A l’attention du collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires
Madame, Monsieur,
Chers ami(e)s,
Le « sursis » accordé par la circulaire du Ministre de l’intérieur du 31 octobre 2005 protégeant plus ou moins les jeunes et leurs familles jusqu’à la fin de l’année scolaire, prend fin le 30 juin 2006. Le Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires, avec le soutien du Collectif Unis Contre une Immigration Jetable appelle à une mobilisation le 1er juillet autour d’une vaste action de parrainages républicains.
Les communistes de Loire Atlantique et leurs élu(e)s seront fiers de devenir « parrain » ou « marraine » de jeunes sans papiers, scolarisés dans notre département, lors des cérémonies de parrainage, prévues ce 1er juillet. Nous mettons en place un dispositif pour collecter ces engagements d’élu(es et de militants et vous les faire parvenir dans les plus brefs délais.
Davantage qu’un symbole, nous considérons ce titre de « parrain » comme un engagement, un acte fort de résistance à la politique du gouvernement, soutenue par la droite départementale, qui bâtit, jour après jour, depuis juin 2002, une République de l’exclusion.
Qu’y a t il de plus abject que de se servir des écoliers, des collégiens et des lycéens pour provoquer l’expulsion de leurs parents ainsi que la leur. C’est une atteinte grave aux principes mêmes de la protection de l’Enfance. Cette protection ne peut être assujettie à la nationalité française. N’en déplaise à M. Sarkozy.
Par circulaire, le Ministre de l’intérieur a fixé aux Préfets l’objectif de 25 000 expulsions pour cette année. Et tant mieux si ce chiffre est dépassé. Cerise sur le gâteau, un soin particulier est apporté aux conditions de retour au pays, présenté comme un bienfait et non une de mise en danger physique, morale et sociale, réforme du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) à l’appui.
De plus, le CESEDA nie le droit aux sans papiers scolarisés de poursuivre leurs études en France. Ces jeunes ne répondent pas aux critères de l’ « immigration choisie ». Le CESEDA institutionnalise donc, par voie légale, leur reconduite à la frontière, manu militari.
Et les méthodes employées font frémir : dénoncé, arrêté, embarqué, menotté, mis à croupir dans un centre de rétention bondé, mis de force dans un avion ou un bateau. Et tout cela se passe dans un pays encore meurtri de persécutions insupportables et nous rappellent les heures les plus sombres de notre histoire.
Si par la protection que nous offrons par le biais du parrainage, nous sommes considérés comme des hors la loi ; ce n’est pas la première fois dans ce pays que la désobéissance civile devient un devoir républicain.
Ainsi parrainés, les jeunes concernés auront à leur disposition un réseau d’urgence pour bloquer les tentatives de reconduites à la frontière. L’isolement dont ils souffrent est enfin brisé ! »
Nous sommes fiers de tous les placer sous notre protection citoyenne.
Recevez, Madame, Monsieur, cher(e)s ami(e)s, nos salutations.
Pour la fédération,
Marie Annick BENATRE