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CHU de Nantes : Nouvelles réactions

Nous vous avions fait part, il y a bientôt un mois de cela, de l'émotion et de la colère provoquées le 26 octobre dernier par l'intervention de la PAF pour reconduire vers son hôtel, puis aux Pays-Bas, une jeune femme sans papiers à sa sortie du CHU de Nantes où elle avait été admise en urgence.

La riposte n'en reste pas là. Nous ne sommes pas décidés à laisser s'aggraver les conditions d'accueil des immigrants dans notre pays y compris au mépris de leur accès aux soins et à la santé.

La protestation s'étend: c'est ensemble que syndicats CGT et SUD du personnel du CHU de Nantes, et du département de Loire-Atlantique, organisations féministes et organisations  de soutien aux sans papiers signent le présent appel à la vigilance.

 

Pour le Collectif « Enfants Etrangers Citoyens Solidaires » de Nantes – RESF 44

Jean-Luc Landas.

 

 

 

Le taxi de la PAF et la direction du CHU

 

    Une jeune femme sans papiers, maman d’un enfant de six ans s’était réfugiée à Nantes cet été fuyant  un réseau de prostitution. Le 27/10/06,  elle a été reconduite par la Police de l’Air et des Frontières (PAF) aux Pays-Bas , son «  pays d’entrée » dans l’Union Européenne. Consultante du service des Urgences, elle est sortie du CHU dans un véhicule de la PAF, prévenue par le CHU, car elle n’avait pas de moyen de locomotion pour se rendre à son domicile. Nous savons tous que jamais il n’est fait appel à la police dans ces conditions, la PAF étant chargée du démantèlement des filières d’immigration illégales et des reconduites aux frontières.

 

         La direction du CHU de Nantes, qui a pris cette décision, affirme que cette femme était consentante. Dans sa situation, avait-elle un autre choix ? C’est sans doute pourquoi, connaissant la décision administrative qui la frappait et la date de reconduite aux Pays-Bas, elle avait la veille demandé de l’aide au collectif « enfants étrangers –citoyens solidaires » et accepté un rendez-vous avec la commission femmes du GASProm pour le surlendemain.

 

          Pour toutes celles et ceux qui ont rencontré cette femme son état de profonde détresse morale était évident : c’est anéantie, désespérée qu’elle a attendu résignée, pétrifiée l’arrivée du véhicule de la PAF, dans le hall d’accueil des Urgences, son état de santé ne nécessitant pas d’hospitalisation en urgence.

 

         Désespérée, car elle savait qu’elle avait épuisé tous les recours en Hollande. A son arrivée à l’aéroport d’Amsterdam pas de chambre d’hôtel promise par la préfecture de Loire-Atlantique. Cette femme et son fils ont erré pendant deux  jours dans les rues avant d’être recueillis par une famille, elle-même sans papiers.

 

         Nous protestons contre le sort réservé à cette femme et son fils. La place d’Arnold est à l’école et non pas dans la rue. La place de Nicole est à Nantes auprès de celles et ceux qui aident les femmes à sortir de la prostitution et non pas auprès de ceux qui instrumentent le corps des femmes à leur profit.

 

         Nous nous étonnons que le communiqué de la direction du CHU ne fasse aucune référence au nécessaire respect absolu du secret professionnel qui inclut les données administratives  recueillies lors de l’admission (article L-1110-4 du code de la santé publique) Quelle impérieuse nécessité pour la sûreté de l’Etat ou la sécurité publique imposait de briser ce secret ? Ce secret a-t-il été oui ou non respecté pour cette femme ?

 

         Cette affaire illustre le danger de la remise en cause du secret professionnel dans le domaine de la santé ou dans le domaine de l’action sociale et éducative comme le prévoit le projet de loi de prévention de la délinquance. Les préoccupations sécuritaires et  d’ordre public prennent le pas sur les politiques d’immigration, d’intégration, d’insertion, de la famille, de l’éducation et de la santé.

         Nous attirons l’attention des personnels soignants et administratifs sur la nocivité de cette politique qui, mettant en cause le secret professionnel, porte atteinte à l’accès aux soins de tous et toutes quelle que soit leur situation au regard de l’administration ou de la justice.

 
          Les syndicats SUD et CGT du CHU de Nantes tiennent à leur disposition les numéros d’appel d’urgence des associations et des collectifs de soutien et d’aide aux personnes sans papiers. 

 
Les syndicats CGT et SUD du CHU de Nantes, l’Union Locale CGT de Nantes, l’Union Départementale CGT et l’Union Syndicale Solidaires de Loire-Atlantique, le Collectif « enfants étrangers-citoyens solidaires »  RESF de Nantes, le collectif « Uni-e-s contre une immigration jetable « (GASProm-ASTI de Nantes, LDH, MRAP), FASTI, l’Espace de Beauvoir.

 

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