AFP le 20 juillet 2006à 10 H 48
PARIS (AFP) - La Fédération protestante de France (FPF) et la Cimade ont appelé le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy à faire preuve d'"humanité et justice" pour régulariser les familles d'élèves sans-papiers.
La FPF et la Cimade (Service oecuménique d'entraide) réclament l'élargissement du champ d'application de la circulaire du 13 juin afin de permettre la régularisation de familles et de personnes "qui auraient toutes les raisons de poursuivre légalement leur vie en France".
Elles demandent aussi "un effort de clarification et de simplification" pour que "l'application de ces mesures soit uniforme et juste sur l'ensemble du territoire".
"Nous vous alertons sur la nécessité de confirmer le geste d'apaisement du 13 juin", insistent les associations, "l'espoir légitime soulevé par la publication de cette circulaire ne doit pas être déçu".
La FPF et la Cimade soulignent que le champ d'application de la circulaire du 13 juin et les critères de régularisation qu'elle fixe "créent par leur grande imprécision de nombreuses disparités de traitements d'une préfecture à l'autre" et écartent de la régularisation de nombreuses familles ou personnes.
Il s'agit de jeunes majeurs en cours d'étude, de jeunes scolarisés entrés en France après l'âge de 13 ans, de familles dont un membre est en situation régulière, de demandeurs d'asile en cours de procédure ou de familles n'ayant pas encore fait l'objet d'une décision de refus de séjour ou d'un arrêté de reconduite à la frontière.
"Après des mois de débats et de tensions relatifs à la nouvelle législation récemment votée, une mesure d'humanité et de justice prenant en compte les situations indiquées ci-dessus serait le signe d'un apaisement que nous appelons de nos voeux", affirment les signataires.
La FPF et la Cimade comptaient parmi les organisations chrétiennes qui avaient rencontré M. Sarkozy avant le vote de la loi sur l'immigration. L'Eglise catholique, la FPF et l'Assemblée des évêques orthodoxes de France avaient écrit en avril une lettre commune au Premier ministre Dominique de Villepin lui signifiant leurs "réelles inquiétudes". En juin, une "marche oecuménique" des sans papiers avait été organisée à Paris.
Ci-dessous, la letttre adressée au Ministre de l'Intérieur :