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Presse Océan : Expulsion de Nicole (bis)

 Presse Océan : jeudi 26 octobre 2006

 

Reconduite à la frontière : émoi après une interpellation au CHU

 

La semaine dernière, une jeune femme sans papiers a été interpellée par la police sur le site du CHU de Nantes avant d’être renvoyée par avion en Hollande.

L’affaire a ému. Jeudi dernier, la police aux frontières (PAF) est venue chercher une femme, originaire du Congo, à l’hôpital de Nantes (lire nos éditions d’hier).

Le lendemain, elle s’envolait pour la Hollande avec son enfant âgé de six ans, dans le cadre d’une procédure de reconduite à la frontière. « Ce pays n’est tout de même pas un pays où règne la dictature », précise la préfecture. « Si elle est repartie aux Pays-Bas, c’est pour que sa demande d’asile y soit examinée. C’est différent ».

Par la Belgique et les Pays-Bas

Selon les services de l’État, c’est là-bas que la jeune femme a déposé sa première demande. « Elle est passée par les Pays-Bas et par la Belgique avant d’arriver en France », ajoute la préfecture. « Quand elle s’est présentée, ici, à Nantes, le 28 juin dernier, ses empreintes ont révélé que c’était aux Pays-Bas que son dossier devait être examiné ».

Les accords de Dublin de 2002 l’exigent. Dans ce cadre, un arrêté a donc été pris à son encontre. En attendant, Nicole et son enfant sont tenus de ne pas changer d’adresse. À l’hôtel en l’occurrence. Pour s’assurer de leur présence, la PAF lui téléphone tous les jours.

Jusqu’à la semaine dernière où, toujours selon la préfecture, la police lui annonce que le départ est prévu pour vendredi. Mais, la veille, la jeune femme qui avait échappé à un réseau de prostitution en Hollande, est prise de malaises.

A sa sortie

Dans l’après-midi, le Samu est contacté, un docteur de SOS Médecins l’examine et décide d’une hospitalisation au CHU de Nantes. « Elle a été transportée par les pompiers. Quand elle est arrivée, la police était là. Elle a notifié à cette personne qu’un arrêté de reconduite était pris à son encontre. Elle a demandé également à être rappelée quand la personne sortirait, si elle sortait », précise Gilles Potel, chef des urgences au CHU de Nantes.

De fait, peu après 1 h, un médecin estime que l’état de Nicole ne justifie pas une hospitalisation plus longue et la laisse sortir. « La police l’a alors cueillie », ajoute Gilles Potel en notant que « quelqu’un au CHU, qui n’est pas un médecin, a obéi à la police et a passé un coup de fil pour dire que cette femme sortait ».

Interpellée sur le site du CHU, la jeune femme a alors été reconduite à l’hôtel, avant un embarquement par avion, avec son petit garçon. « On sait aujourd’hui que même l’hôpital et ses abords ne sont plus un hâvre de paix pour les plus fragiles d’entre nous », commente avec amertume le Collectif enfants étrangers citoyens solidaires.

 

A-H.D et S.G.

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