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Sans-papiers : à Nantes, la solidarité bat le rappel
Le comité de soutien d’une famille, restée cachée, se rend à sa place à la gendarmerie.
Par Nicolas de la CASINIERE
QUOTIDIEN : vendredi 5 janvier 2007
Nantes correspondance
La gendarmerie de Châteaubriant (Loire-Atlantique) a rarement connu telle affluence. Hier, les 45 membres du comité de soutien à Viviane, Laurent et leurs deux enfants nés en France se sont présentés à la place de cette famille congolaise, convoquée en vue d’expulsion. Un maire, deux conseillers généraux, des élus Verts, PCF et PS font partie de ce comité. Après un ultime refus d’asile politique, la famille attend une réponse de la commission de recours. Elle n’en est pas moins expulsable.
En novembre, Viviane sort du Secours populaire chargée de colis alimentaires. Un homme se propose de la raccompagner. Dans sa voiture, il offre 20 euros si elle veut coucher avec lui. Elle refuse. Il tente de la violer. Viviane quitte la voiture avec ses colis. Il la suit jusqu’à sa porte. Choquée, la jeune femme en parle à son compagnon et porte plainte. Devant les gendarmes, l’agresseur finira par avouer, d’autant qu’une autre femme a aussi porté plainte contre lui. Tout à sa colère, il retourne au Secours populaire et signifie à une responsable que c’est honteux de donner à manger aux sans-papiers. « Il dit aussi qu’il va se venger, qu’il a prévenu le procureur et la Police aux frontières pour demander une enquête », explique-t-elle.
La dénonciation aura pour effet la convocation des parents « avec les enfants » , hier, à la première heure. Prévenu mercredi, le réseau de solidarité bat le rappel. Informés que la famille est cachée pour éviter une éventuelle expulsion, les gendarmes font savoir aux 45 contrôlés qu’ils encourent des poursuites pour « entrave à la justice ». L’expulsion n’ayant pas été expressément signifiée à la famille, ils ne pourraient sans doute pas être suspectés de « soustraction d’une personne étrangère à une mesure d’éloignement prise à son rencontre ».
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