http://permanent.nouvelobs.com/societe/20060919.OBS2438.html
NOUVELOBS.COM | 19.09.06 | 10:27
Elle affiche son "énorme déception" à l’annonce des chiffres et accuse le ministère d’avoir "trompé les gens".
Le ministère de l’Intérieur aurait menti, si l’on en croit la Cimade. L’association, très engagée auprès des familles sans papiers d’enfants scolarisés en France, a exprimé lundi 18 septembre son "énorme déception" après l’annonce du chiffre final de régularisations exceptionnelles pour ces familles. Elle accuse le ministère de l’Intérieur d’avoir "trompé les gens". "C’est une énorme déception (...) le ministère de l’Intérieur a voulu donner l’impression de régler le problème mais il a trompé les gens", a déclaré Laurent Giovanonni, secrétaire général de cette association oecuménique, la seule habilitée à intervenir dans les centres de rétention pour étrangers. Le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy a annoncé, dans une interview à France 2 diffusée lundi soir, que 6.924 personnes seraient régularisées en application des critères fixés par une circulaire du 13 juin autorisant les préfets à réexaminer les dossiers de parents sans papiers d’enfants scolarisés.
Choix électoraliste
Quelque 30.000 dossiers de demande de régularisation avaient été déposés dans ce cadre, jusqu’à la date limite du 15 août. Le nombre final de régularisations annoncé est "tout sauf une surprise, le nombre de personnes qui devaient être régularisées avait été arrêté par le ministère avant même que les préfectures aient commencé à examiner les dossiers", a encore accusé Laurent Giovanonni. "Il y a bien eu un quota décidé par le ministre de l’Intérieur au mois de juillet. Le choix opéré est un choix avant tout électoraliste et certainement pas le choix d’examiner les dossiers dans l’intérêt des personnes", a-t-il poursuivi. "C’est dangereux : on ne joue pas avec l’espoir et la détresse des gens et cela, on ne peut pas l’accepter", a-t-il encore déclaré avant de se dire persuadé que le ministère n’aura pas les moyens d’expulser tous les déboutés.
© Le Nouvel Observateur