraînée

Pour arrêter des innocents

Hommes, femmes, vieillards, enfants

Des fonctionnaires sachant compter

De 0 jusqu’à 25000

qui sait qui sait jusqu’où ils apprendront à compter

Des contrôles bien rodés

Et c’est dans le mille

toi, moi, nous serons fichés, contrôlés, testés

Toujours plus de sécurité

Toujours moins de liberté”

 

Puis Delphine a prêté sa voix, sur une mélodie de Bertold Brecht, pour lire en rapant un nouveau texte composé par la ligueuse et le rassemblement s’est constitué en défilé, et le défilé en manifestation cours des 50 otages jusqu’à la place du Commerce pour de nouvelles lectures, puis après un détour par la place Royale, le cortège s’est rendu Place du Change. Une journée sous le signe de la solennité et de la revendication, de la mobilisation et de la solidarité, pour dire “qu’aujourd’hui la France de la Résistance ne vit pas dans les discours officiels, elle vit dans ceux qui sont capables de dire non comme Florimond Guimard, comme Marie-Françoise Durupt, de Saint-Nazaire. 

 

“Ca fait des jours, des mois que l’on embarque

Des tas de sans papiers

Tous les matins

Ca fait des jours des mois que tu remarques

La peur qui doucement fait son chemin

Et quand ils ont fini de mettre en taule

Ceux qui étaient peut-être tes voisins

Ils s’en viennent jusque dans les écoles

Prendre un enfant qui a l’âge du tien.

 

Rejoins les rangs de tous ceux qui s’indignent

Qu’ un homme soit traité pire qu’un chien

Rejoins les rangs de tous ceux qui s’indignent

Que la France ne respecte plus rien

Plus d’accueil, et fini le droit d’asile

La France a renié ce qu’elle était

Une terre où chacun trouvait à vivre

Nous sommes tous des enfants d’émigrés.

(Jeannine Valignat, 20 octobre 2007)

 

*

 

 

Nous n’étions pas innombrables, puisque, dimanche, “Ouest-France” parvenait à nous recenser : “750 “résistants” contre les expulsions ! titrait-il. Mais nous ne sommes pas restés sans voix. 

Nous étions 750 à Nantes, le 20 octobre, presque aussi nombreux que les innombrables, en cette fin d’octobre !

 

C’EST LE MOMENT DE SE COMPTER !

A la demande de notre webmestre, le Collectif enfants étrangers citoyens solidaire lance un appel à toutes celles et ceux qui ne l’ont pas encore fait ou qui l’ont fait il y a déjà longtemps de se réinscrire en envoyant un mail à l’adresse collectifenfantsetrangers@yahoo.fr

 

*

ET DE COMPTER LES UNS SUR LES AUTRES…

LA SOLIDARITE N’EST PAS UN DELIT !

 

Le 22 octobre, Florimond Guimard, à Aix : 2 mois avec sursis ! C’est pas grand chose mais c’est encore trop ! Trop si l’homme qui ne sortira pas brisé de ce combat-là s’avise de dire non, une nouvelle fois, des dizaines de fois, comme nous devrions être tous plus nombreux à le faire.

Deux mois c’est pas grand chose ! Mais c’est encore trop ! Trop si l’on songe qu’avec tous les citoyens solidaires qui ont signé la pétition “la solidarité n’est pas un délit”, au moment où l’on songe à réformer la carte judiciaire, à fermer des tribunaux – la rupture, encore, avec la justice de proximité – cela va finir par beaucoup d’audiences, beaucoup de pétitions… des sursitaires innombrables !

 

Alors, relaxe ! 

Isabelle

(Pour le Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires)

Les commentaires sont fermés.