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Appel du comité de soutien aux familles tchétchènes

Je relaie cet appel lancé par Corinne de l'Association Solidarité Tchétchénie. Avis aux amis disponibles pour soutenir l'initiative.

 

Communiqué de presse

 

Objet : lundi 25 septembre 2006, à 11h au Centre René Couillaud de St Sébastien sur Loire : conférence de presse en soutien aux familles Iliasova et Moussaeva, toutes deux de nationalité Tchétchène, menacées d’expulsion.

 

 Depuis leur départ de Tchétchénie les familles Iliasova et Moussaeva ont vécu le même parcours.

Suite à l’arrestation et aux tortures infligées à monsieur Anzor Iliasov, ce dernier a décidé de fuir la Tchétchénie accompagné de sa femme (Toita) et de leur fils Akhmed âgé de 2 ans. Ils ont pris la décision de quitter le territoire accompagné de la famille Moussaeva également menacée (la mère de cette famille étant la sœur de Toita Iliasova).

 

         En effet, de la Tchétchénie les informations et témoignages qui nous parviennent font toutes état de la persistance de très graves atteintes aux droits humains : exécutions extrajudiciaires, « disparitions », tortures et viols sont perpétrés tous les jours. Dans certains cas, ces actes constituent des crimes de guerre. Depuis, le début du conflit, en 1999, les forces russes ont raflés des villages entiers, arrêté, torturé et exécuté des milliers de civils accusés d’être des combattants séparatistes ou des membres de leur famille. Les corps de nombreuses personnes disparues ont été retrouvés dans des charniers. C’est pourquoi, aussi, de nombreux hommes et femmes tentent de se réfugier en Europe.

 La Pologne représente une porte vers l’Union Européenne, considérant ce pays comme un pays de transit et donc d’accueil. Les deux familles n’ont pas échappé à la règle et se sont retrouvés en Pologne mi 2006.

 

          Depuis 2004, la Pologne impose une demande d’asile dès les premiers contrôles aux postes frontières, ce qui a pour effet de rendre caduc toute autre demande d’asile politique dans les pays membres de l’espace Schengen ( procédure Dublin II). En 2005, seuls 8% des demandeurs ont reçu le statut de réfugiés politique (sur 8100 demandes, 80% étaient d’origines tchétchènes), les autres obtiennent un statut temporaires ou une obligation de quitter le territoire. En l’attente d’une réponse les demandeurs sont envoyés dans des centres de transition qui ressemblent plus à des centres de détention où l’arbitraire règne (brimades, vols, extorsion d’argent). De nombreux rapports[1] attestent des conditions de vie dans lesquelles sont « parqués » les demandeurs d’asile. Certains évoquent le centre d’accueil fermé de LESZNOWOLA situé en pleine forêt, encerclé par des barbelés et sous haute surveillance de la police.

 Face à cette situation, beaucoup de Tchétchènes sont pris dans un cercle vicieux : ils arrivent en Pologne et, faute de moyen et de condition de vie décente, paient pour un transfert clandestin vers l’Ouest. Arrêtés, ils sont renvoyés en Pologne puis en Tchétchénie. Face aux menaces beaucoup d’entre eux reprennent le chemin de la clandestinité pour se voir de nouveau refuser le statut de réfugié politique, les préfectures jugeant leur demande non recevable.

 

          Les familles Moussaeva et Iliasova ont été soumis à un contrôle d’identité avec prise des empreintes digitales. Connaissant la situation en Pologne ils ont pris la lourde décision de retourner en Tchétchénie. De retour à Grozny, le 2 juillet 2006, ils ont reçu des nouvelles menaces, monsieur Moussaev étant inscrit sur la liste noire des autorités russes. Face au risque d’arrestation puis de disparition, les deux familles ont de nouveau quitté le territoire le 6 août 2006, pour arriver en France quelques jours plus tard.

 

          Au vu de la procédure Dublin II (février 2003) les familles étant considérées comme demandeuses d’asile en Pologne, ces dernières ne peuvent pas légalement prétendre au statut de demandeur d’asile en France. Elles sont donc menacées d’expulsion. Il nous faut agir dans l’urgence, c’est pourquoi nous vous convions à une conférence de presse afin de rencontrer les familles et de vous exposer notre demande : régularisation rapide afin que ces deux familles puissent faire leur demande d’asile en France auprès de l’OFPRA.

Les deux familles sont convoquées à la préfecture le mardi 26 et mercredi 27 septembre et nous craignons leur expulsion immédiate.

 

 

 

En vous exposant le cas de ces deux familles, il s’agit de dénoncer une grave crise humanitaire qui dure depuis 12 ans en Tchétchénie ainsi que le silence des hautes  instances politiques françaises.

        

 

 

                                                                                                               Le 21/09/06

 

                                                                                     Association solidarité Tchétchénie,

                                                                                    Antenne jeunes Amnesty International

 

Association Solidarité Tchétchénie

Antenne jeunes Amnesty International

antoine0.guillou@laposte.net

Tél. : 06 67 27 51 46

touchard.co@hotmail.fr

Tél. : 06 21 29 24 57

 

                                                                                   



[1] Rapport de Barbara Eber  (Conseil aux réfugiés de Bielefeld , Barbara Gladysch ( Association des « Mères pour la Paix ») et Benita Suwelack (Conseil aux réfugiés du land de Nordrhein Westfalen e. V.)

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