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Lundi 31 mars à 17 h 30 devant la Préfecture pour soutenir Salamat

Liberté pour SALAMAT !!!

 

« C’est beau d’imaginer qu’un jour nous pourrons vivre en harmonie et en paix. Un jour peut-être le malaise qui enrobe en ce moment la France pourra, grâce à nous tous disparaître. » C’étaient les mots de Triny Prada… 

Ce jour n’est pas arrivé. Déjà ILS tiennent la mère. Interpellée, placée en garde à vue, puis en rétention. Espoir éphémère, le juge des libertés et de la détention a demandé la liberté. Mais le Procureur de la République a fait appel. Salamat aurait pu être libérée. Jusqu’à lundi, et l’audience d’appel, elle restera au centre de rétention, à Nantes.

En notre nom, si l’on ne s’en mêle, Monsieur Le Chiffre, toujours le chiffre, exige qu’on expédie dans le Caucase cette femme, interpellée à domicile, à la stupéfaction de l’assistante sociale en rendez-vous chez elle ce jour-là. Mercredi 26 mars à 11h. Elle a obtenu de l’accompagner à la gendarmerie de Basse Goulaine, pour lui épargner l’estafette !

J’imagine déjà l’argumentaire - Madame Salamat A. « n’a pas vocation à rester en France ». On reprochera à cette femme et à sa famille d’être là mais on lui reprochera également de ne pas être là depuis assez longtemps « défaut d’antériorité du séjour en France… » pour être régularisée... comme le Préfet usant de son pouvoir discrétionnaire pourrait le décider. 

C’est vrai, pourquoi cette famille n’a-t-elle pas quitté plus tôt son Daghestan ?

Si ce n’était pas si triste, cela en deviendrait koumyk ! C’est pas seulement que le mot me plaît. C’est qu’apparemment le traducteur devant la CNDA s’adressait plus particulièrement au père de cette famille en russe, alors que sa langue est le koumyk. Et sa femme qui parle beaucoup mieux le russe n’a pu avoir que rarement la parole. Mais cela n’a pas empêché le rejet de son dossier et la perspective de leur retour forcé ! Comme dit un proverbe russe, on ne sort pas les querelles de l’isba. Mais…

Vous avez dit Caucase ?

A Nantes, du 3 avril au 20, AmnestyInternational, l’ACAT, la LDH, la Pêch’, la Maison des Citoyens du Monde et l’Association Solidarité Tchétchénie vous invitent à Cosmopolis pour découvrir et comprendre l'une des régions les plus brûlantes de la géopolitique contemporaine, une région de montagnes sauvages, où une myriade de peuples aux origines ethniques composites résiste depuis des siècles à toute forme d'autorité.

La Préfecture de Loire Atlantique a-t-elle eu vent de cette conjoncture ? A-t-elle voulu s’associer à l’événement et témoigner de la richesse des liens culturels de la France et du Daghestan ? En avant première et première classe par un vol sur la compagnie nationale pour le Daghes… quand ?

Sous nos latitudes, un Préfet a toute latitude pour décider d’une vocation ! A être ou à ne pas être protégé par un Etat de droit, à être voué à la séparation, l’exil, l’éloignement, la peur, le retour au Daghestan.

Le mari qui était absent au moment de l’interpellation a prolongé son absence, le fils, tout jeune majeur (depuis quelques jours) ayant de loin assisté à la scène n’a pas demandé à se faire traduire les sous-titres et a pris la poudre d’escampette, comme on dit en koumyk.

Ce sera encore à nous de choisir. Choisir si l’on pourra encore de là où l’on est, dans le confort et la splendeur de Nantes, en France, apprendre à traduire en koumyk humanité et respect de la vie familiale et privée, défense de la liberté et des droits humains ou si nous devrons dire adieu !

D’accord pour que la protestation s’étende au monde entier, pour soutenir Ingrid Betancourt ou le Tibet : « Chinese Lies, Tibetans die »…

Mais agir, c’est aussi, ici et maintenant. La liberté c’est l’inventivité de la réaction, non ? Et l’espace des libertés se restreint chaque jour… mais comparé à ce qui se passe au Daghestan…

Le Daghestan : une république essentiellement musulmane où la vie rurale est encore gouvernée par des codes traditionnels très stricts et où s’affrontent comme en Tchétchénie voisine les islamistes et les non-islamistes, les pro-soviétiques et les islamistes radicaux ! Le Daghestan compte à lui seul davantage d’ethnies et de langues que l’ensemble du Caucase, ce qui en fait la République autonome la plus volatile de toute la Fédération de Russie. Au Daghestan, une trentaine de peuples cohabitent dont la majorité sont d’ethnie avar, lezguine, lakh, kumik, tchétchène, etc.

Point n’est besoin de feuilleter quotidiennement « La géographie » de Ptolémée ou de lire le russe dans le texte pour être informé des troubles, des incursions, de la corruption, des attentats incessants dans cette région. Le Daghestan,  littéralement « le pays des montagnes », situé dans le Nord Caucase, est la république la plus au sud de la Russie, dont l’intérêt géostratégique attise les convoitises et les incursions de l’islam radical. Le pétrole, le caviar, et la misère y sont très inégalement partagés.

Depuis 2006, la situation sécuritaire ne fait que s’aggraver : attentats, explosions et enlèvements y sont monnaie courante. Les explosions visent en général les autorités locales. Il est de notoriété publique que les méthodes utilisées par son administration lors des enquêtes et des interrogatoires sont illégales et immorales.
Selon Amnesty International, on déplore également l’enlèvement ou la disparition de plus d’une vingtaine de personnes entre janvier et août 2007. Diverses hypothèses circulent : soit ces personnes ont rejoint des formations armées dans les montagnes (djamaat), soit elles ont été enlevées par les autorités. De nombreux témoignages convergent au sujet de jeunes hommes disparaissant sur le chemin les menant à la mosquée. Leur corps criblé de balles est retrouvé 300 km plus loin et la presse s’empresse de publier des photos les montrant le corps gisant par terre, arme d’un côté et littérature islamique de l’autre, avec comme sous-titre : « wahhabite »**

Pour achever ce tableau noir, retenons que les défenseurs des droits humains ont la vie dure au Daghestan. Le cas d’Osman Boliev est à cet égard exemplaire, les autorités l’ayant arrêté à maintes reprises et l’accusant d’être un agent à la solde de l’étranger ou de complice des « terroristes ».

Vol aérien de la Compagnie nationale ou Beech 1900, bimoteur de 19 places, loué à une compagnie privée et piloté par des policiers ? Plus discret, plus souple :

« Souple, il décolle à n'importe quelle heure et évite les problèmes qui peuvent surgir sur les lignes régulières », confiait au Figaro le commissaire de la police aéronautique. Pas nécessaire d’avoir vu plusieurs fois s’écouler l’eau du fleuve Samour pour imaginer à quel problème faisait allusion ce spécialiste des colis humains aéroportés, en septembre 2007 dans le Figaro. Que des avantages, et « la facture est moins lourde, car l'avion vole six jours sur sept.» Coût global et annuel (2 000 euros l'heure de vol, une moyenne de 1 000 heures par an) : 2 millions d'euros. Pour l'instant, la PAF ne possède qu'un aéronef de ce type, mais envisage d'en louer un deuxième. Techniquement, le bimoteur parvient sans obstacle en Europe orientale et se risque parfois jusqu’au Caucase !!!

 

 (Source : « Embarquement immédiat pour les clandestins », par Jean-Louis Tremblais, publié le 14 septembre 2007)

**Le wahhabisme est une forme rigoriste de l’islam sunnite prônant le retour à l’islam des origines (salafisme).

 

Nous manifesterons haut et fort contre cette expulsion annoncée, par vol commercial ou par Beech privé, lundi 31 mars devant la Préfecture : 17h30 !

Parce que la vie de Salamat compte plus pour nous qu’un chiffre sur une liste VENEZ NOMBREUX !!!

IdL

 Pétition pour Salamat

 

 

Message de Corinne d'Amnesty International mercredi 26 mars :

La famille Abdoulaev est arrivée en France, à Nantes, le 16 mars 2005, pour faire une demande d'asile alors qu’ils sont persécutés dans leur pays, le Daghestan. Déboutés du statut de réfugié politique, ils se sont retrouvés sans papiers, et ont reçu une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). Ayant de nouveaux éléments en leur possession, prouvant les risques encourus pour les vies des membres de cette famille en cas de retour vers les Frontières de la Fédération de Russie, ils ont demandé un réexamen de leur demande d'asile, et doivent passer en recours devant la Cour Nationale du Droit d'Asile (ex CRR) le 10 avril.
 
    Malheureusement, il semblerait que les autorités Françaises aient décidé de ne pas leur permettre d'aller au bout de cette procédure. En effet, mercredi matin, 26 mars, alors que Madame Abdoulaeva était chez elle, à St Sébastien sur Loire, en R.D.V avec son assistante sociale, quelqu'un a sonné à la porte. Lorsqu'elle a ouvert, Madame Salamat Abdoulaeva s'est retrouvée face à 7 policiers. Après plusieurs heures de garde à vue, Salamat a été placée en rétention au centre de Waldeck Rousseau. M. Abdoulaev est maintenant activement recherché par la police. Notons que leurs fils, qui vient d'avoir 18 ans, peut faire une demande d'asile à son nom du fait de sa majorité. Il est donc actuellement "en situation régulière", possédant une Autorisation Provisoire de Séjour".
 
Le crime de M. et Mme Abdoulaev ? Demander la protection de la France alors qu'ils risquent la mort au Daghestan, pays voisin de la Tchétchénie, où M. Abdoulaev se rendait régulièrement dans le cadre de son travail, pour apporter du matériel de maçonnerie et du bois.  Aux "checks points" en Tchétchénie, les soldats Russes demandaient régulièrement des sommes importantes à M. Abdoulaev afin de le laisser passer. Un jour, ils ont demandé une somme que M. Abdoulaev ne pouvait leur donner. M. Abdoulaev  a été arrêté, puis torturé durant de nombreuses heures. Parce qu'il a refusé de leur donner l'argent qu'ils réclamaient, les soldats Russes l'ont ensuite accusés de transporter des armes en Tchétchénie afin d'alimenter les combattants Tchétchènes. Depuis, il est recherché en Fédération de Russie, et sa famille restée sur place reçoit encore régulièrement des convocations à se rendre aux autorités. Sa vie, et celle de sa famille, son menacées.
 
Ce vendredi 28 mars, Salamat Abdoulaeva est passé devant le Juge des Libertés et de la détention (JLD) qui a décidé de libérer Madame Abdoulaeva du fait d’un vice de procédure lors de la mise en rétention. Ouf ! Soulagement ! Malheureusement, à peine deux heures plus tard nous apprenions que M. le Procureur de la République a décidé de faire un « appel suspensif » afin de rallonger la rétention de Mme Abdoulaeva de 15 jours. Mme Abdoulaeva repassera devant le juge lundi dans la journée. Si la prolongation de la rétention est acceptée, cela signifie alors que tout peut arriver : Mme Abdoulaeva se faira expulser vers les Frontières de la Fédération de Russie, où elle se fera persécutée voir assassinée.

 

Si la France, "pays des droits de l'Homme" expulse cette femme vers les Frontières de la Fédération de Russie, c'est clairement la mort qui l’attend... Et la France le fera EN NOTRE NOM ! Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas laisser faire ça!!!

 

 

Pétition en cours...

 

 

 

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